Médias : Glody Ndaya passera sa première nuit à Makala !

La Directrice Générale de Eventsrdc.com, Glody Ndaya, a été transférée ce mercredi 6 août 2025 à la Prison centrale de Makala, à Kinshasa.

Sans confrontation entre les parties, elle a été conduite comme une criminelle. Son seul “crime” : avoir autorisé, le 31 juillet 2025, la publication des résultats d’une enquête menée par un cabinet d’investigation privé sur le Dr Vincent Lokonga. Selon ce rapport diffusé par plusieurs autres médias, ce dernier vendrait des médicaments contre le cancer qui devraient pourtant être distribués gratuitement aux patients.

Enlevée lundi par des hommes en civil, Glody Ndaya avait d’abord été conduite au Commissariat provincial de la police, avant d’être transférée mardi au parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe, où elle a passé la nuit. Ce soir, elle s’apprête à vivre sa troisième nuit en détention.

OLPA, ACOFEPE, l’UNPC ainsi que l’ensemble de la corporation journalistique en Rd-Congo dénoncent une arrestation jugée arbitraire. Ils rappellent que Glody Ndaya, interpellée sans convocation préalable, n’a ni rédigé ni signé ladite enquête.

Son avocat-conseil, Me Glody Muabila, a réagi dans une déclaration officielle à la presse après ce transfert précipité à Makala.

Voici sa déclaration :

Je m’adresse à vous aujourd’hui en ma qualité d’avocat, et plus spécifiquement en tant que conseil de Madame Glody NDAYA, une journaliste courageuse et engagée qui est actuellement en détention préventive.

Ma cliente est poursuivie pour diffamation et imputation dommageable, des infractions prévues et réprimées par le Code pénal de la République Démocratique du Congo. C’est une situation qui, au-delà de la procédure individuelle, soulève des questions fondamentales sur la liberté de la presse et le respect des droits de la défense dans notre pays.

Je tiens à le rappeler avec force : en droit congolais comme dans toute démocratie digne de ce nom, la liberté est le principe et la détention l’exception. La détention préventive n’est pas une punition anticipée. Elle est une mesure de dernier recours, qui ne devrait être ordonnée que si elle est absolument nécessaire pour la manifestation de la vérité, pour empêcher la fuite du prévenu, ou pour maintenir l’ordre public.

Je le dis avec conviction : la détention de ma cliente est une violation flagrante des principes de justice. Elle entrave son travail, porte atteinte à sa dignité et envoie un signal très inquiétant à l’ensemble de la profession journalistique. Elle est aussi, à l’heure où notre démocratie se construit, un recul pour notre pays tout entier.

C’est pourquoi nous continuerons de nous battre pour sa libération immédiate. Nous demandons à la justice congolaise, et en particulier aux magistrats en charge de ce dossier, de faire preuve d’indépendance, de courage et de sagesse. Nous demandons qu’ils appliquent le droit, rien que le droit, en respectant les principes fondamentaux qui protègent la liberté d’expression.

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