Avec « Pesa nga chance », le guinéen Soul Bang’s se rapproche des congolais et des admirateurs du lingala

Conquérir le bassin du Congo, les congolais (de Brazzaville et de Kinshasa) éparpillés à travers le monde et de tous les peuples qui adorent la musique congolaise, reste le rêve de plusieurs musiciens africains. Soul Bang’s ne veut pas totaliser dix albums pour réaliser son souhait. Il l’a matérialisé, à travers, son oeuvre intitulée « Pesa nga chance » sortie, il y a un mois et qui totalise déjà 188.000 vues sur YouTube.

 

Une oeuvre produite par Sony Music Entertainment et dont le compositeur n’est pas rendu public. Est-ce un parolier ou un chansonnier rd-congolais ou encore un chanteur rd-congolais qui l’a fournit ce texte irréprochable.

 

Figure de la scène r’n’b ouest-africaine et lauréat du prix Découvertes RFI en 2016, le chanteur guinéen Soul Bang’s appartient à cette génération d’artistes du XXIe siècle qui s’est affirmée en s’émancipant d’un répertoire d’inspiration traditionnelle, mais sait aussi le retrouver en l’inscrivant dans le présent.

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Selon nos sources, chanter en lingala est la matérialisation d’un rêve de ce jeune musicien guinéen qui depuis un moment suit de près la musique congolaise. Dans la vidéo de « Pesa nga chance », Soul n’a rien de guinéen. Il est confondu aux jeunes talents congolais. Il a adopté le lingala comme s’il chanterait en sousou, sa langue maternelle. C’est qui son coach ?

 

Comme entonerait le chanteur rd-congolais Fally Ipupa dans son solo vocal aux côtés du rappeur franco-rd-congolais Ninho dans « À Kinshasa » ou « Je t’emmène à Kinshasa », le lingala est la meilleure langue d’Afrique. Ndlr: Le lingala est parmi les meilleures langues du monde, de part, sa tonalité, sa déclinaison et sa sémantique.

 

Biographie

Né en 1992 en Guinée, Souleymane Bangoura grandit à Conakry, la capitale. Alors qu’il est encore à l’école primaire, il se découvre une irrésistible attraction pour la musique, et en particulier pour le chant. Influencé par les artistes qu’il entend à l’époque tels que l’américain R. Kelly et le britannique Craig David qu’il prenait l’habitude de les imiter.

 

À 11 ans, il rejoint un groupe de rap local baptisé Micro Mega avec lequel il participe à ses premières compétitions culturelles, ces événements qui rythment et structurent l’activité musicale en Guinée. En 2007, constatant qu’il ne partage pas les mêmes objectifs que les deux autres membres du groupe, il décide de quitter cette aventure collective pour suivre un chemin plus personnel.

 

Après avoir été présenté à Kemo Kouyaté, multi-instrumentiste guinéen de renom ayant appartenu à l’orchestre Balla et ses Balladins et accompagné la diva sud-africaine Miriam Makeba durant des années, le jeune garçon profite de l’expérience de son aîné. Celui-ci lui donne l’opportunité de chanter dans des cabarets et de pratiquer la musique mandingue. Il est aussi soutenu par Abdoulaye Diabaté, un autre musicien avec lequel il poursuit son apprentissage de la guitare.

 

Bien que sa famille désapprouve fortement son choix de se consacrer à la musique, il profite de vacances scolaires en 2008 pour aller au Sénégal afin de prendre le pouls musical de Dakar, où il reste quatre mois, et dont il revient avec l’enregistrement d’une chanson.

 

Mais c’est avec sa reprise de la chanson « With You » du chanteur américain de r’n’b Chris Brown qu’il se fait connaître auprès de ses compatriotes. Ce premier succès conduit celui qui est alors étudiant à l’Isic (Institut supérieur de l’information et de la communication) à concevoir un premier album qui paraît en 2011. Baptisé « Dimedi », il lui permet de consolider sa notoriété naissante et de remporter deux trophées aux K7 d’or, cérémonie qui récompense les artistes en Guinée.

 

Devenu le « R’n’b boss » – surnom qui lui est attribué dans son pays en raison des qualités et de la couleur de sa voix –, il enchaîne dès l’année suivante avec un projet de mixtape qui se transforme en album, avec pour titre « Evolution ».

 

La commercialisation de son nouvel album « Cosmopolite » intervient en février 2017, suivie par le traditionnel concert de dédicaces qui se tient sur l’esplanade du Palais du peuple à Conakry. Ce nouveau disque est une façon pour son auteur de revendiquer une forme de diversité artistique, de commencer à élargir son répertoire au-delà du r’n’b dans lequel il s’est illustré jusqu’alors. Avec « Cosmopolite », il est distingué dans deux catégories aux Guinée Music Awards cette année-là.

 

Après une prestation parisienne en mars, le chanteur participe au Femua en Côte d’Ivoire et effectue une tournée africaine qui passe par une dizaine de pays (Mali, Sénégal, Rwanda, Bénin, Ghana, Tchad…).

 

Sollicité pour poser sa voix sur la chanson collective « Break The silence » en soutien aux jeunes filles enlevées par le groupe Boko Haram en avril 2014 au Nigeria, Soul Bang’s est aussi invité à se produire à Dakar en 2014, puis à l’affiche du concert-événement « Ebola : tous ensemble vers la victoire » réunissant un grand nombre d’artistes à Conakry en 2015. La même année, il remporte le concours Impulse It organisé en France et destiné à promouvoir les talents de demain de la culture afro-caribéenne. Puis c’est le Prix Découvertes RFI qui lui est attribué en novembre 2016 par le jury présidé par le rappeur français d’origine haïtienne, Kery James.

 

Premier album international de Soul Bang’s, « Yelenna » sort en Guinée le 1er janvier 2019. Préparé en partie en Côte d’Ivoire et coarrangé par le tandem Hernani Almeida (guitariste capverdien) – Akatché (beatmaker sénégalais), il s’inscrit dans une démarche plus live, avec moins de programmations, et donne davantage de place aux influences mandingues, tout en préservant l’identité vocale du chanteur. Un grand concert est organisé à Conakry le jour de la sortie, au cours duquel le chanteur interprète un duo avec Manamba Kanté, une des filles de la star Mory Kanté, à la fois son épouse et artiste, dont il produit le premier album annoncé pour avril 2019.

RFI.FR
CINARDO KIVUILA