Talentueux et stratège, le chanteur rd-congolais Héritier Watanabe continue de bâtir sa carrière musicale selon ses propres codes. Depuis son départ de Wenge Musica Maison Mère en 2015, il avance à son rythme : ni précipité, ni hésitant. Il avance avec méthode et a su fédérer autour de lui une communauté fidèle baptisée « Spiritas ».
Le samedi 24 mai dernier, lors de son concert très attendu au Dôme de Paris, Héritier Wata a présenté au public un nouvel élément de son arsenal artistique : un cri d’animation accompagné d’une danse suggestive, tous deux baptisés « Magoda ». Un son qui nous rappelle les meilleures années du mythique orchestre Kibinda Nkoy.
Comme dans les années 90, Héritier, Lobeso et tous les artistes de la Team Wata ont réussi à produire avec brio la mystérieuse rythmique de Kibinda en y associant les instruments tels que le synthétiseur et l’harmonica. Ce qui la rend encore très moderne et attire les curiosités.
Derrière la création de cette œuvre se cache la touche d’un ancien compagnon de route dans Wenge Musica Maison Mère, l’animateur Lobeso Tigre. Avec sa verve et son énergie, il insuffle à « Magoda » une dimension festive qui séduit rapidement. En quelques semaines seulement, ce cri et sa danse se sont imposés dans les boîtes de nuit, les mariages, les fêtes privées et autres moments festifs.
À Kinshasa, la ville natale de l’artiste, une jeune kinoise s’est même donnée pour mission de promouvoir « Magoda » à travers une série de vidéos virales sur les réseaux sociaux. La danse, sensuelle et parfois jugée osée, met en évidence les parties intimes de celles et ceux qui s’y adonnent. Ce qui participe autant à son succès qu’aux polémiques qui l’entourent.
Grâce à un challenge lancé sur les réseaux sociaux TikTok et Instagram, « Magoda » est devenu viral, touchant aussi bien la diaspora rd-congolaise que des amateurs de musiques urbaines en Europe, en Amérique et ailleurs.
La chaîne internationale francophone, TV5 Monde y a même consacré une chronique spéciale illustrée par les reportages de son correspondant basé à Kinshasa. Une reconnaissance qui confirme l’impact culturel de ce cri d’animation et de sa danse dans le paysage musical rd-congolais et francophone.
Ce cri d’animation couplé d’une danse forme un seben qui porte le tout dernier single de Watanabe appelé « Zala », sorti le vendredi 4 juillet 2025 sur toutes les plateformes digitales de streaming et de téléchargement des œuvres musicales. Aux dernières nouvelles, cet album se comporte bien et attire déjà les bookers et les tourneurs vers l’équipe managériale de ce jeune leader.
Avec « Magoda », Héritier Watanabe et la Team Wata démontrent une fois de plus leur capacité à créer des tendances, à fédérer une communauté et à inscrire la musique rd-congolaise dans la modernité, entre héritage des grands orchestres tels que Kibinda Nkoy et Suede Suede de Boketshu 1er ou de Chiga Chiga ou encore Mbonda Isiro 1er, et innovations adaptées à l’ère des réseaux sociaux.

Parmi les orchestres précités, Kibinda Nkoy a le plus marqué l’enfance de ce natif de la commune de Kintambo, Héritier Watanabe, vers les années 90.
Cette formation musicale qui a vu le jour à Kintambo, était composée essentiellement d’artistes de cette même commune. Elle a été un véritable vivier d’apprentissage d’apprentissage pour certains artistes comme le chanteur rd-congolais Fally Ipupa et le batteur rd-congolais Papy Kakol.
KMC