Floribert Nyamwoga et DMP s’activent pour faire de l’art une véritable industrie prospère

Floribert Nyamwoga, patron de Digital Media Production -DMP-, a trouvé une idée pour faire de la production artistique une véritable industrie. Sans beaucoup attendre, il s’est jeté afin de voler au secours des artistes, victimes de la piraterie. Pour matérialiser son idée, Nyamwoga a crée DMP, spécialisée dans la production et l’édition d’œuvres musicales et cinématographiques, ainsi que dans la photographie professionnelle. Lisez cet entretien accordé à Eventsrdc.com au cours duquel il a étalé la vision de son entreprise.

 

C’est quoi « Digital Media Production » ? 

Digital Media Production -DMP- est une entreprise spécialisée dans la production et l’édition d’œuvres musicales et cinématographiques ainsi que dans la photographie professionnelle. Elle dispose d’un studio audio moderne et bien équipé pour la prise en charge totale des œuvres musicales: de la prise des sons au mastering. Elle dispose également d’un studio photo professionnel et des matériels de cinéma. En tant que maison d’édition, DMP est membre de la Fédération internationale de l’industrie phonographique sous la licence numéro D4967.

 

Que faites-vous concrètement ? 

Les musiciens peuvent confier les œuvres dont ils sont auteurs à notre maison d’édition qui, à son tour, se chargera d’accompagner les inspections usuelles de qualité technique, d’originalité du contenu et de censure. Puis après, elle va octroyer la licence individuelle de chaque phonogramme ou vidéogramme lui confié.

 

La maison assure la distribution numérique de l’œuvre, surveille ses usages sans restriction territoriale, perçoit les droits et redevances dus à l’auteur et en assure la répartition selon les termes du contrat d’édition. La maison négocie des contrats de licensing des œuvres pour les différents usages commerciaux, principalement l’utilisation au cinéma et dans les clips publicitaires.

 

Nous offrons en plus des services de promotion et de diffusion de l’œuvre  et assurons la mise en ligne payante des œuvres sur 40 plateformes  et radios en ligne pour la monétisation par téléchargement ou streaming.  Enfin, nous imprimons et mettons en vente des cartes prépayées permettant aux mélomanes d’acheter des œuvres en ligne sans la carte bancaire.

 

Pensez-vous  que votre démarche va aboutir dans  une sous-région où  le pouvoir d’achat est faible ?

Notre souci est de travailler avec les artistes et les gouvernements pour faire de la production artistique une véritable industrie prospère comme dans les pays où l’on a réussi à encadrer la propriété intellectuelle. Pour cela, nous allons lancer, avec nos équipes d’experts, une vaste campagne de sensibilisation, d’information et de plaidoyer dès le deuxième trimestre 2018.

 

Le pouvoir d’achat existe bel et bien dans nos pays. A titre d’illustration, une enquête menée à Kinshasa en 2016 nous a permis de recenser plus de 1200 vendeurs clandestins d’œuvres musicales (pirates) avec un volume de transactions dépassant 60 milliards de FC par semestre. Et cela, dans la seule ville de Kinshasa. Aucun artiste piraté ne perçoit un seul sou de cette vaste industrie clandestine et l’Etat lui même ne perçoit aucun impôt, redevance ou taxe. Nous travaillons pour apporter des solutions techniques et sociologiques appropriées à cette situation. Dans presque toute l’Afrique, le marché clandestin de vente des œuvres d’esprit est très actif.

 

Envisagez-vous élargir votre champ d’action pour arrêter cette hémorragie ?

La société n’est jusqu’alors établie qu’en RDC. Mais, nous comptons ouvrir des succursales dans tous les pays OHADA à partir de 2019. Pour le moment, nous travaillons virtuellement avec tout artiste qui souscrirait à notre maison.

 

Quel rôle doit jouer une maison d’édition ?

Le rôle d’une maison d’édition est d’accompagner la mise sur le marché de l’œuvre, d’en surveiller les usages autorisés et de percevoir toutes les redevances dues à l’auteur pour les différentes utilisations rémunérées. Cela durant les 25 ans de sa vie commerciale. Elle se doit également d’assurer la protection juridique de l’œuvre en engageant des poursuites contre les auteurs de piraterie et d’usages non autorisés.

CINARDO KIVUILA