DJ Master Lee : « I Level sera opérationnel au premier trimestre 2018 »

Évoluant sous la casquette de DJ et d’entrepreneur, DJ Master Lee, né Liévin Willy Mafuta, ne cesse de concocter des projets pour assurer aux rd-congolais des moments sains de divertissement. Cependant, le climat politique prévalant en Rd-Congo ne  lui permet pas de  les matérialiser.  En attendant que tout redevienne normal, DJ Master Lee, patron de Luxe  Chic, prend le risque de monter des lounge bars à travers Kinshasa, notamment  « Ushuaïa », situé sur l’avenue Wangata dans la commune de la Gombe (près de l’hôtel du gouvernement provincial), et « Le Spot » à Lemba Super. Lors d’un entretien accordé à Eventsrdc.com, DJ Master Lee a annoncé: « si Dieu fait grâce, I Level sera opérationnel au premier trimestre 2018 ». Interview.

 

Qu’est-ce qui justifie votre mutation de boîte de nuit en lounge bar ?

Il n’y a pas eu mutation. En achetant l’espace où j’ai érigé « Ushuaïa »,  j’ai bénéficié de l’espace extérieur quand bien même mon intention a été de monter une boîte de nuit. Aussi longtemps que la boîte de nuit n’est pas disponible, je dois faire tourner l’espace pour générer de  l’argent. Je ne suis pas trop lounge. J’ai mis Ushuaïa by I Level juste pour démarquer mes deux concepts. Pour l’instant, je construis  la nouvelle « I Level » avec une capacité d’accueil de 800 personnes.

 

Quelle est la différence entre Ushuaïa, I Level et Luxe Chic ?

C’est très simple. « Luxe C’est Chic » est ma société, créée pour produire des artistes musiciens. Luxe C’est Chic est la propriété de toutes mes marques commerciales. En son sein, il y a « I Level » pour les boîtes de nuit et « Ushuaïa » pour les lounge bars. A l’heure actuelle, je développe un autre concept, « Le Spot by Ushuaïa », tourné vers les cités. Ce sont  des endroits à même d’accueillir 100 à 150 personnes.

 

Quels services offrent Ushuaïa ?

Ushuaïa se différencie par rapport à mon métier de DJ. Il ne fonctionne pas comme les autres lounge bar de la Rd-Congo. Musicalement, Ushuaïa  est le meilleur. Je recycle mes DJs pour les mettre au niveau que je souhaite. Dans mon lounge bar, nous offrons un package incomparable : musique, propreté-sécurité et rapidité des hôtesses.

DJ Master Lee lors de l’After Party de Maître Gims à Ushuaïa. Ph.Dr.Tiers

 

Kinshasa connaît depuis un certain temps la prolifération des boîtes de nuit et lounge bars. Ne craignez-vous pas la concurrence ?

Je ne crains pas la concurrence. Elle est une bonne chose. Si vous êtes seul dans le monde des affaires, vous penserez que vous êtes meilleur. Vous serez content d’accueillir tout le monde chez vous. Quand il y a la  concurrence, c’est beaucoup mieux pour vous permettre de détecter vos faiblesses et de viser toujours plus haut. La concurrence est très importante dans le monde des lounge bars.

 

Où pouvons-nous trouver « Le spot » ? 

Le 30 octobre 2017, j’ai ouvert la première extension de « Le Spot » à Lemba Super, à quelques mètres de la place de l’Echangeur de Limete. « Le Spot » est un cadre confortable et facile à gérer.

 

A quand l’ouverture de « I Level » nouvelle formule ?

Rires. C’est la question à 10.000$. Tout le monde me pose cette question. J’ai ralenti  les travaux suite au climat politique prévalant en RDC. Je suis rassuré que tous les entrepreneurs en souffrent. Je peux décider aujourd’hui ou demain de la finalisation des travaux et d’habiller le lieu.

