« Sous les mêmes étoiles » : Un chant de paix, du Congo au monde

Dans une République Démocratique du Congo trop souvent résumée à ses blessures, des voix s’élèvent. Elles sont jeunes, fragiles, puissantes pourtant. Elles viennent de Goma, de Butembo, de Beni — ces villes qui portent dans leurs rues les stigmates des conflits, mais aussi la résilience d’un peuple. De ce terreau de douleur et d’espérance est née une œuvre inédite : « Sous les mêmes étoiles », un chant qui transcende les frontières et appelle le monde entier à l’unité.

Ce projet, porté par l’organisation Music Beyond, a réuni des enfants et des jeunes musiciens. Beaucoup ont grandi dans des orphelinats, d’autres dans des camps de réfugiés, tous marqués par la violence des armes. Mais aucun n’a laissé la guerre écrire l’ultime chapitre de son histoire. Ensemble, ils ont transformé leurs cicatrices en mélodies, leurs larmes en paroles d’espérance.

« Même si des frontières nous séparent, la douleur nous parle le même langage. Quand la guerre éclate, la souffrance a toujours le même visage », confie Answer Kaviti, l’une des voix principales de ce morceau-hymne.

Plus qu’une chanson, un mouvement

Le 1er juin 2025, le monde découvrira le clip de « Sous les mêmes étoiles ». Mais au-delà d’une sortie musicale, c’est une invitation ouverte : écouter, réfléchir, partager, agir. Le projet dépasse le cadre artistique pour devenir un cri collectif, une lumière dans un continent trop souvent plongé dans l’ombre médiatique.

Kaori Fujii, fondatrice de Music Beyond, résume l’essence de cette aventure : « Quand des enfants naissent dans la guerre, et que la paix devient trop dangereuse à prononcer, la musique devient alors le langage le plus sûr — et le plus puissant — pour dire la vérité. Ce chant n’est pas seulement pour le Congo. Il est pour chaque lieu où les cœurs souffrent ».

Le poids d’une urgence oubliée

La RDC vit l’une des crises humanitaires les plus graves de notre temps. Plus de 7,8 millions de déplacés internes. Des enfants enrôlés de force, privés d’école, parfois brisés avant même d’avoir connu l’enfance. Plus de 10 000 cas de violences sexuelles enregistrés en ce début d’année, dont près de la moitié sur des mineurs. Derrière ces chiffres, il y a des visages, des histoires, des vies suspendues.

Dans ce contexte, chanter la paix devient un acte de courage. Et le faire en s’adressant au monde entier relève de la résistance. Car « Sous les mêmes étoiles » n’est pas un chant naïf. C’est un appel vibrant : la paix n’est pas un luxe. Elle est une nécessité.

Du Congo au monde : une fraternité musicale

À travers ce projet, les artistes congolais ne demandent pas la pitié. Ils offrent un message universel : nous partageons la même humanité, sous les mêmes cieux, sous les mêmes étoiles. La douleur, comme l’espérance, ne connaît pas de passeport.

Et si, au fond, ce chant venu de l’Est du Congo devenait l’écho d’une vérité universelle : aucune frontière ne doit nous empêcher de rêver ensemble à un monde de paix.

CHADRACK MPERENG