RAM : finalement, qui de Kibassa et Katende est l’instigateur de cette arnaque institutionnelle ? Les 5 points de contradictions

Au qualificatif de projet flou, il faudrait ajouter le terme cacophonie pour désigner le RAM, le fameux système dit d’identification des téléphones mobiles à charge des utilisateurs pour mener une lutte contre le vol et la contrefaçon. La cacophonie réside dans l’absence de cohésion entre les explications du ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (PT-NTIC), et celle du président de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunication (ARPTC), au sujet de cette opération qualifiée d’arnaque institutionnelle par plusieurs franges sociales, tant les experts, les parlementaires que la population congolaise.

Pourtant, le décret n°20/005 du 9 mars 2020 a indiqué que le ministre des PT-NTIC était l’initiateur et l’ARPTC, le prestataire du service. Même au regard du rôle de chacun, les deux sont censés se compléter. D’où vient alors les contradictions ? Finalement, qui des deux est réellement l’instigateur du RAM ? La version de qui l’opinion devrait adopter ?

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En effet, après que le ministre des PT-NTIC, Augustin Kibassa, a renvoyé l’ascenseur à son partenaire de L’ARPTC, Christian Katende, lors de sa sortie médiatique il y a deux semaines concernant les questions techniques autour du RAM, Christian Katende s’est également décidé de sortir de son silence. La rédaction a relevé dans les déclarations de Christian Katende des affirmations qui entrent en total contradiction avec ce qu’avait déclaré précédemment Augustin Kibassa lors de sa sortie médiatique.

Les 5 contradictions entre Katende et Kibassa :

 

1.La nomenclature du RAM

Les garants du RAM ne cessent de multiplier les nomenclatures juste pour esquiver d’admettre que le RAM est bien une taxe qui va engendrer logiquement l’augmentation du coût du numérique en RDC. Si le ministre des PT-NTIC avait désigné le RAM comme une redevance, le président de l’ARPTC lui, choisit de dire que « le RAM est une rémunération faite à l’ARPTC pour un travail qui consiste à assainir le secteur de tout ce qu’il y a comme téléphones contrefaits et de tout ce qu’il y a comme vol de téléphones. », même si les deux termes ne contredisent pas le fait que le RAM est bien une taxe.

 

2. Le coût du RAM

A la question de savoir pourquoi les Congolais doivent payer pour le RAM alors qu’ailleurs le service s’offre gratuitement, le ministre des PT-NTIC avait avancé des chiffres dans la foulé : « essayez de voir en Turquie ça coûte combien, pas moins de 100$ ! pas plus loin de nous ici en Tunisie, c’est autour de 50$ ». Par contre dans le même volet, le président de l’ARPTC a aussi avancé qu’ailleurs cela coûte à l’importation mais c’est simplement le business model qui diffère de celui de la RDC. « Ici, le business model que nous avons choisi c’est celui d’avoir un contrôle direct sur la charge en question par le fait que l’ARPTC soit rémunéré pour ce travail ». 

 

3.L’expertise de 5C Energie

Les deux autorités ne se sont pas également accordées au sujet de l’expertise de 5C Energy. En effet, tandis que Kibassa a avait certifié que 5C Energie dispose d’une expertise avérée dans le service d’identification des téléphones, Katende quant à lui révèle que « …simplement parce que 5C Energy a des références en Afrique sur toutes une série de projets qu’il a menés… mais en terme de CEIR il s’agit beaucoup plus de l’informatique de précision… En fait, quand je parle d’informatique de précision, c’est-à-dire qu’ils ont une spécialité dans ce domaine-là qui leur permet de s’exprimer en matière de CEIR également »

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4.Le rôle de 5C Energy

Le rôle de 5C Energy aussi prête à confusion. Le ministre des PT-NTIC a renseigné que 5C Energy est l’opérateur technique du RAM, c’est lui qui va gérer les données des utilisateurs mais sous la supervision de l’ARPTC. Par contre, pour le patron de l’ARPTC, le travail d’identification sera assuré par l’ARPTC et 5C Energy apporterait seulement un appui technique.

 

5.Le moratoire avant le prélèvement du RAM

« Les utilisateurs des téléphones contrefaits seront coupés au bout de 2 ans et ceux qui n’auront pas payé la taxe seront coupés après 60 jours », avait déclaré Augustin Kibassa. 

Donc sur le flou déjà entretenu par Augustin Kibassa, l’opinion s’attendait que l’ARPTC dans son titre d’organe technique puisse apporter de la lumière et apaiser les esprits sur ce nouveau système fortement controversé, mais hélas, Christian Katende avec un langage plus politicien que technicien, a encore ajouté de la cacophonie sur un sujet déjà difficile à digérer.

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