Kinshasa a vibré lundi 5 mai 2025 au rythme de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, en présence du Président de la République, des présidents des deux chambres du parlement, de la Première ministre, ainsi que d’institutions engagées pour la démocratie, du corps scientifique et de professionnels des médias. L’événement s’est tenu dans le cadre prestigieux du Fleuve Congo Hôtel.
Organisé par le ministère de la Communication et Médias en collaboration avec le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication – CSAC -, cet événement a eu pour thème national : « Le journaliste congolais face au défi de l’intelligence artificielle : information et désinformation en temps de guerre d’agression rwandaise. » Une occasion unique de faire le point sur les enjeux actuels et de rassembler les acteurs clés autour d’une table pour discuter de l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse en République Démocratique du Congo.

Dans un contexte difficile marqué par l’agression du Rwanda et de ses alliés, la liberté de la presse est mise à l’épreuve, particulièrement dans les zones occupées. Cette situation menace non seulement l’accès à l’information, mais entrave également les efforts déployés pour promouvoir un écosystème médiatique diversifié et libre
« Cette période est une période difficile, à cause justement des atteintes à la liberté de la presse. Plus aucune voix s’élève dans ces territoires sous occupation. La terreur, le ciblage, les intimidations, les attestations arbitraire, la fermeture des médias, la destruction des matériels. Voilà ce qui caractérise la réaction des forces ennemies en face de ceux qui cherchent constamment, la recherche de la vérité sur les massacres et autres crimes qu’ils commettent dans cette partie de notre pays », a fait savoir le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya.

De son côté, le président de l’Union nationale de la presse du Congo – UNPC -, Kamanda Wa Kamanda Muzembe a rendu un vibrant hommage à tous les journalistes courageux ayant perdu la vie dans l’exercice de leur profession, notamment ceux opérant dans des zones occupées.
Parmi les avancées notables, l’adoption de l’ordonnance loi n°23/009 du 13 mars 2023 a renforcé la protection des journalistes et garanti une pluralité des voix dans l’espace public. Le ministre a également annoncé l’achèvement imminent de textes réglementaires destinés à optimiser les bénéfices de cette ordonnance.
« Le projet des textes portant statut du journaliste congolais, destiné à remplacer l’ordonnance loi n°081/0012 du 2 avril 81 est en voix de finalisation au sein des commissions gouvernementales compétentes. Il sera très prochainement soumis au conseil des ministres pour examen et adoption. Ce texte viendra mettre en place les mécanismes d’identification claire des journalistes », a-t-il dit.
Prenant la parole, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi a souligné l’importance cruciale du travail des journalistes en ces temps de désinformation : « Veillez à toujours croiser vos sources, à vous rapprocher des canaux officiels d’informations et à ne jamais vous faire, même involontairement, les relais des ennemis de la patrie », a-t-il dit.
Et de rajouter : « Soyez les gardiens de notre mémoire collective. Dans les jours sombres, c’est votre plume, votre micro, votre image, qui peuvent ouvrir les chemins de la lumière. Documentez les faits, donnez la parole aux victimes, et refusez de céder à la peur ou à la manipulation. »

Le Président de la République a également salué l’élaboration des textes réglementaires destinés à assurer la mise en œuvre effective des dispositions contenues dans l’ordonnance-Loi n°23/009 du 13 mars 2023, fixant les modalités d’exercice de la liberté de la presse, de la liberté d’information et de la liberté d’émission par la radio, la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication en République Démocratique du Congo.
À l’issue de la cérémonie officielle, plusieurs panels ont exploré les enjeux de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse, ainsi que les risques de manipulation associés.
GLODY NDAYA