Héritier Watanabe interpellé à Kinshasa pour sa chanson « Zala » et la danse « Magoda »

Le chanteur rd-congolais Héritier Kabeya, alias Héritier Watanabe, a été interpellé puis auditionné ce mercredi 23 juillet 2025 par le parquet près le Tribunal de grande instance de la Gombe, à Kinshasa. En cause : son titre « Zala » et la danse associée, surnommée « Magoda », jugée par certains comme une atteinte aux bonnes mœurs.

Arrêté aux alentours de 13h, l’artiste a été conduit au parquet sous haute escorte (14 agents de la police judiciaire). Une interpellation qualifiée de musclée par des témoins, qui dénoncent l’usage excessif de la force. Après plus de six heures d’audition, Héritier Watanabe est ressorti libre vers 19h30, accompagné de ses avocats.

Selon Maître Patrick Yala, l’un de ses conseils juridiques, l’affaire est loin d’être close : « Il ira s’acquitter des amendes transactionnelles à la DGRAD. Ensuite, il devra revenir lundi à 10h au parquet pour une séance de travail autour du clip de la chanson ‘Zala’. Il devra présenter une version corrigée du clip. »

La chanson « Zala », très virale sur les réseaux sociaux, doit en grande partie son succès à sa chorégraphie suggestive, baptisée « Magoda » (terme populaire qui signifie « faire l’amour »). Si elle a séduit une large partie du public, elle a aussi suscité une vive indignation chez plusieurs célébrités et observateurs, qui y voient une glorification de la dépravation.

Cette affaire relance le débat sur les limites de la liberté artistique en Rd-Congo, entre censure morale et expression culturelle. Héritier Watanabe, pour sa part, s’est pour l’instant abstenu de tout commentaire public.

PLAMEDI MASAMBA