Olivier Tshimanga : « Papa Wemba n’était plus un musicien pour moi. Il fut un père, un ami avec qui on a passé des moments forts »

Des hommages à Papa Wemba sont loin de se terminer. Chacun trouve, à sa manière, comment témoigner les qualités artistiques mais aussi le sens humain qu’a fait preuve cet icône de la musique congolaise moderne décédé le 24 avril dernier en pleine prestation à Abidjan. Un de ses collaborateurs qui l’a accompagné dans la réalisation de ses différents albums a, lui aussi, enregistré une chanson en mémoire du chef coutumier du village Molokaï. Olivier Tshimanga, c’est de lui qu’il s’agit. Ce guitariste, arrangeur…chanteur avance sans ambages que Papa Wemba n’était plus un musicien pour lui. « Il fut un père, un ami, un pot avec qui on a passé des moments forts en studio, dans des festivals et autre événements », dit-il.

Raison pour laquelle, il propose au public un single intitulé « Douleur Papa Wemba » qui est déjà disponible en digital en attendant qu’il soit disponible en CD et DVD. Joint par Eventsrdc.com, Tshimangolgie, comme il se fait appelé depuis un moment, a fait savoir que le clip est déjà fin prêt. Parlant de son album instrumental « Tambula Malembe », Olivier Tshimanga invite d’autres musiciens, essentiellement les jeunes, à parfaire ce que Papa Wemba a commencé.

Le célèbre guitariste rd-congolais Olivier Tshimanga au studio. Ph.Dr.Tiers
Le célèbre guitariste rd-congolais Olivier Tshimanga au studio. Ph.Dr.Tiers

Venez-vous de réaliser un single en hommage de Papa Wemba, peut-on savoir la motivation ?

Vous savez, ce monsieur n’était plus un musicien pour moi, il fut un père, un ami, un pote avec qui on a passé des moments forts en studio, plateaux de télévision et radios internationales, sans oublier des festivals. Nous étions toujours ensemble et j’ai bénéficié de ses conseils. Papa Wemba m’a appris beaucoup de choses et m’a ouvert des grandes portes au niveau international. C’est grâce à lui et Papa Lutumba Simaro que je suis Tshimangologie. En ce jour, le milieu de la rumba congolaise m’a connu grâce à la chanson « Pénitence » que j’ai jouée pour la première fois avec Papa Wemba.

Pouvez-vous nous rappeler quelques œuvres de Papa Wemba auxquelles vous avez apporté votre touche ?

Il y en a plusieurs. Notamment « Ye te ho », « Belle inconnue », « Piano bar », « As de mon cœur », « Ndjamena », « Ma rosa », « I need you love », « Longembo », « Oyebi », « Mobembo », ainsi que le concert acoustique à New Morning à Paris. Il y en a plein et imagine j’ai joué jusqu’à son dernier souffle, le tube « Chacun pour soi » en featuring avec Diamond Platmuz et les guitares on été faites dans mon studio. Après sa mort, quel mystère, je joue sur la voix du vieux Bokoul pendant qu’il se trouve sous terre à Nécropole. C’est à fois un sentiment de tristesse et de joie.

Sinon, comment fera le public pour retrouver le single «  Douleur Papa Wemba » ?

Il est disponible sur toutes les plates formes de téléchargement légal. Mais le CD et DVD arrivent bientôt à Kinshasa.

Ils seront commercialisés ?

Non.

Olivier Tshimanga, comment se présente alors votre agenda ?

Je suis en tournée jusqu’à 2018, notamment dans des festivals à travers le monde. La prochaine étape c’est Monaco où nous allons se produire le 23 juillet au gala de la Croix-rouge. L’événement se déroulera en présence de prince Albert de Monaco. Et je présente mon album instrumental Tambula Malembe, le 12 décembre à Paris au New Morning, la salle où j’ai été propulsé par Papa Wemba.

A quand votre passage à Kinshasa ?

La Tshimangologie sera bientôt à Kinshasa. J’attends le programme de la part de mon sponsor Africell. D’ailleurs, mon public peut acheter l’album instrumental Tambula Malembe sur la plate forme Africell à Kinshasa. Mon défi est d’affronter le Théâtre de Verdure pour présenter Tambula Malembe.

PATRICK NZAZI