Nkodia Mukoko Kareem le défenseur de l’authenticité à travers son art

Gradué de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, l’artiste plasticien rd-congolais Nkodia Mukoko Kareem est facilement identifiable par son style purement africain où la tradition et les maux du continent sont misent en avant. A Luanda depuis quelques mois, le jeune Kareem travaille silencieusement, mais multiplie des contacts pour élargir la vision de ses œuvres artistiques et côtoyer d’autres artistes. Il tient également à inciter les africains à consommer les œuvres de ces plasticiens pour qu’ils soient plus motivés et qu’ils vivent de leurs œuvres.  

Basé à Luanda, quels sont vos projets ?

Je dirais juste que tout voyage de rechercher du bonheur a toujours des réalités que l’on rencontre sur son chemin, mais par la grâce de Dieu qui est notre seigneur et avec lui, je pense que tout ira mieux. En ce moment, à Luanda, en Angola, je travaille en coulisse et j’entre en contact avec d’autres artistes plasticiens angolais et ceux de l’étranger. Je tiens également à coopérer avec les galeries, les musées et les collectionnaires d’œuvres d’art tels que Sindika Dokolo.

 

D’où vous est venu l’amour ou l’attachement à l’art plastique ?

J’ai eu le goût d’aimer l’art et à le pratiquer à partir de l’un de mes cousins qui est Christian Diboko, le CEO de la marque des vêtements Pro Bantu Style, résidant aux Etats-Unis d’Amérique, précisément à Pittsburgh. J’étais fasciné par ses créations en peinture et je trouvais qu’il était un génie et il m’a donné cette envie d’étudier à l’Académie des Beaux-Arts. Petit-à-petit, je dessinais des affiches pour les cinémas (lieu où l’on projette les films) et à partir, de là, j’ai découvert mes talents d’artiste plasticien, et un jour je suis allé chez mon père, je lui ai informé de ce que je voulais faire comme métier. Il a beaucoup aimé et m’a dit que c’était son rêve, et vite, il m’a inscrit à l’Académie aux Beaux-Arts.

 

Votre méthode de travail est plus basée sur le style africain ou européen ?

Mon style est plus basé sur le style africain parce qu’à travers mes œuvres, je mets en avant les réalités de mon continent –la souffrance, le chômage …, mais aussi, l’importance de l’art dans la tradition africaine.

Une des oeuvres du plasticien authentique Nkodia Mukoko Kareem. Ph.Dr.Tiers

Quels sont les messages que l’opinion vous renvoie après observation de vos œuvres ?

Les gens apprécient beaucoup mes œuvres et me conseillent. J’écoute beaucoup leurs points de vue et cela me donne la force de travailler encore. Ma famille m’encourage spirituellement et moralement, et me donne l’envie de bien faire mon travail.

 

L’art est une passion ou un business, pour vous ?

Pour moi, l’art représente une passion intime. Parce que partout où je suis j’exprime mon travail et j’arrive à le défendre sur tous les plans -pratique, théorie et technique.

 

Pourquoi les œuvres réalisées par les artistes africains, singulièrement, rd-congolais attirent plus les étrangers, plutôt que les natifs de l’Afrique -Rd-Congo ?

Je dirais tout simplement qu’en RD Congo, il y a peu de gens qui connaissent la vraie valeur de l’art plastique ainsi que des artistes plasticiens. C’est pour cela que notre art attire plus les étrangers et très peu des compatriotes.

 

Avez-vous déjà participé à des expositions ?

J’ai déjà participé à plus de quatre expositions, mais je n’ai pas fait de ventes réelles de mes œuvres. J’ai juste eu beaucoup de félicitations et d’encouragements. Malgré cela ces expositions sont d’une très grande importance pour ma carrière, car, c’est grâce à elles que j’ai pu rajouter des connaissances artistiques. A travers de nouveaux​ styles que j’ai pu voir chez d’autres artistes lors de ces différentes expositions, j’ai amélioré mon talent.

YVES DIBOKO