Justice: Keydjune préconise la réforme de l’appareil judiciaire

Depuis le 17 mai 2017, la Rd-Congo fait face à des évasions massives dans ses prisons à travers la République.  Bien que loin du pays, Keydjune Lengha Lengha, président national du parti politique Mouvement des jeunes démocrates et libéraux -MODEL-, n’a pas su garder sa langue en poche pour exprimer son indifférence.

Touché dans son moi-profond, il ne cache plus sa volonté de voir l’appareil judiciaire  complètement  reformé. « L’appareil judiciaire congolais était moins viable avant même que le pouvoir actuel ne passe à la commande. Ce qui est sûr, il doit y avoir refonte de  cet  appareil  avec un fondement beaucoup plus juste et efficace », a-t-il déclaré à Eventsrdc.com. Puis: « il est clair que depuis 57 ans, l’Etat congolais n’a jamais investi dans la construction des nouvelles prisons.  Mais,  la  réforme de la justice ne  devra  pas  concerner seulement les prisons. Elle devra s’intéresser aussi à l’ensemble de l’appareil, la hiérarchisation et la cartographie des cours et tribunaux, en passant par les services pénitentiaires, les auxiliaires de la justice afin de renforcer davantage  l’indépendance du pouvoir judiciaire à l’égard du pouvoir exécutif ».

 

De vive voix, Keydjune souhaite la création d’un corps des gardes pénitenciers détaché de la police ou des forces armées. Il a aussi proposé de donner plus de pouvoirs aux juges d’instruction pour les scandales politico-financiers,  de désengorger les cours,  tribunaux à travers des mécanismes de justice de proximité et de reformer le code pénal pour des nouvelles infractions telles que la cybercriminalité, le vol à scooter, le vol des données personnelles, le piratage, et d’instaurer le système des juges d’application des peines dont la mission et le champ d’application requièrent des moyens de l’Etat. « Ces  juges d’application des peines auront le rôle de probation et de réinsertion sociale des prisonniers, et auront  l’obligation de vérifier les conditions  de détention des prisonniers »,  a précisé Keydjune.

 

Et de reconnaitre: « il nous faut des discussions approfondies et actions résolues sur cette question de la réforme de l’appareil judiciaire, car la démocratie est empoisonnée dès lors qu’il y un soupçon qui pèse dans la prise d’une décision…  encore que l’animateur d’un ministère tel que celui de la justice doit avoir une probité morale sans faille pour faire respecter l’institution ».

 

Le président national du MODEL est d’avis que la justice élève une nation et sur ce point,  la moralisation de la vie publique et la moralité des animateurs des institutions s’imposent. « Ce qui est très désolant, les politiciens congolais sont dans le dénigrement de la réalité du corps social et ce sont nos populations qui sont victimes  de ce dysfonctionnement de l’appareil judiciaire », a-t-il fustigé, avant d’enseigner: « la  démocratie se nourrit de l’action et de la capacité des acteurs à changer le quotidien des peuples à travers des mesures de haute portée sociale ».

CINARDO KIVUILA