Prix Tourbière des écritures dramatiques congolaises: Lauréat de la première édition, Jocelyn Danga se livre à coeur ouvert (Interview)

Jeune écrivain rd-congolais et passionné du théâtre, Jocelyn Danga est auteur d’une pièce de théâtre intitulée « Ipéca » qui vient tout récemment de remporter la première édition du « Prix Tourbières des textes dramatiques congolais », deuxième pièce à son actif après « La large » publié en 2019 chez L’Harmattan.

Auteur de plusieurs poèmes, il a participé à quelques anthologies, notamment le Florilège international des écrivains en herbe de l’Université de Montpellier. À travers cet entretien accordé à notre rédaction, Jocelyn revient sur son intégration dans la scène théâtrale rd-congolaise et livre ses impressions sur son récent prix.

Jocelyn Danga. Ph. Dr Tiers

Nous avons vu que vous avez un penchant pour le théâtre. Comment s’est fait votre intégration dans cette discipline artistique ?

Je suis arrivé au théâtre par la lecture de « Racine d’Andromaque ». J’ai été séduit par la fragrance des phrases, mais aussi la force de l’histoire et la construction qui en fait une pièce remarquable. Au fil des rencontres, au fil des lectures, la nécessité s’est ancrée jusqu’à en arriver où nous en sommes.

Quelle est votre lecture du théâtre rd-congolais ?

La scène théâtrale congolaise est dotée des talents très vifs et très forts. Je fais un clin d’œil à FIA – Ecurie Maloba (Festival international de l’acteur), un clin d’œil au Tarmac des auteurs de Kinshasa et à bien d’autres compagnies théâtrales présentes dans la capitale. Un certain nombre d’auteurs de très grande qualité reconnus sur le plan mondial… Je pense que le défi pourrait consister en une fédération plus large des acteurs avec une même vision, des mêmes objectifs, mais aussi et surtout dans le souci de pérenniser les actions possibles ou possibles entreprises dans le secteur.

Récemment, vous avez remporté le « Prix Tourbières », un concours d’écriture dramatique destiné aux dramaturges et comédiens œuvrant dans la ville-province de Kinshasa. Pouvez-vous nous parler de cet exploit et nous dire quels sont les atouts qui vont ont permis de remporter ce prix ?

Il y a tout d’abord le travail. J’ai beaucoup travaillé (et je travaille beaucoup pour une personne qui aime glander). J’ai mis des heures sur cette pièce, ma sueur, j’y ai orienté mes préoccupations, mes insomnies… J’ai fait un effort d’apprendre, un effort de remise en question et de souplesse.

« Ipéca, le pardon qui saigne la voix », c’est l’œuvre qui vous a conduit à cette victoire. Quel est donc son message principal ?

Ipéca parle d’une femme abusée par son père. En filigrane, j’essaie d’aborder la question de responsabilité familiale et de toute la délicatesse qu’il ne faut jamais négliger dans nos jugements et nos prises de décision. Il y a une forme de responsabilisation dans un certain nombre de choix nous échus dont la conséquence peut éventuellement traverser des générations.

Et aussi, quelle est la vie d’après de cette œuvre ?

Je continue de travailler le texte en vue d’une publication à terme. Toutes les informations seront fournies en temps opportun. Après, la vie du texte ne m’appartiendra plus vraiment une fois porté au public.

Ce prix a-t-il changé quelque chose dans votre carrière? Si oui, laquelle ?

Oui, forcément. J’ai beaucoup appris et c’est fondamental pour moi ce que j’apprends, ce que je gagne en terme de connaissance. Il y a aussi les rencontres. Les rencontres sont d’une valeur très capitale.

Quelles sont donc vos perspectives ?

Pour le moment, je continue d’écrire et d’apprendre. Après « Le large » et « Ipéca », voyons bien voir ce qui viendra. L’essentiel est le don de la vie que le Seigneur nous accorde.

TRESOR TSHINKUNKU

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