Cinéma d’animation en République Démocratique du Congo: Qu’est-ce qui bloque son envol ?

Plus que de simples dessins animés, le cinéma d’animation est un des langages à travers lesquels on éduque, instruit, transmet une culture et aussi générer des revenus. Avec plus d’un siècle d’existence, cette partie du 7ème art prend plus de l’ampleur auprès de la jeunesse en pleine croissance exprimant les besoins d’apprendre encore au quotidien. Mais au-delà de cela, le cinéma d’animation captive aussi parfois l’attention des adultes, il y en a même qui en sont fan bien qu’en étant plus âgés ou parents.

En Afrique en général et en République Démocratique du Congo en particulier, ce genre de cinéma peine encore pour se démarquer dans le monde cinématographique. En Rd-Congo, vers les années 50, avec les initiatives des prêtres belges, il y a eu création d’un studio d’animation et vers les années 80, il y a eu création du Studio Malembe Mabe de Michel Kibushi, une référence dans le secteur du cinéma d’animation ; mais bien après ce secteur n’a pas pu prendre son envol. La cause de ce recul est entre autres les pillages vers les années 90, qui ont mis à terre, plusieurs domaines l’économie nationale zaïroise (rd-congolaise).

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Cependant, les productions des temps passés ont quand-même eu leurs effets sur la jeunesse de l’époque. « Je suis moi-même un produit des années 80. J’ai grandi avec des dessins animés, et ce sont des dessins animés qui m’ont permis de m’ouvrir à d’autres cultures et à une certaine connaissance. Cela a vraiment impacté une certaine génération et aujourd’hui, étant père, je vois comment mon enfant de 8 ans arrive à s’instruire, à se cultiver et à enrichir son vocabulaire à travers des dessins animés », a déclaré Halain Paluku -réalisateur rd-congolais des cinémas d’animation.

A l’ère du numérique, plusieurs logiciels continuent de voir les jours et créent une apogée dans ce secteur. A travers le monde et en RDC, plusieurs écoles existent aujourd’hui et offrent des formations à travers un cursus complet pour former ceux envisagent tracer leur chemin dans cette branche du cinéma, tout en leur transmettant des capacités à concevoir des cinémas d’animation qui peuvent être compétitifs au niveau national et international.


Au délà de la conception, il y a un financement qui doit accompagner pour créer un véritable équilibre entre la conception, la production, la distribution et la commercialisation. « Il faudrait essayer de jeter un pont sur la mer qui sépare d’un côté, les créateurs et de l’autre côté, les producteurs. C’est là où il y a des problèmes. On a des créatifs, qui ont des concepts, mais seulement, il faut que les moyens suivent pour que nous ayons des séries tv, des long métrages tv et ainsi créer une industrie qui proposerait les choses qui seraient d’abord, consommés par nous-mêmes et enfin, par toute la planète », a ajouté Halain Paluku.

Et de rajouter: « D’autres parts, il faudrait aussi qu’il y ait une législation qui impose à nos chaînes locales d’acquérir des productions locales. Si nos chaînes sont contraintes à acheter les productions locales, cela favoriserait l’eclosion du cinéma et du cinéma d’animation en particulier. C’est là, tous les problèmes ».

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En Afrique, les 5 studios d’animation qui cartonnent depuis un moment sont : Afrikatoon, Dynamic Art Vision, Ow Entertainment, Triggerfish Animation Studios et Youneek Studio.

« Pour la pérennité de notre culture ou de notre tradition, j’invite mes compatriotes à investir aussi dans le cinéma dans sa globalité et le cinéma d’animation dans singularité. Cela permettra à notre RDCongo à demeurer fort comme c’est le cas avec les américains et Hollywood. Bientôt, mon entreprise Mumat Services mettra ses matériels à la disposition des sociétés cinématographiques possédant des projets éducatifs et bancables », a déclaré Guep Mukoko -DG de Mumat Services.

GLODY NDAYA