L’éducation culturelle, principalement en musique, sa composante, permet de s’extirper des barrières de compréhension, de se détacher du conformisme étriqué et d’ouvrir son esprit ciselé à priori à la transversalité. En République Démocratique du Congo, le mélomane n’est pas malheureusement préparé à l’apprentissage du langage musical.
En RDC, l’amour acharné aux styles populaires du pays en l’occurrence la Rumba, le Ndombolo et autres, est une véritable identification de l’histoire et des épopées. Dans ce pays continent, la musique est aussi bien une poésie qu’une prière, un exutoire qu’un voyage. Le mélomane rd-congolais aime sa musique, se l’approprie et défend sa sacralisation. Cette musique représentative a un impact social, économique et culturel considérable. Elle est depuis toujours un levier intégrateur, un outil efficace de cohésion nationale et une clé du branding.
Certains décriraient cependant le mélomane rd-congolais de stéréotypé par son regard “simpliste” et figé des autres musiques du monde. Ils verraient un écart abyssal entre la profondeur de la lecture musicale -qui pour d’aucuns n’est que chimère en Rd-Congo- et le simple ressentiment populaire d’une partition concoctée. Quand bien même qu’un amateur de musique averti est paré à faire toute la différence.

L’éducation culturelle incontournable
L’éducation culturelle est un impératif qui fait développer dans tout homme une réflexion poussée et la construction des valeurs progressistes notamment dans son esprit critique. Artiste peintre et Directeur général de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, le Professeur Henri Kalama Akulez disait : « L’éducation culturelle et artistique doit participer à la refondation de l’école ».
Dans l’art et plus précisément dans la musique, l’éducation culturelle doit être une urgence. Elle doit côtoyer l’universel et aiguiser chaque langage, chaque expression, chaque émotion et chaque regard. Dans la consolidation de la rigueur comme pièce maîtresse de la réflexion évolutive, l’éducation culturelle aide à l’épanouissement personnel et crée des liens forts avec d’autres cultures.
Dans le contexte musical, dès lors qu’on s’identifie à un style, il est nécessaire de valoriser ce patrimoine universel, mais aussi de s’ouvrir au monde, faisant de l’apprentissage un gage incontournable de la mémoire et un levier des interactions.

Le mélomane rd-congolais a du chemin à faire
Le mélomane rd-congolais s’échine à sortir du cocon ghettoïsé dans son jugement musical. Mais il reste de gros progrès à faire en terme d’apprentissage du langage. Celui-ci n’a malheureusement pas été préparé.
L’omniprésence des musiques populaires rd-congolaises a éclaboussé la diversité des goûts musicaux au pays. Le constat est clair : la réaction du mélomane rd-congolais n’est pas la même lorsque du jazz et de la musique classique sont diffusés que lorsqu’il écoute la rumba par exemple. Écouter du Pavarotti ou du Mozart pour certains – incultes – est synonyme de pleurer dans un deuil. Ils préfèrent plutôt eux s’enjailler sur des morceaux de Werrason, Koffi Olomide, DJ Mombochi…qu’ils qualifient de la vraie musique.
Raison de plus que l’éducation culturelle est très importante dans le chef de chaque peuple. Elle doit être l’amie indissociable de la musique lorsqu’on veut atteindre la plénitude de la connaissance. En l’adoptant, le mélomane rd-congolais gagnera en connaissances et s’ouvrira un peu plus au monde.
CHADRACK MPERENG