Chérubin Okende: « le jeu de la CENI contrarie les enjeux de l’alternance démocratique au sommet de l’Etat »

Président national du Front des socialistes indépendants républicains  -FSIR-, Chérubin Okende est d’avis que la Commission électorale nationale indépendante -CENI- n’a pas la volonté d’organiser les élections avant la fin de cette année 2017. Sans avoir froid aux yeux, il l’a dit lors d’un entretien et a fait savoir que son parti se fixe comme objectif de remporter plus de sièges possibles au prochain Parlement -Assemblée  nationale et Sénat- et aux Assemblées provinciales. Le FSIR ne va pas compétir pour la magistrature suprême. « Le FSIR n’est pas épargné par la grave crise politique qui sévit dans notre pays. De ce point de vue, prônant les valeurs républicaines, le FSIR se porte mal. C’est le sens de notre combat politique actuel », a-t-il déclaré.

Le FSIR se définit comme parti centriste. Pourquoi n’intégrez-vous pas la majorité ou l’opposition ?

Le centrisme républicain ne se décline pas dans une position géométrique par rapport à la Majorité présidentielle -MP- et à l’Opposition. Contrairement à l’opportunisme de positionnement des individus à des postes, cette idéologie novatrice nous recommande de placer le citoyen et la promotion de la République au centre du jeu politique.

 

Cela veut dire que vous pouvez changer de camp n’importe quand ? 

A la suite de ce qui précède, nos affinités politiques peuvent être dictées par les valeurs que nous  prônons  et non  par un changement opportuniste de camp comme vous l’insinuez.

 

Pour  le président de la  CENI, Corneille Nangaa, il est impossible d’organiser les élections dans le délai fixé par l’accord du 31 décembre 2016. Etant centriste, quelle lecture ?

Je suis souvent mal à l’aise de parler de la Commission électorale  nationale indépendante -CENI- en tant qu’institution citoyenne. Car, dans sa configuration, elle n’est pas du tout indépendante. Tout le monde sait qu’elle fait le jeu de la MP qui n’a pas la volonté politique de nous amener aux élections sans tripatouiller la Constitution afin  de maintenir  le Président Kabila au pouvoir. Les élections sont possibles mais le jeu de la CENI contrarie les enjeux de l’alternance démocratique au sommet de l’Etat.

 

Joseph Olengankoy  a été plébiscité Président du Conseil national de suivi de l’accord. Cependant, il est récusé par l’UNC, le MLC et la Société civile, etc. Votre point de vue.

Je n’aime pas parler des individus. Je fais remarquer seulement que la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016 a été biaisée depuis la nomination du Premier ministre et la signature du fameux arrangement particulier du Palais du Peuple. Il n’est pas étonnant que la suite soit aussi altérée.

 

Votre parti, le FSIR, prendra-t-il part aux élections  prévues en décembre 2017 ?

Nous sommes partie prenante au processus électoral et avons un projet de société que nous présenterons à nos électeurs au moment opportun.

 

Quel sera votre plan d’action ?

A ce jour, notre plan d’action consiste à préparer la base afin d’identifier les circonscriptions qui pourront nous être plus porteuses. Mais, les incertitudes quant à l’organisation des scrutins par la CENI ne facilitent pas les choses sur le terrain. Nous nous battons tant bien que mal.

THADEE-JUNIOR NDUNGIDI