Adieu Monib, le stratège et coeur vaillant

La vie est faite des arrivées et des départs. Toute séparation vient toujours son lot de douleurs. Nous voici à nouveau contraints de faire face à l’hydre mortifère, comme une loi de séries, qui tel un épervier fonçant sur une proie préalablement identifiée. La nouvelle de la mort de Monib est tombée comme un couperet sur nos têtes. C’est dans la nuit du dimanche 3 juin 2018 que nous l’avons apprise.

 

C’est donc ce mercredi 20 juin qu’on va procéder à la levée de son corps de l’hôpital du Cinquantenaire pour une exposition à la Fikin. Flash back… C’est vers la fin de 1989 que j’ai fait sa connaissance. Il fréquentait Mapasa, la cousine de mon épouse qui est devenue par la suite sa conjointe et mère de ses trois filles. Lors de nos rencontres, il me disait grand maître (c’est comme ça qu’il m’appelait), je veux devenir comme toi, producteur. Et il n’a pas tardé à franchir le pas.

 

Durant les grandes vacances de 1990, il démarre des productions avec Ngadiadia et son groupe Chic Choc Loyenge. La mayonnaise prend et ça marche. Pour être en règle, il créé le 3 octobre1991, son agence de production qu’il baptise Monib Production, d’où son appellation. Pour ceux qui ne le savent pas Monib c’est simplement une contraction de son nom de famille Monkha et de son nom musulman Ibrahim. Avec la création de sa structure, il multiple des productions avec de grands ensembles musicaux notamment Zaiko Langa Langa, Wenge Musica, Viva la Musica et des groupes de théâtre ainsi de petits orchestres de quartiers. Il concentre d’abord ses activités à Mombele et à Yolo où il est né et a grandi. C’est la consécration !

 

Il est connu et possède un carnet d’adresses. Suite au succès de ses productions, il signe un contrat en 1995 avec la Bracongo. Il devient incontournable dans la production. A la même année, il fait son entrée dans l’ASBL Bana Kin. D’ailleurs, il ne pouvait pas être membre au regard de ses origines. Il est Muteke né à Kinshasa. C’est une des raisons qui ont fait qu’il vivait toujours dans le périmètre de Mombele et depuis quelques années. Il a emménagé à l’ex-camp Kauka où il vivait avec sa famille.

 

En tout début de 2000, il touche à autre chose : il est dans la facilitation des voyages, des obtentions des visas et organisations des voyages et produit des pièces de théâtre qu’il vend, ensuite en Europe. Il se découvre d’autres aptitudes. Un touche-à-tout professionnel en somme. A coeur vaillant, rien d’impossible, toujours clairvoyant, il s’essaye également dans la transformation des bois (semi industrielle).

 

A un moment de sa vie en 2005, il avait monté un journal et ce avec plaisir que je lui avais cédé de l’espace à mon bureau de l’ex-Grand Hôtel. Membre de Wenge Musica Maison Mère, depuis sa création, il a été tour à tour responsable marketing avant d’en devenir secrétaire général. Il est décédé à l’âge de 54 ans, des suites d’une longue maladie qui l’avait bloqué à la maison et avec laquelle il luttait depuis plus de 2 ans. Je te pleure à distance, mais aussi loin que je repasse les souvenirs de bons moments tu es toujours présent. Adieu mon petit frère et pars pour le repos éternel dans le Royaume divin…

JEAN-PIERRE EALE IKABE

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