Georges Dombasi : « Mbanza-Ngungu, un carrefour entre nature et histoire » (Interview)

Depuis quinze ans, l’entrepreneur rd-congolais Georges Dombasi Masiditewa œuvre à redonner vie au tourisme à Mbanza-Ngungu dans la province du Kongo Central, en République Démocratique du Congo. À travers son hôtel et ses circuits culturels, il valorise la richesse patrimoniale de cette magnifique et riche province de l’ouest de la RDC et mise sur l’accueil chaleureux pour séduire visiteurs locaux et étrangers. Il croit fermement à l’essor de sa ville et de sa contribution au budget national si seulement si le pouvoir public s’associe vivement au pouvoir privé. Car, la main d’œuvre est présente et abondante.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler brièvement de votre parcours dans le domaine du tourisme ?

Je m’appelle Georges Dombasi Masiditewa, président du groupe Dombascongo, qui regroupe plusieurs entités : Immodom (Immobilier Dombasi), Peinture Dombasi (usine de fabrication de peinture), Egeci (Électricité et Génie Civil), Ucobri (Usine Congolaise de Briques), ainsi que les chaînes hôtelières Dom 1 à Mbanza-Ngungu et Dom 2 à Kinshasa.

Je suis entrepreneur dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie depuis plus de 20 ans. Passionné par la valorisation du patrimoine local, j’ai réhabilité un établissement hôtelier à Mbanza-Ngungu afin d’offrir un hébergement de qualité et de promouvoir notre culture auprès des visiteurs.

Depuis combien de temps êtes-vous actif dans le secteur touristique à Mbanza-Ngungu ?

Je suis actif dans le secteur touristique à Mbanza-Ngungu depuis 2010. L’établissement existait déjà depuis 1968, mais il a été vandalisé en 1997 par de personnes mal intentionnées. J’ai relancé ses activités en 2010, ce qui fait aujourd’hui 15 ans d’engagement continu dans ce domaine.

Quelle est la mission principale de votre hôtel ?

Offrir un service d’hébergement confortable et professionnel, tout en mettant en avant la richesse culturelle, historique et naturelle de la région de Mbanza-Ngungu.

Proposez-vous des guides touristiques à votre clientèle ?

Nous collaborons avec des guides locaux certifiés pour accompagner nos clients vers les différents sites touristiques de la région.

Quels sont, selon vous, les sites touristiques majeurs à visiter à Mbanza-Ngungu ?

Les grottes de Dimba contenant des stalagmites et de ngovo ( poisson aveugle ), la réserve de biosphère de Luki, le musée national de mbanza-ngungu, les chutes de Mbanza-Ngungu, les anciennes installations ferroviaires coloniales, La prison Simon kimbangu, le siège spirituel de l’Église Kimbaguiste et son musée tout proche.

Avez-vous mis en place des circuits ou des tarifs spécifiques (culturels, historiques, écologiques, etc.) ?

Nous proposons des circuits guidés adaptés : circuits historiques, visites écologiques et expériences culturelles (gastronomie, artisanat, rites traditionnels).

Qu’est-ce qui fait, selon vous, de Mbanza-Ngungu une destination touristique unique dans le Kongo-Central ?

Mbanza-Ngungu est un carrefour entre nature et histoire. C’est une ville riche en biodiversité, en culture spirituelle, et dotée d’un patrimoine ferroviaire et colonial unique. Sa situation géographique en fait aussi un point stratégique.

Intégrez-vous la culture locale (cuisine, musique, artisanat, etc.) dans l’expérience touristique ?

Nous proposons régulièrement des soirées culturelles avec de la musique traditionnelle, des plats du terroir, et des expositions artisanales de la région.

Quel est le profil type de vos visiteurs ?

Nous recevons des fonctionnaires en mission, des Congolais de la diaspora en visite, des chercheurs, ainsi que des touristes étrangers curieux de découvrir une autre facette du Congo.

Quelles sont les périodes de l’année les plus favorables au tourisme à Mbanza-Ngungu ?

Les périodes les plus favorables sont entre juin et septembre (saison sèche) et durant les fêtes de fin d’année, lorsque les routes sont plus praticables et le climat agréable.

Quelles sont, selon vous, les principales faiblesses de l’offre touristique dans la région ?

Il y a un manque d’investissement dans les infrastructures, une mauvaise accessibilité routière, et peu d’efforts de marketing touristique au niveau national et international.

Collaborez-vous avec les autorités locales, nationales ou l’Église Kimbaguiste ?

Nous travaillons parfois avec l’administration du territoire pour l’organisation d’événements, et nous entretenons de bons liens avec les responsables kimbaguistes pour accueillir des pèlerins.

Quel impact attendez-vous de la Route de la Passion sur votre établissement ?

Un impact très positif : cela attirera davantage de visiteurs spirituels et culturels, augmentera le taux d’occupation de l’hôtel et stimulera les activités économiques locales.

Êtes-vous impliqué dans des réseaux ou initiatives pour la promotion du tourisme ?

Je fais partie d’un collectif local de promoteurs touristiques du Kongo Central, et je participe à des salons régionaux pour faire connaître notre offre.

Quels sont vos projets ou ambitions pour les années à venir ?

Étendre la capacité d’accueil de l’hôtel, développer une agence de tourisme locale, former des jeunes comme guides professionnels, et digitaliser nos offres pour atteindre un public plus large.

KMC