La vie musicale serait-elle belle avec les labels?

Vivons-nous désormais une nouvelle ère de la musique congolaise, avec des artistes qui choisissent désormais de produire leurs collègues sur disque? Koffi Central de Koffi Olomide, F-Victeam de Fally Ipupa, Jericho de Ferre Gola, Wanted Records de Fabregas, Carte Musique de Capuccino le Beaugars… Que de labels déjà opérationnels ou en gestation tenus par des artistes pour d’autres artistes! De tous, c’est le Grand Mopao qui veut rester fidèle à son surnom, en ne lésinant pas sur les moyens… Coup sur coup, il a construit un flat-hôtel, un théâtre, deux studios pros… Il travaille à présent sur le projet d’une chaîne de télévision! Un label au sens plein du terme avec des antennes sur la place de Paris, capitale des musiques du monde! Autant dire que c’est le seul de sa génération qui semble bien négocier ce qu’il convient d’appeler « l’après-carrière »!

Koffi Olomide reste aussi fidèle à sa réputation de « bad boy » avec un sens inouï de la provoc’… Koffi Central va en effet produire la fameuse danseuse callipyge du clip de « Ya Mado », désormais surnommée Rambo 2 (aïe, elle va disputer ce surnom avec Capuccino Le Beaugars), et coachée pour le chant! Reçue récemment sur le plateau de Sektion Music de Naty Lokole, Rambo 2 ne s’est pas fait prier pour sortir son artillerie contre son ancien patron, Fabregas! Voire contre Tatiana Kruz… Ezui, ezui!! Se vantant, rien que pour la signature du contrat avec Koffi Central, de ses 5 mille dollars, loyer et voiture clé en main, Rambo 2 azo dondwa sans plaignant!

 

Ex-chanteuse de Karmapa, qui s’est révélée dans l’album « Le millionnaire », Tatiana Kruz est aujourd’hui produite par Wanted Records de Fabregas! Déjà, les clips de ses morceaux, « Vous les hommes », « Pharmacie » (dans lequel elle ressuscite Marie Misamu), « Target » confirment tout le talent de cette chanteuse doublée d’excellente danseuse comme il n’y en a pas beaucoup sur notre scène musicale… L’enjeu à présent est de voir comment Koffi Olomide, réputé pour son sens de l’innovation et de la perfection, va répliquer… Lui qui réussit déjà sa remontada face à Youssou N’dour (on lui a toujours reproché en effet de ne pas investir comme la star sénégalaise)…

 

L’ère des labels sur les bords du fleuve Congo a en fait comme un air du déjà vécu ici… En effet, la création des premiers orchestres au Congo a été stimulée par l’implantation des studios d’enregistrement et surtout par l’apparition des maisons d’éditions phonographiques. Certes, Olympia, la première maison du disque, voit le jour en 1939, mais la prolifération de ces entreprises intervient entre 1947 et 1957: Ngoma (1947), Opika (1950), Loningisa (1955), et plus tard ce sont les artistes congolais qui prendront la relève des commerçants grecs pionniers dans ce domaine (Jerominidis pour Ngoma, Papadimitriou pour Loningisa, Antonopoulos pour Opika, …), avec Vita, Epanza Makita, Surboum, …, Éditions Vévé! C’est avec ce dernier label que la musique congolaise va vivre son âge d’or!

DM