Djo Mpoyi Mania, la pérennisation de la rumba assurée !

La musique congolaise étant un patrimoine qui a longtemps souffert de l’absence de ceux qui peuvent l’hériter valablement a désormais une assurance en termes de relai pour une meilleure continuité. Un groupe de jeunes artistes pétris de talent traduit avec fidélité et dextérité les chansons exécutées par les musiciens qui ont fait la pluie et le beau temps dans les années antérieures. Un moyen de pérenniser toutes les belles œuvres. 

 

Chaque samedi à l’espace Bantou Palace sur avenue Kimbondo à Bandalungwa, le groupe Djo Mpoyi Mania (la manière de faire de Djo Mpoyi) revisite les répertoires des certains ténors de la rumba congolaise. Il part même au-delà. L’ambiance est au rendez-vous, constate-t-on une fois sur le lieu.

Eric Mpoyi en concert à Bantou Palace à Bandalungwa. Ph.PN

 

Eric Mpoyi, fils aîné de Mpoyi Kaninda Joseph dit Djo Mpoyi, chanteur aguerri de Tout Puissant Ok Jazz, et son équipe tiennent le public en haleine et plongent surtout les amoureux de la bonne musique dans une nostalgie des œuvres discographiques qui font revivre le passé merveilleux.

 

Les souvenirs traversent l’esprit de chacun  lors de ces soirées du week-end. Le public ne cesse de réclamer ou demander une chanson. L’exécution ne se fait pas attendre. Le groupe maitrise parfaitement bien ce patrimoine culturel qui est la rumba congolaise. Curieusement même ceux qui n’ont pas vécu ces moments sont également satisfaits.

 

Dans un entretien accordé à Eventsrdc.com, Eric Mpoyi, meneur du groupe, estime qu’il est important d’immortaliser ces acteurs qui ont donné à la musique congolaise ses lettres de noblesse à travers des œuvres de qualité qui ont traversé les frontières.

 

Dans cette démarche, la motivation d’Eric, tout comme celle de Cédric Mumbata (aussi membre du groupe Djo Mpoyi Mania), fils d’un autre chanteur en la personne de Mumbata Mambu dit Djo Poster, est simple : ils aimaient avant tout ce que leurs géniteurs faisaient de leur vivant. Ce qui justifie cette contamination qui est réelle.

 

Rien qu’à partir de leurs manières de chanter, ces jeunes font revivre, particulièrement l’époque de l’Ok Jazz où a évolué Djo Mpoyi tout comme Grand Zaïko Wawa avec Djo Poster. Reconnaissant que chaque être humain demeure un spécimen particulier, Eric Mpoyi apporte toujours quelque chose de nouveau dans ses différentes prestations pour se démarquer de son père. Un exercice difficile, étant donné que la voix, la technique…de Djo Mpoyi lui colle à la peau.

 

La vision d’Eric est de perpétuer la rumba dite Odemba toujours à la manière de  Joseph Mpoyi Kaninda. Les styles qui font bouger actuellement à Kinshasa, dans certaines capitales africaines ou ailleurs, entre autres afrobeat, techno, n’ont aucune influence dans la carrière d’Eric Mpoyi et certainement de ses amis.

 

« La rumba que nous ont laissé Kabasele Tshamala Grand Kallé, Rochereau Tabu Ley, Nico Kasanda et autres a donné de la valeur au pays. Nous sommes contraints d’œuvrer sur cette lancée ». Le public va le découvrir dans le prochain album de Djo Mpoyi Mania encore en gestation. Cet opus de cinq titres est une ré-visitation de la rumba congolaise.

 

« L’interprète joue un rôle important dans la musique. Interpréter une chanson n’est pas facile. Et nous on a choisi cette voie en proposant également nos œuvres… », a déclaré Eric Mpoyi. Faisant confiance au groupe, Lutumba Simaro avait associé Eric et son équipe aux festivités marquant ses 80 ans d’âge. Ils ont laissé une bonne impression après leur prestation à Showbuzz. Djo Mpoyi Mania reste ouvert à toute manifestation pour apporter la belle rumba qui caractérise le groupe.

Eric Mpoyi poste aux côtés de Lutumba Simaro. Ph.Dr.Tiers

PATRICK NZAZI