Le DJ Master Lee sourit. Ph.Dr.Tiers

 

Mais, cela risque d’exposer les clients avec la tension politique du pays.  Si Dieu fait grâce, « I Level » sera opérationnel au premier trimestre 2018. Je passerai par votre média et vos réseaux sociaux pour faire cette annonce.

 

Un message à la clientèle d’Ushuaïa et à toutes ces personnes qui n’ont pas encore visitées ce lieu de détente ? 

Je  travaille pour eux: rd-congolais et étrangers, touristes ou résidants. C’est un lieu qui n’est pas ouvert aux gamins. Il accueille des personnes âgées d’au moins 25 ans. Soyez les bienvenus!

 

Eventsrdc.com vous a aperçu au concert de Maître Gims en septembre dernier à Kinshasa. Etiez-vous sponsors ou co-organisateur aux côtés de Big Event ?

Il faut bien comprendre l’histoire. Je n’aime pas faire trop de publicités. C’est moi qui ai fait venir Maître Gims à Kinshasa. C’est moi qui ai payé. Il allait se produire à Lubumbashi en 2016. Vu la situation politique, le show n’avait pas eu lieu. Comme j’étais trop occupé avec mes autres affaires, j’ai travaillé avec Big Event en termes de pourcentage. En clair, Big Event était l’organisateur et Luxe C’est Chic le financier de ce concert.

 

Quel est votre prochain événement ?

J’ai beaucoup d’événements dans mon agenda. Vu la situation politique du pays, je suis obligé d’attendre. J’ai des projets avec plusieurs artistes tels Chris Brown, mais je ne peux rien faire pour le moment. Pour organiser un événement, il faut que le climat politique soit bon. J’ai appris qu’en Afrique, lorsque la politique va mal tous les autres secteurs souffrent.

 

Aujourd’hui, les jeunes entrepreneurs souffrent. Ils dépendent des humeurs des politiciens avec des journées villes mortes et autres formes de protestation. Ils ne peuvent rien faire. Et pourtant, le pays doit avancer. Je ne peux plus prendre le risque de booker une célébrité dans des contextes comme les nôtres. Rien que pour les billets du concert de Maître Gims à Lubumbashi, j’avais perdu 38.000$ et la société d’aviation ne m’avait remboursé que 2.000$. Imaginez la perte!

 

N’avez-vous pas callé des dates pour des musiciens évoluant au pays ?

J’en ai déjà fait. Le problème est qu’eux-mêmes se produisent beaucoup à l’interne. Je préfère prendre nos artistes locaux pour les produire ailleurs comme à Barcelone, Anvers et aux Etats-Unis d’Amérique. Dans mon téléphone, j’ai les contacts des musiciens rd-congolais en vogue comme  Koffi, Werrason, JB Mpiana, Fally, Ferré, Fabregas, Héritier Wata et Robinio Mundibu. J’évite de faire du déjà fait.

 

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours d’affaires ou de DJ ?

J’ai un long parcours en tant que DJ. J’ai fait mes débuts en 1995 dans plusieurs grandes boîtes de l’Europe (Espagne, Allemagne, France, Suisse…). J’ai eu à faire  quelques apparences  et quelques music conférences aux Etats-Unis d’Amérique. En RDC, je suis venu en 2006 grâce à BAT pour le lancement de son produit Palmal. J’avais du mal à bien parler le lingala.

 

Et comme l’affaire n’avait pas encore marché avec BAT, B-Rock, Flex et moi avons profité de ce séjour pour mixer chez Le Klubb de Richard Kabala. Après plusieurs allers-retours entre l’Europe et Kinshasa, j’ai lancé, en octobre 2012, mes affaires à Kinshasa comme DJ entrepreneur en lançant ma boîte de nuit « I Level » au Grand Hôtel de Kinshasa pendant une année. Après, j’ai œuvré pendant 4 ans à Lubumbashi. Suite aux problèmes économiques, j’ai décidé de fermer et de retourner à Kinshasa pour rouvrir à nouveau.

CINARDO KIVUILA