Oliver Lumbu apprécie le courage de Filimbi, Lucha et autres

Réaliste. L’UDPS Oliver Lumbu Muyenga ne néglige pas la montée fulgurante des mouvements sociaux ou groupes de pression tels que Lucha et Filimbi. Il pense qu’à ce jour, leur présence est très importante dans la sphère politique rd-congolaise pour qu’une alternance soit possible afin de vivre une nouvelle ère en République Démocratique du Congo. Pour ce Vice-Président de l’Inter-fédéral de l’ex. Katanga, le peuple veut de nouvelles figures et un autre leadership à la tête de ce sous-continent aux potentialités incommensurables. Il ne veut pas vivre dans la captivité. Il soutient la mise en place d’un régime spécial pour qu’il n’y ait pas crise après le 19 décembre 2016. Interview !    Depuis presque deux ans, les mouvements citoyens naissent et s’imposent. Je cite Filimbi et Lucha. En tant que Vice-président de l’inter-fédéral de l’UDPS Kibassa au Katanga, ne craignez-vous pas cette prolifération ?

Il n’y a rien à craindre, c’est normal. C’est un problème de culture et de maturité liée à un peuple. Ce sont des mouvements sociaux qui s’expliquent et se justifient dans les états modernes. Ce sont donc des acteurs non conventionnels de la société civile qui sont là pour faire pression aux détenteurs du pouvoir afin de voir les choses changer positivement étant donné que le pouvoir est comme du vin.

Somme toute, ce sont des groupes de pression qui cohabitent avec les autres acteurs de la société comme les partis politiques, les institutions classique de l’état etc.

Selon nos sources, les chancelleries occidentales et les Nations Unies ne croient plus aux partis politiques congolais. Elles préfèrent compter sur les jeunes sans appartenance politique, plutôt qu’à ceux présents dans les partis. Que dites-vous ?

Ce sont vos affirmations et ça n’engage que vous-même. Mais comme vous le dites, peut être qu’elles ne croyent plus aux acteurs politiques congolais parce que le politicien congolais est tombé trop bas à la recherche du pain quotidien.

Le Congrès Américain et certaines universités américaines ont invité les Filimbi pour parler des élections en RDC. Ne pensez-vous pas que c’est un réarmement après la rencontre de l’île de Gorée intervenue en début de cette année 2016 ?

Je crois simplement que ce sont des activités normales en rapport avec les objectifs poursuivis par Filimbi.

Les partis politiques auraient failli. Ils seraient prêts à sacrifier le peuple et à se partager le pouvoir comme un gâteau. Acceptez-vous cette opinion ?

Je dirais Oui. Pour certains partis politiques clientélistes qui ne conservent leur homogénéité que grâce au pouvoir de l’argent et la satisfaction des intérêts partisans différemment de mon parti politique. Quant à sacrifier les intérêts du peuple, je dirais que les intérêts de la classe politique Majorité Présidentielle /Opposition Politique ne sont pas forcément les intérêts du peuple !

Le peuple veut le changement, le respect de ses droits, le peuple veut le respect de la constitution, le peuple veut la refonte totale du système mafieux en place, le peuple veut des hommes qui ont de la hauteur dans la gestion de la chose publique.

D’un côté, votre plateforme politique, le Rassemblement exige le départ du Chef de l’État Joseph Kabila le 19 décembre 2016 et de l’autre, il présente ses conditions via la CENCO pour remanier le gouvernement et les institutions. Comment interprétez-vous cela ?

Écoutez ! La RDC n’est pas un bien de Joseph Kabila et sa majorité, lesquels peuvent prétendre tout faire et prendre tout le monde en otage, la constitution est claire et le 19 décembre, le mandat du Président sortant expire. C’est pourquoi, le Rassemblement des forces acquises au changement soutient une meilleure continuité dans la gestion de la chose publique, un régime spécial s’impose afin de conduire harmonieusement la république vers des élections crédibles et apaisées dans la paix. Cette démarche est donc une solution de sortie de crise.

Bruno Tshibala a été libéré le lundi 28 novembre 2016 de la Prison Centrale de Makala à Kinshasa. Est-ce un fruit des facilitations de la CENCO ou une réelle demande de liberté provisoire faite par ses avocats ?

Je n’en sais pas trop quant à la libération de Bruno Tshibala, mais nous aimerions voir les autres prisonniers politiques être aussi libérés ainsi que entendre parler de l’arrêt des poursuites contre Moïse Katumbi afin de décrypter davantage l’espace politique.

CINARDO KIVUILA