« Entre le journalisme et l’animation, j’ai trouvé mon équilibre » (Richter Boukaka)

Journaliste rigoureux et maître de cérémonie charismatique, Richter Boukaka jongle avec deux univers qui exigent des qualités bien distinctes. De son expérience à Kinshasa à son retour à Brazzaville, ce jeune congolais des deux Congo retrace un parcours marqué par la passion, la discipline et la volonté de hisser l’événementiel congolais au niveau international. Il ne jure que sur le travail et est prêt à transmettre son savoir avec ses semblables.

Vous êtes à la fois journaliste et maître de cérémonie. Comment parvenez-vous à concilier ces deux casquettes qui demandent des qualités différentes ?

C’est une question de discipline et d’organisation. Le journalisme demande de la rigueur, de la vérification de l’information et de la neutralité. Tandis que le rôle de maître de cérémonie exige de la créativité, de l’énergie et une capacité à captiver le public. J’ai appris à adapter mon ton et mon état d’esprit selon le contexte. Sur un plateau télé, je privilégie l’analyse et la précision. Sur scène, je mets en avant la convivialité et l’interaction avec le public.

Qu’est-ce qui vous a donné le déclic pour choisir le journalisme comme carrière ?

Depuis mon enfance, j’ai toujours été passionné par la communication et les médias. J’aimais informer, raconter des histoires et mettre en valeur les talents de chez nous. Le déclic est venu lorsque j’ai réalisé que la télévision pouvait être un outil puissant pour influencer positivement la société et inspirer les jeunes.

Dans un pays comme le Congo-Brazzaville, quels sont les principaux défis que rencontrent les journalistes aujourd’hui ?

Les défis sont nombreux : le manque de moyens techniques, l’accès limité à l’information, et parfois l’autocensure par crainte de pressions. Il y a aussi la question de la formation continue, car le métier évolue avec le numérique et les réseaux sociaux. Malgré cela, les journalistes congolais restent passionnés et engagés.

Votre rôle de MC vous place au cœur d’événements culturels, sportifs et institutionnels. Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans cette activité ?

Ce que j’aime, c’est l’énergie du direct et la connexion avec le public. Être maître de cérémonie, c’est être le fil conducteur d’un événement, celui qui crée l’ambiance et assure que tout se déroule parfaitement. Ce rôle me permet aussi de promouvoir notre culture, nos artistes et nos talents à travers des événements mémorables.

Selon vous, quelles sont les qualités indispensables pour animer un événement avec succès ?

Il faut de la prestance, de la réactivité, un sens de l’improvisation et surtout une bonne capacité d’écoute. L’humilité est également importante : un MC n’est pas la star, il met en valeur l’événement et les invités. Enfin, il faut savoir gérer la pression et garder le sourire, même en cas d’imprévu.

Comment préparez-vous vos prestations pour garantir que chaque événement reste unique et mémorable ?

Je commence par bien comprendre le thème et l’objectif de l’événement. Ensuite, je prépare un conducteur, mais je garde toujours une marge pour l’improvisation. J’étudie aussi le profil du public pour adapter mon langage et mon style. Enfin, je travaille ma voix, mon timing et mes transitions pour que tout soit fluide et captivant.

Vous côtoyez beaucoup de personnalités et de publics variés. Quelle rencontre vous a le plus marqué dans votre carrière jusqu’ici ?

Il y en a eu plusieurs, mais l’une de plus marquantes reste ma rencontre avec Fally Ipupa à Kinshasa. C’était un moment fort, car j’ai pu échanger avec un artiste qui a marqué la musique africaine, et j’ai découvert son humilité derrière le succès.

Entre le journalisme et l’animation, où vous sentez-vous le plus dans votre élément, et pourquoi ?

Les deux me passionnent, mais l’animation me donne une adrénaline particulière. Être sur scène, sentir l’énergie du public et faire vivre un événement, c’est magique. Le journalisme reste ma base, mais l’animation, c’est l’art de la communication en direct.

Entre 2022 et 2023, vous étiez à Kinshasa, qu’est-ce qui vous avait amené de l’autre côté du Pool Malebo ?

J’étais à Kinshasa pour élargir mes horizons professionnels. D’où, j’ai eu l’occasion de travailler avec des professionnels comme (Messieurs Cinardo Kivuila et Yann Mambo) et j’ai découvert un marché médiatique plus grand avec des médias tels que Buzz Fm, Eventsrdc FM Live …, et j’ai collaboré avec beaucoup d’acteurs influents de la culture. Cette expérience m’a permis d’apprendre de nouvelles techniques et d’étendre mon réseau.

Pourquoi étiez-vous revenu à Brazzaville au lieu de poursuivre votre carrière là-bas ?

Parce que je crois que mon pays a besoin de ses talents pour se développer. Après avoir acquis de l’expérience à Kinshasa, je voulais revenir et mettre cette expertise au service du Congo-Brazzaville. Je suis convaincu qu’on peut créer des événements de qualité internationale ici.

Quels conseils donneriez-vous à de jeunes talents congolais qui souhaitent percer dans les médias ou dans l’animation d’événements ?

Je leur dirais d’être passionnés, persévérants et professionnels. Il faut accepter de commencer petit, se former en permanence et surtout rester humble. Dans ce métier, le travail parle plus que les paroles. Enfin, il ne faut jamais avoir peur de se réinventer.

Quels sont vos projets à venir, aussi bien dans le journalisme que dans le domaine de l’événementiel ?

Je prépare une nouvelle émission télé qui mettra en lumière la culture congolaise sous un angle moderne. Côté événementiel, je travaille sur un concept de concerts acoustiques avec des artistes locaux et internationaux pour promouvoir la musique live et la proximité avec le public.

KMC