Le rappeur Pitcho Womba appelle les politiciens rd-congolais à la prise de conscience

Il est compté parmi ceux-là qui interpellent et ne revendiquent qu’avec leur art. Il s’appelle Pitcho Womba Konga, connu sous le pseudo de Pitcho Skinf. Il est Artiste rappeur et entrepreneur belge d’origine congolaise. Il connait très bien la politique rd-congolaise et regrette énormément quant aux tensions qui ont eu lieu le lundi 19 et mardi 20 septembre 2016, à Kinshasa et dans d’autres villes de la République Démocratique du Congo. Il convie les politiciens rd-congolais à l’unité, au surpassement des besoins personnels et à la considération du peuple pour que la Rd-Congo redécolle et rayonne sur la scène internationale. « Dans un état qui se dit démocratique aucun homme n’est sensé être au dessus des lois », a laissé entendre Pitcho Skinf.   

Votre pays d’origine, la RDC vit des vagues de protestations. Quel message adressez-vous au pouvoir en place ?

Cela m’attriste personnellement de voir que le passé ne nous est rien ou si peu appris. Fondamentalement, le problème réside dans notre incapacité à s’assoir autour d’une table et discuter pour un objectif commun, et autour du bien être du peuple. Il est inconcevable pour moi d’envoyer le peuple se faire tuer.

Il y a d’autres moyens pour régler des problèmes, non par la violence physique. C’est aussi une triste manière d’instrumentaliser le peuple. Pour tous ces hommes politiques qui sont prêts à utiliser la chère humaine comme moyen de combat, je leur dis que les pertes humaines ne sont que des dommages collatéraux.

Il est impossible d’éteindre un feu en rajoutant du feu. C’est le jeu que joue nos hommes au pouvoir. Tout cela me donne des vertiges. Nous avons connu les colonisations, l’indépendance, les maladies, Mobutu… J’ai comme le sentiment que nous ne nous en sortirons jamais. Nous devons faire appel aux hommes de bonne volonté et non, à des hommes qui rêvent de faire valoir leurs égos au détriment de la vie d’être humain.

Que dites-vous aux rd-congolais présents au pays et dans la diaspora qui veulent la tenue des élections selon la Constitution et l’alternance à la date du 19 décembre 2016 ?

Si l’idée est de chasser un Kabila pour mettre un Mobutu, je ne vois pas très bien le concept. Il est clair que dans un état qui se dit démocratique aucun homme n’est sensé être au dessus des lois. Le plus important est notre capacité à nous assoir pour dialoguer et réfléchir ensemble sur ce qu’il y a de mieux à faire pas pour le pays, mais pour le peuple. Mon sentiment profond est que les gens se battent pour le pays, et non pour s’approprier des richesses qui ne bénéficient pas au peuple congolais. Car, si serait le cas, nous ne serions pas dans ces échanges de violences qui ont failli mettre le pays dans un état de guerre civil.

Pensez-vous un jour à interpeller les politiciens africains, singulièrement, ceux de la Rd-Congo à travers une chanson afin qu’ils revoient leurs manières de gouverner ?

Dès que je peux, je le fais à travers mes ouvres et les différentes activités que j’organise et que j’essaye de mettre en avant ici. Encore une fois, ce qui nous manque, c’est réellement l’unité vers un projet commun.

Comment se présente votre calendrier pour le reste de cette année 2016 ?

Pour fin 2016 et début 2017, je serai sur plusieurs projets de théâtre entre Bruxelles, Paris et Nice. J’espère peut-être aller dans mon Congo Kinshasa au début 2017 si tout se passait bien.

Un mot aux jeunes rappeurs africains ?

Pour les rappeurs, continuez le combat, mais œuvrez pour l’unité. Car, l’ennemi jouera toujours sur les divisions pour régner.

CINARDO KIVUILA