Cachet des artistes gospel : entre valeur spirituelle et droit légitime, le branle-bas de combat

Portés par le développement d’un écosystème musical en pleine effervescence, les artistes gospel rd-congolais rabibochent la mission évangélique fondée sur des principes religieux au droit fondamental de leur rémunération. Mais cette combinaison des critères n’est pas exempte de toute critique. Le Pasteur Marcello Tunasi de l’église la Compassion a remis la question sur la table provoquant réactions multiples.

Alors que le secteur culturel rd-congolais s’imbibe comme une éponge à son légitime épanouissement et au rayonnement de ses moyens, le combat pour son professionnalisme et sa structuration se conçoit comme une véritable valeur ajoutée. Dans cet état des choses, la situation socio-économique des artistes demeure en toile de fond avec notamment la loi sur le statut d’artiste qui nécessite rémunération et protection sociale des créateurs.

Dans chaque prestation, l’artiste devra jouir de son plein droit de rémunération. Cette reconnaissance traduit un respect vis-à-vis des artistes et ne doit souffrir d’aucune contestation en la matière.

Le pasteur Marcello Tunasi assène

Pasteur de l’église la Compassion, Marcello Tunasi est de ceux qui estiment que les artistes gospel ne devraient pas exiger un cachet pour chanter à l’église. « Je ne croirai jamais aux musiciens qui demandent de l’argent avant de chanter dans une église », a-t-il dit lors d’un séminaire au Centre Missionnaire Philadelphie.

Épinglant la question avec fermeté, le Pasteur Marcello Tunasi corrobore ses dires avec responsabilité contre ceux qui « vendent » le don de Dieu et évoque la cupidité de ceux qui se détournent de l’esprit du ministère.

Des propos qui ont défrayé la chronique et relancé le débat. Si certains appuient le Pasteur Marcello Tunasi, d’autres estiment qu’il a tout faux en ignorant les efforts des musiciens qui, grâce à leur travail, sueur de leur front, méritent reconnaissance et rémunération.

Des réponses cash au pasteur Marcello Tunasi

La loi N°16/010 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la. Loi N° 015-2002 portant code du travail en RDC reconnaît une rémunération spécifique pour les artistes.

Alors que les propos du Pasteur Marcello Tunasi sur le cachet des artistes gospel ont déclenché une avalanche de réactions, les critiques n’en sont pas restées moins palpables.

Pour le guitariste Tressy Kalala, les artistes gospel ont bien droit de recevoir un cachet : « Quand d’autres sont allés étudier la comptabilité, nous, nous sommes allés à l’INA et avons payé des frais académiques pour cela […] Penses-tu pouvoir faire venir Sinach du Nigeria sans rien lui donner ? J’ai vu la même chose avec KS Bloom. Il ne monte pas sur scène sans avoir perçu son cachet. »

Plusieurs autres internautes estiment que les artistes gospel doivent vivre de leur travail et qu’il n’y a aucune raison qu’ils ne reçoivent pas leur cachet. Ceci rentre dans le cadre de leur protection sociale. La Bible elle-même ne dit-elle pas que l’ouvrier mérite son salaire ? Une chose est sûre, ce débat divise.

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