Foot : Patrice Motsepe, président de la CAF ou vassal de la FIFA aux ordres d’Infantino ?

En prenant la décision d’écarter le Championnat d’Afrique des nations – CHAN – dans ses compétitions majeures, la CAF a privé de nombreux talents évoluant sur le continent d’être mis en lumière. Cette décision est tout de même contestée par bon nombre d’africains qui se sentent trahis par ses dirigeants.

Lorsque le président camerounais Issa Hayatou, ancien président de la CAF, a pris la décision en 2009 de lancer cette compétition, son souhait était de vendre une autre image du football des pays d’Afrique en dehors des compétitions interclubs. Si la Ligue des champions africaine et la Coupe de la confédération mettent en avant les prouesses des clubs des pays membres de la CAF, le CHAN avait pour mission d’unir les meilleurs talents évoluant dans le même championnat et les confronter à d’autres afin d’en sortir les meilleurs de chaque pays et ainsi offrir à ces derniers une exposition médiatique supplémentaire par ricochet, attirer les recruteurs des grands clubs Européens ou Asiatiques.

Ainsi, des joueurs comme Tresor Mputu, Lofo Bongeli, Gladys Bokese ont affirmé la belle époque de la générations dorée du football rd-congolais en Côte d’Ivoire en 2009. Meschack Élia s’est révélé au Rwanda lors du CHAN 2016, aujourd’hui il évolue en Europe. Durant cette édition, le milieu de terrain malien de Tottenham Bissouma, a été détecté, en 2018 au Maroc; alors que l’attaquant marocain El Khabi s’est révélé aujourd’hui, il fait le beau jour d’Olympiacos. Sans cette compétition, sûrement leur visibilité aurait été réduite.

L’occasion faisant le larron, lors du match d’ouverture de la CAN Maroc 2025, El Khabi est celui qui marque le deuxième but qui scelle le sort du match Maroc contre Comores.

Le président de la CAF, le docteur Patrice Motsepe ne renvoit pas cette image d’un leader du football Africain capable de tenir tête au président de la FIFA, les clubs européens (UEFA) lorsqu’il faut défendre le football africain et les joueurs africains.

Des décisions controversées pour les intérêts de la FIFA

En effet, l’édition de cette CAN qui se déroule du 21 décembre au 18 Janvier 2026 devait se jouer au mois de Juin et juillet 2025 au Maroc. Mais le tout puissant président de la FIFA, Gianni Infatino a imposé à la CAF sa volonté, celle de décaler cette compétition phare vers les mois de décembre et janvier 2026. En cause, l’organisation de la coupe du monde de la FIFA aux USA durant cette même période.

Sachant que de nombreux joueurs africains évoluent dans les championnats européens, la FIFA n’a pas voulu perdre ses joueurs et leur aura (les poids médiatiques qu’ils offrent). Aussi, la concurrence médiatique que peut générer la CAN à travers le monde. Cela engendrerait une baisse des revenues pour la FIFA surtout que c’était une première édition.
Là encore, Motsepe s’est exécuté sans brocher alors qu’il le sait très bien, combien les clubs européens, employeurs des plusieurs joueurs qui viennent à la CAN s’y opposent souvent surtout en plein championnat durant la période de décembre et janvier.

Il ne fallait pas s’étonner de constater que plusieurs clubs avaient prévenu de retenir leurs joueurs jusqu’au 15 décembre 2025, moins d’une semaine avant le début de la compétition, certains clubs ont négocié avec les fédérations africaines pour que leurs joueurs ne rejoignent leurs sélections qu’après le dernier match de l’année de leur club soit du 20 au 21 Décembre pendant que la CAN est lancée.

Là où Motsepe devait montrer la fermeté pour défendre l’intérêt du football africain et du joueur africain, il s’est montré complaisant. Pendant que les clubs européens retenaient les joueurs jusqu’au 15 décembre 2025, la FIFA est restée muette sans rien dire malgré l’indignation des entraîneurs des sélections africaines qui ne comprennent pas cette décision de la part des clubs, conscient que cela met à mal ces entraîneurs pour mieux peaufiner la préparation d’une compétition aussi grande qu’est la CAN. Sans surprise aucune intervention de la FIFA pour venir en aide à la CAF.

La pire idée prise par Motsepe est celle de ramener la CAN de 2 à 4 ans à partir de 2028. Vouloir faire plaisir à ses potes occidentaux dans le but de désamorcer la crise avec les clubs européens qui grognent en perdant leurs joueurs après chaque deux ans, revient à détruire l’héritage laissé par ses prédécesseurs notamment, le Camerounais Issa Ayatou. Sachant que le football africain accuse un retard énorme comparé à d’autres continents. Vouloir faire du copier coller comme par exemple organiser la Ligue des nations qui est annoncée dans les jours à venir, est une erreur grave qui vient agoniser le football africain.

Si les européens organisent l’Euro après 4 ans, c’est parce que ces pays ont des championnats compétitifs, des coupes (LDC, UEFA LIGUE EUROPA, LIGUE EUROPA CONFÉRENCE) compétitives qui offrent une visibilité supplémentaires à leurs joueurs en dehors de l’EURO, chose que les joueurs africains n’ont pas. Motsepe est appelé à se ressaisir et à défendre l’intérêt du football Africain.

FABRICE PUKUTA