Patience Issa M. plaide pour une meilleure formation des femmes dans l’industrie culturelle congolaise

Figure montante de l’écosystème culturel rd-congolais, Patience Issa M. continue de tracer sa voie avec détermination. Formée à l’Institut National des Arts – INA-, cette opératrice culturelle, également manager d’artistes et des projets, incarne une nouvelle génération d’acteurs culturels engagés.

À la tête du projet K-fé Culture, un espace d’échanges et de réflexion implanté à Kinshasa, elle milite pour une approche structurée et professionnalisante de la culture en République démocratique du Congo.

Modératrice du panel « Femmes dans l’industrie musicale » lors du Kongo Music Expo 2025, le 19 juin dernier, Patience Issa a rappelé l’urgence de renforcer la place des femmes dans les métiers culturels souvent invisibles.

« K-fé Culture va se lancer dans des formations parce que nous avons constaté que la formation est, en fait, la base pour qu’un opérateur culturel puisse se positionner », a-t-elle confié a la rédaction évents RDC.

Elle a insisté sur le fait que les femmes sont souvent réduites à des rôles visibles comme celui de chanteuse ou danseuse, au détriment de professions comme réalisatrice, productrice ou manageuse, pourtant essentielles.

Une vision structurée de l’avenir culturel

Au-delà du plaidoyer, Patience Issa appelle à une réforme en profondeur de la perception du secteur culturel.

« Nos ressources ne sont pas que dans le sous-sol ou les champs cultivés, les arts aussi sont des métiers qui peuvent prospérer. »

Pour elle, la culture ne doit pas être marginalisée. Elle propose une approche double : renforcement des capacités des jeunes talents, mais aussi sensibilisation auprès des institutions publiques et des bailleurs, pour reconnaître la culture comme moteur d’émancipation économique et sociale.

C’est dans ce sens que le projet K-fé Culture prévoit de lancer, dès le second semestre 2026, des cycles de formation ciblés à destination des jeunes, avec un accent mis sur l’inclusion féminine.

Elle en a profité pour lancer un appel aux partenaires tant locales qu’ internationales désireux de s’associer à ce projet. Les premiers modules pourraient accueillir entre 30 et 50 bénéficiaires.

À travers ses mots, Patience Issa trace une voie claire, celle d’une culture rd-congolaise qui ne se contente pas de rayonner, mais qui s’organise, forme et libère.

Une vision que de nombreux jeunes partagent, dans un pays où le potentiel artistique est immense, mais trop souvent sous-exploité. La balle est désormais dans le camp des décideurs et partenaires.

CHRISTIAN KIAKONDO