Culture : Clap de fin pour les éditions Miezi qui ferment leurs portes

Lieu de culture, d’échanges et de savoirs, les éditions Miezi annoncent tristement fermer leurs portes ce dimanche 20 juillet 2025. Gros coup de trafalgar pour le secteur culturel.

La flamme d’un investissement culturel n’est pas encore éteinte. Mais l’étincelle de la grande ambition est fauchée de manière inattendue. Les éditions Miezi, créées en janvier 2021, se donnaient comme objectif de rendre accessible la culture de la lecture à tous à Kinshasa. Porté par Maître Hervé Bia, inspirateur du projet, ce sanctuaire culturel siégeant au croisement des avenues Sport et Saio avec bibliothèque et librairie, a, dès sa création, créé une boule d’énergie revigorante dans le secteur littéraire particulièrement, suscitant un choc scientifique et intellectuel inspirateur.

La fermeture de cette maison d’édition est la conséquence d’après son initiateur, d’un manque d’attention consacrée à ce projet. « On aurait voulu faire plus, inscrire ce projet dans la continuité, dans la perpétuité, mais ça n’a pas été possible pour le moment […] Nous fermons le siège de Miezi parce qu’au fil des années, nous avions eu de moins en moins d’énergie et d’attention à consacrer à ce projet de telle sorte qu’il n’a pas grandi comme nous l’avions rêvé et qu’au contraire il a quelque peu régressé au regard de ses objectifs minimums », a révélé Maître Hervé Bia, dépité..

Cette triste nouvelle ne va néanmoins rétrécir la dynamique culturelle et artistique avec l’organisation et le soutien des événements culturels. Maître Hervé Bia croit dur comme fer à un renouveau et une énergie renouvelée.

Des lieux culturels se meurent

« L’homme sans culture est un arbre sans fruit ». Cette citation de Antoine de Rivarol illustre tout l’intérêt à se construire et à construire chaque action par la culture, piller incontournable de développement. Au cœur de la créativité, des lieux culturels se pointent comme des lampions qui illuminent chaque expression, chaque courant et chaque identité.

En République Démocratique du Congo, des lieux culturels tirent le diable par la queue et abandonnent malheureusement l’ambition de participer à la promotion du secteur. Mais tout s’explique. Le problème demeure principalement économique. Le gouvernement ne soutient ni les centres culturels locaux, moins encore des maisons d’édition.

En janvier 2025, le Centre culturel Aw’art était obligé de fermer ses portes. Six mois plus tard, c’est autour des éditions Miezi d’éteindre ses lampions. Une nouvelle qui attriste artistes et culturels qui voient mourir un nouveau temple de la culture.

Kinshasa est appelé à réagir pour sauver les meubles. Matérialiser la vision d’émergence d’un secteur potentiellement riche, doit être son véritable leitmotiv.

CHADRACK MPERENG