Ibrator Mpiana : « La musique est l’art de combiner les sons et non l’art de combiner le nombre des vues sur YouTube »

Ancien du groupe Villanova de Fabregas le métis noir, l’artiste-chanteur rd-congolais, Ibrator Mpiana, Mukeba Patrick de son vrai nom et prénom, apprête son tout premier album solo intitulé « C’est pas sorcier ». Au cours d’un entretien accordé à l’équipe rédactionnelle d’Eventsrdc.com, l’artiste a évoqué les raisons de son absence sur la scène musicale pendant la période du confinement. Pour lui, le confinement était un moment de méditation et de recyclage afin d’affûter les armes pour la suite de sa carrière.

En passant, Ibrator a aussi évoqué la question de vues sur YouTube en soutenant que cette évolution de la technologie n’est pas ce qui façonne un artiste. Aussi, il a évoqué la question liée à ses relations avec son ancien patron en la personne de Fabregas le métis noir. « Nos relations sont présentement inertes », a-t-il confié. Entretien.

Au départ votre nom de scène était Ibrator tout court. Et désormais, c’est Ibrator Mpiana. Pourquoi ce complément ?

Les gens ont commencé à m’appeler Ibrator Mpiana parce-que j’avais joué un concert dénommé « Hommage au souverain » qui s’est déroulé au Showbuzz à Kinshasa. Donc c’était un concert pour rendre hommage aux icônes de la musique congolaise. Et, j’avais choisi de l’illustrer par un grand de notre pays en la personne de JB Mpiana. Ce l’une des personnes qui ont marqué l’époque et c’est ainsi que j’ai voulu les honorer à travers lui.

J’aime bien rester authentique car nous les congolais, nous avons adopté les habitudes qui ne sont pas les nôtres et c’est pourquoi j’ai voulu décomplexer les gens. Les gens préfèrent porter les noms des étranger alors qu’ici au pays, nous avons déjà qui ont marqué les esprits. Donc nous devons garder nos identités africaines.

Selon nos enquêtes, vous vous contentez plus de votre talent artistique et pas de votre communication. Affirmez-vous cela ?

Oui je me contente bien de mon talent artistique, mais je ne confirme pas la négligence de la communication. Vous savez, la musique doit naturellement captiver les gens et marteler forcément pour qu’une personne vous suive. Oui la communication viendra après, mais en premier lieu, la musique doit captiver naturellement et ensuite on martèlera dessus. Mais pousser les gens à écouter ta musique comme avec la chuchote, je n’aime pas. J’aime bien la communication et je ne la néglige pas car la musique demande aussi d’être appuyée par la communication.

 

Avant et pendant le confinement dû au coronavirus, vous n’étiez pas visible. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Effectivement, pendant le moment de confinement j’avais jugé bon de rester concentrer bien qu’on n’était pas confiné mentalement mais pour les activités. Ça été pour moi un moment de méditation et de recyclage. Un moment pour moi d’intense inspiration pour bien réaliser mon album que j’appelle « C’est pas sorcier « . C’est un moment qui m’a permis de tout remettre à zéro. Bientôt nous allons tout reprendre avec une bonne communication également.

Au studio de l’espace culturel Aw’art à Bandal (Kinshasa), vous y allez pour enregistrement de votre premier album ?

Je vais souvent à Aw’art parce que c’est un grand studio dans la commune de Bandalungwa et il y a des professionnels qui y travaillent. C’est là où j’ai réalisé un générique appelé Zaiko et les gens seront surpris de découvrir. J’y vais aussi pour faire mes live facebook et chercher à m’améliorer.

Quels sont vos collègues musiciens qui vous accompagneront dans cet album ? Et Combien de titres comporte-t-il ?

Les musiciens qui m’ont accompagné dans ce disque ne sont pas deux ou trois car j’ai voulu donner le meilleur de moi-même.  Hormis Papa Chéri JB Mpiana qui m’a l’honneur de participer dans mon album en réalisant un featuring avec moi, j’ai chanté seul, mais avec la période que nous traversons, mes idées pourraient peut-être changer. L’album aura une quinzaine de titres

Vous avez un penchant remarquable au style Odemba du Tout Puissant OK Jazz. L’affirme-vous ?

Vous savez, je suis natif de Lingwala sur l’avenue Aketi. Une avenue voisine à celle du feu Lutumba Simaro. Nous étions habitués à leurs concerts et avions plus écouté leurs disques. Nous étions donc couverts par l’Odemba. C’est donc pour cette raison que nous le pratiquons bien. Aussi, nous voulons nous y accrocher car c’est une musique respectueuse partout en Afrique. Elle exige des bons textes qui racontent des faits sociaux. Bref, j’aime bien la musique de Ok Jazz.

Aujourd’hui, un artiste est aussi mesuré par le nombre de vues qu’il récolte sur YouTube. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Nous, congolais, nous avons l’impression que nous connaissons, mais en réalité, nous ne connaissons pas trop. Nous sommes dans des choses qui nous font régresser et qui ne sont pas indispensables pour notre musique.

La musique est définie comme un art de combiner les sons et non l’art de combiner le nombre des vues sur YouTube. Avec l’évolution de la technologie, je suis bien d’accord qu’on peut bien faire évaluer l’ampleur d’un disque ou d’un artiste par ses vues, mais ce n’est pas ça qui fait un artiste. Sans être artiste, tu peux être suivi et avoir beaucoup de vues. Donc moi je suis contre l’idée de s’intéresser au nombre des vues.

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Quelles sont vos relations avec Fabregas le métis noir ?

Nos relations sont présentement inertes. Pas parce que nous voulons nous haïr, mais c’est parce que chacun a ses occupations. La réalité est qu’on ne se donne presque plus des nouvelles. Il n’y a pas vraiment eu grand chose, mais ils n’ont peut-être pas supporté mon départ.

Un message à toutes les personnes qui apprécient votre musique

Merci à tout le monde précisément à tous ceux qui aiment ma musique. Tenez-vous prêts car « C’est pas sorcier » arrive. Il y aura des beaux titres très éducatifs. Vous serez vraiment édifiés et l’Odemba ne manquera pas. Vous ne ne serez pas déçus.

Écoutez aussi :

https://soundcloud.com/eventsrdcfm243/itw27-ibrator-son-calme-pendant-le-confinement-son-prochain-album-son-depart-de-villanova

CINARDO KIVUILA

TRESOR TSHINKUNKU