Dans une démarche salutaire de mémoire culturelle et de valorisation du patrimoine musical africain, le groupe Canal+ a décidé de braquer ses projecteurs sur les femmes qui ont marqué, enrichi et incarné la rumba rd-congolaise, à travers une série documentaire sobrement intitulée « Rumba congolaise, les Héroïnes ».
Ce projet inédit rend justice à ces voix féminines longtemps restées dans l’ombre des grandes figures masculines, mais dont l’impact artistique et culturel reste indélébile.

Quand Canal+ s’engage pour la mémoire féminine africaine
Depuis plusieurs années, Canal+ Afrique multiplie les initiatives pour documenter et promouvoir les musiques africaines, à travers des productions originales. Après des documentaires sur des légendes masculines comme Papa Wemba, Franco ou Koffi Olomide, l’heure était venue de rétablir un équilibre narratif : rendre hommage aux femmes de la rumba.
Cette série documentaire, réalisée avec soin et passion par des réalisateurs africains et des musicologues rd-congolais, s’impose comme une œuvre patrimoniale. Elle met en lumière les parcours exceptionnels des chanteuses, danseuses, choristes, compositrices et productrices, souvent éclipsées dans les grandes fresques de la musique rd-congolaise.
Des icônes mises en lumière
Parmi les figures célébrées dans cette série, on retrouve des pionnières comme :
• M’Pongo Love : icône inoubliable, militante pour les droits des femmes, dont la voix et les textes ont traversé les générations ;
• Abeti Masikini : la “Tigre” de la scène rd-congolaise, pionnière de la modernisation de la rumba avec ses sonorités afro-pop ;
• Mbilia Bel : la star féminine des années 80, muse de Tabu Ley, mais surtout une artiste de caractère qui a su s’imposer par sa puissance vocale et sa prestance scénique ;
• Yondo Sister : reine du soukous, symbole de féminité et d’énergie, elle a su maintenir le flambeau dans les années 90 ;
• Barbara Kanam : chanteuse, auteure-compositrice et productrice rd-congolaise renommée, reconnue pour sa voix suave, son engagement panafricain et son style alliant rumba, gospel et world music.
À travers des témoignages émouvants, des images d’archives rares, des interviews de proches, de musicologues et de journalistes culturels, la série dresse un portrait pluriel, vivant et vibrant de ces femmes qui ont façonné l’ADN de la musique rd-congolaise.
Une réhabilitation attendue par le public rd-congolais et africain
Pour les mélomanes rd-congolais, cette série résonne comme une réhabilitation culturelle. Longtemps reléguées au second plan dans les biographies officielles, ces femmes voient enfin leur contribution reconnue à sa juste valeur. Le public, avide de récits authentiques, découvre des trajectoires souvent marquées par le courage, la résilience, les luttes contre le patriarcat artistique, mais aussi par une inventivité et une passion sans limite.
« C’est une fierté de voir que nos mères, nos tantes, nos sœurs artistes sont enfin célébrées à la télévision. La rumba ne serait pas ce qu’elle est sans elles », confiait une spectatrice à la sortie de la projection organisée à Kinshasa en partenariat avec Canal+ RDC.
Un impact culturel et éducatif fort
Au-delà de l’émotion et de la nostalgie, « Rumba congolaise, les Héroïnes » a une vocation pédagogique. Dans plusieurs établissements scolaires et académiques, le documentaire a été projeté pour sensibiliser les jeunes aux figures féminines qui ont fait l’histoire musicale du pays. Des débats ont même été organisés, notamment à l’Université de Kinshasa, autour du thème : « Peut-on parler de rumba congolaise sans les femmes ? »
La réponse est sans appel : non. Ce projet permet donc d’ouvrir un nouveau chapitre dans la mémoire culturelle de la RDC, en rendant visibles celles que l’histoire officielle a souvent laissées en marge.
Canal+ : Un acteur engagé dans la valorisation de la culture rd-congolaise
Ce n’est pas la première fois que Canal+ Afrique, à travers sa chaîne Ciné+ Afrique ou Canal+ Pop, s’engage pour la mise en valeur de la culture rd-congolaise. Avec cette série documentaire, le groupe franchit une nouvelle étape en posant un acte symbolique fort : reconnaître que l’histoire de la rumba est aussi une histoire de femmes.
Le Directeur de la création originale de Canal+ Afrique a d’ailleurs déclaré : « Il ne s’agit pas seulement de célébrer des chanteuses, mais de documenter un pan essentiel de notre histoire culturelle. Ces femmes ont porté des messages, brisé des codes, ouvert des voies. Elles sont des héroïnes au sens plein du terme. »

Une œuvre nécessaire et inspirante
Avec « Rumba congolaise, les Héroïnes», Canal+ ne signe pas seulement un hommage artistique : il offre un outil de réappropriation identitaire, de fierté collective et d’inspiration pour les générations futures. Dans un monde où les récits sont encore trop souvent masculins, ce documentaire s’impose comme un souffle d’espoir, une reconnaissance tardive mais ô combien méritée.
Dans la chaleur des rythmes rumba, entre les notes de guitare et les battements de tam-tam, résonnent désormais les voix de ces femmes. Des voix qu’on n’oubliera jamais.
« Des voix. À l’actuelle génération et aux générations futures de travailler durement pour impacter le monde et de devenir également des héroïnes. On ne devient pas héroïne par les polémiques. On la devient par le travail de qualité. Sinon, on passera inaperçue. Alors que la rumba est génétique et est un patrimoine à protéger et préserver dans les normes », a déclaré Cinardo Kivuila -journaliste culturel, fondateur et PCA de l’agence de communication digitale et événementielle Médias Business Congo, maison mère du groupe de presse Eventsrdc.
La série « Rumba congolaise, les Héroïnes » est disponible sur Canal+ Afrique et via myCANAL. Une rediffusion spéciale est prévue chaque mois jusqu’à décembre 2025.
DANNY KABANGA