Le King Dixon est satisfait de son récent séjour à Kinshasa

Optimiste et réaliste. L’artiste musicien rd-congolais Marshall Dixon a mis ces deux mois passés dans son Kinshasa natal à profit (après trois ans de séjour dans l’espace Schengen) pour mieux comprendre le mouvement hip hop où il est parmi les têtes d’affiches depuis plus d’une décennie et le besoin du public kinois. Il n’a pas donné des concerts, mais a prêté sa voix à plusieurs featirings pour revigorer le hip hop rd-congolais. Avec son équipe managériale, le King Dixon a mis en place des stratégies de communication qui lui permettront d’être 1er dans les différents hits du pays pendant une bonne période et être le plus sollicité par les producteurs, les entreprises commerciales et autres organisations. « Lors de ma prochaine descente à Kinshasa, je donnerai un grand concert dans les normes et digne du King Dixon », a-t-il laissé entendre.

Quel bilan faites-vous de votre séjour de plus de deux mois à Kinshasa ?

Le bilan est très positif. Car, en quittant l’Europe pour Kinshasa beaucoup de personnes me disaient si j’avais encore une place dans la sphère musicale congolaise. Arrivé au pays, j’ai été agréablement surpris de voir le contraire et surtout de sentir le besoin auprès du public qui n’a sans cesse réclamer de me voir sur scène. Mais ce n’est que partie remise, car, ce n’était plus à l’ordre du jour.

Par-ci par-là, nous avons vu des affiches et banderoles, mais aussi des publicités à la radio, à la télévision et dans des réseaux sociaux annonçant vos concerts. Y-a-t-il eu communion avec le public ?

Concert, non !!! J’ai juste répondu à des invitations ci et là ! Et, j’ai dû faire avorter beaucoup de demandes des concerts parce que mon équipe et moi, avions jugé trop top d’envisager un concert compte tenue du vide promotionnel qui s’était installé. Nous avons donc préféré aller étapes par étapes, question de remettre la machine en marche avec un gros hit (BO TIA NA SE) qui tourne en ce moment au bled et qui a pour but aussi de remettre à l’esprit des gens l’image du Marshall Dixon que certains commençaient à oublier.

La seconde étape sera maintenant un grand concert dans les normes et digne du King Dixon prévu lors de ma prochaine descente à Kinshasa.

En RDC, singulièrement à Kinshasa, la télévision est parmi les médias les plus consommés. Quelle politique avez-vous mise en place pour que vos oeuvres soient toujours diffusées comme si vous étiez présent ?

J’ai remis en place mon équipe Didier Lihau et Alain Tshongo qui vont rester gérer ce côté là ! Car, c’est ma vielle équipe et la seule avec qui je travaille depuis toujours.

Bien que ce qui me déçoit beaucoup dans nos médias est le fait que certains médias diffusent en boucle et gratuitement les artistes étrangers déjà surmédiatisés et qui n’ont plus besoin d’une promotion, et font payer leurs compatriotes en manque de promotion tant nationale qu’internationale.

Pour chaque passage tv, l’interview qui doit être suivie des frais supplémentaires au point de penser que c’est plutôt ton porte monnaie qui se fait inviter et non plus, vraiment toi. Je ne parle pas en tant qu’artiste mais plutôt, en tant que ancien professionnel des médias. Cela prouve à quel point la santé de nos médias se détériore de plus en plus.

Pourriez-vous rappeler à nos internautes, où est-ce qu’ils peuvent acheter physiquement ou virtuellement votre dernier album ?

Virtuellement, ils peuvent l’avoir sur les différentes plateformes de téléchargement et physiquement, à Kinshasa, ils peuvent se rendre chez  (Maac Impression) sur l’avenue des Huileries dans l’enceinte de Congo Web TV, référence Pressing Papa Sola et Ami Fidèle, au prix de 5$.

Un mot sur la chanson « Bo tia na se » qui est venue appuyée « On est fatigué » ?

Ce morceau est la suite logique du morceau on est fatigué ! Car, ce dernier comme l’indique son titre c’est le ras le bol d’un peuple vis-à-vis de ces gestionnaires, et après, un ras le bol, il y a deux issues ! Soit nous trouvons des solutions soit c’est la révolution !

BO TIA NA SE s’adresse aux dirigeants, aux opposants et interpelle aussi le peuple ! Que nous sommes encore dans la phase du ras le bol ! Que si des solutions efficaces ne sont pas trouvées, une révolution nous guette au coin du prochain virage! Je ne tire que la sonnette d’alarme, car, nous pouvons encore éviter le pire ! Car, la révolution est toujours accompagnée du sang, des morts, des casses, des pillages etc. Je pense que ce peuple qui souffre déjà assez n’en a pas vraiment besoin.

Selon nos sources, durant votre séjour,  vous avez réalisé quelques featurings. Comment avez-vous trouvé la scène hip-hop kinoise ?
Oui. J’ai trouvé la scène au compteur.  J’ai une bonne dizaine de featurings réalisés avec des amis et jeunes frères évoluant ici au bled !! Il y a eu une demande et en tant qu’ami et grand-frère, c’est mon devoir de partager mon expérience avec les miens.
De toutes les façons, je l’ai toujours fait et je pense qu’en ce jour mon record en terme des featurings reste invaincu  (Mdr !).
Quant à la scène hip hop, elle est divisée en deux ! Ceux de ma génération sont restés cloîtrés dans leur monde et les jeunes qui sont arrivés, sont aussi dans leur coin. Donc, il n’y a pas cette homogénéité qui devrait exister et cela a créé une vraie faussée entre les deux générations.

Les plus jeunes jettent la faute aux plus grands en disant qu’ils font exprès de les ignorer. Pourtant qu’ils sont là et ont apporté  leur pierre au mouvement.

A quand la prochaine tournée de Marshall ou King Dixon à Kinshasa et dans d’autres provinces de la RDC, ou encore en Afrique ?

La prochaine étape ici au Congo sera d’abord un grand concert que je veux dans les normes et ensuite, nous verrons pour les provinces. Car, je crois qu’après plus ou moins 3 ans d’inactivés au niveau du bled, il ne faut pas être pressé ! Nous y allons lentement, mais bien profondément et sûrement.

CINARDO KIVUILA