Selon John Katumba, la RDC ne peut compter que sur son secteur du tourisme même après la pandémie

À quelques semaines de la journée internationale du tourisme célébrée le 27 septembre de chaque année, John Katumba, un tour opérateur rd-congolais et initiateur du Consortium des opérateurs touristiques en République Démocratique du Congo – COPTOUR RDC -, a prêté sa voix au micro d’Eventsrd.com autour d’une interview pour faire un état de lieu dudit secteur durant ces soixante dernières années.

Tenant compte de l’ampleur de la crise sanitaire due à la covid-19 sur l’économie nationale, John Katumba affirme que son pays ne peut compter que sur son secteur touristique riche en diversité. L’heure a sonné pour présenter la Rd-C non pas comme un pays de guerres et de calamités, mais plutôt comme une destination touristique de convivialité au cœur de l’Afrique. Entretien.

Étant acteur touristique, en cette année où la Rd-Congo a célébré ses 60 ans d’indépendance, quelle est votre lecture du secteur touristique rd-congolais ?

En fait le secteur du tourisme depuis l’indépendance a vu ses jours de gloire à l’époque du président Mobutu qui a fait du secteur du tourisme un secteur le plus important du pays en construisant les hôtels (Grand Hôtel à Kinshasa, Karavia Hôtel à Lubumbashi, Zaïre Hôtel à Goma, les aires protégées etc…). Mais depuis l’arrivée de Mzée Laurent Désiré Kabila jusqu’à nos jours l’état congolais a presqu’abandonné ce secteur.

 

Dans un sondage sur Twitter fait par notre rédaction, pour savoir lequel des présidents rd-congolais a, tout au long de son mandat, investi dans la promotion de quelques secteurs de la vie, à l’instar de celui du tourisme. Nos abonnés ont porté leur choix sur le feu président Joseph Mobutu. Partagez-vous aussi cet avis ?

Oui, je partage cet avis à 100%. Car, je considère que la vision du Président Mobutu était brisée. Il avait vu que le secteur du tourisme allait donner de l’avenir à son pays et il a investi de fond important pour sa promotion, à l’instar du Kenya, l’Afrique du Sud et d’autres africains.

À ce stade où plusieurs pays dans le monde pensent à des stratégies pour soit maintenir soit rehausser l’économie après la covid-19. À votre avis, la Rd-C peut-elle aussi compter sur son patrimoine touristique ?

Considérant que l’Afrique est la meilleure destination touristique au monde et la plus fascinante par sa richesse naturelle notamment sa faune et sa flore, Le Congo Démocratique est au cœur de l’Afrique. Un paradis terrestre réel qui reste incontestablement le plus beau pays d’Afrique par ses paysages panoramiques, sa faune et sa flore, son majestueux fleuve, l’hospitalité légendaire de sa population, les diverses cultures de ses ethnies et plus encore. Ses espèces endémiques comme les Okapi, les Bonobos et les gorilles de montagnes etc. Vous conviendrez avec moi que le pays est une destination touristique potentielle.

L’heure a sonné pour présenter la RD Congo non comme un pays des guerres et calamités, mais plutôt comme une destination touristique de convivialité au cœur d’Afrique. La RDC ne peut compter que sur son secteur du tourisme, même après la pandémie.

 

2020 est sans doute une année sombre pour le secteur touristique mondial. Que doit faire les acteurs touristiques rd-congolais pour sauver ce secteur ?

Les acteurs dans le secteur du tourisme ne peuvent pas baisser les bras. Ils doivent se liguer pour faire face à la crise. Comme ailleurs, c’est le tourisme interne qui reprend d’abord, malgré la présence de la covid-19.

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Quel conseil prodigueriez-vous au ministre du tourisme en ce temps difficile de covid-19 ?

Que notre actuel ministre du tourisme travaillé plus avec les experts dans le secteur pour les arrivées des touristes. En mettant en place un cadre permanent avec les tours opérateurs internationaux, nous aurons directement des réservations dans nos hôtels, restaurants etc.

 

À combien estimez-vous les pertes occasionnées par cette pandémie dans votre entreprise depuis le mois de mars jusqu’à ce jour ?

Depuis le mois de février, le secteur du tourisme est frappé et ma structure Congo Tourist évalue ses pertes à 180.000 dollars américains.

Au cas où le monde n’arrivait pas à maîtriser cette pandémie jusqu’en décembre 2020, continuerez-vous à payer votre personnel ou fermerez-vous les portes de votre entreprise ?

Les portes de notre structure sont fermées pour l’instant, en attendant le retour à la normale des activités. Nous attendons de l’Etat congolais, un soutien pour la relance.

 

Un dernier mot

Le Grand Congo, mon pays compte 964 sites touristiques répertoriés sur l’ensemble du territoire national, dont 585 sites naturels, 108 historiques, 195 socioculturels et 76 industriels. Cela nécessite un grand travail de promotion sur le plan national et international en commençant par l’agrotourisme, le tourisme industriel, le tourisme de mines, le tourisme fluvial, le tourisme historique et culturel.

Ce formidable réservoir de faune et flore est notamment présent au sein des huit parcs nationaux et des soixante-trois réserves et domaines naturels que comptent la RDC, dont plusieurs sont inscrits sur la liste des sites mondiaux en danger de l’UNESCO. La plupart de ces espaces protégés sont confrontés à de graves problèmes (braconnage, déforestation, pillage des ressources naturelles, etc.) liés aux troubles que le pays a connu ces vingt dernières années.

Tout cela forme ce pays unique en bien des aspects, d’une beauté et richesse incroyable, et au potentiel, éco-touristique énorme. Un grand espoir pour l’emploi des jeunes congolais.

GLODY NDAYA

https://soundcloud.com/eventsrdcfm243