Les Studios Kabako posent leurs valises à New-York et Los Angeles

Après 2010, 2011 et 2012 et la présentation du spectacle « More more more… future », ainsi que Bessie Award pour la meilleure bande-son, voilà aujourd’hui Crossing the Line met de nouveau à l’honneur le travail du chorégraphe et danseur congolais  Faustin Linyekula avec un focus spécial en 2017.

Au menu de cette tournée américaine, un programme en trois volets avec la présentation de deux créations et un travail communautaire avec des jeunes danseurs de New-York. Un programme soutenu en partie par les
Fondations Edmond de Rothschild dans le cadre du programme Bridging visant un dialogue franco-américain sur la diversité et l’inclusion sociale dans le secteur des arts.
Déjà samedi 9 et dimanche 10 septembre, Faustin Linyekula et lesStudios Kabako ont présenté en première mondiale, à Metropolitan Museum de New-York, la création intitulée « Banataba », une performance in situ créée pour le patio espagnol du XVIe siècle Vélez Blanco.
Ce spectacle a connu comme point de départ les collections Arts du Royaume Kongo du Metropolitan Museum et en particulier une statue Lengola conservée dans les réserves. « A la recherche dans les collections du Metropolitan Museum d’un objet, d’un signe, de quelque chose qui me relierait à mon Congo -car où que j’aille de par le
monde, il me semble être toujours à la recherche d’un bout du Congo qui m’aiderait à rassembler les pièces de ce grand puzzle malmené par l’histoire–, je suis tombé sur cette statue, un seul bras, bois et pigment, moins d’un mètre de haut, une belle statue à mes yeux, jugée mineure cependant et gardée dans les réserves du musée
», explique le chorégraphe congolais dans un communiqué.

 

A en croire Faustin Linyekula, cette statue trouvée dans les réserves du Metropolitan Museum est la seule de l’ethnie Lengola, le clan de sa mère. Ce qui serait très significatif pour lui non seulement dans son statut d’artiste mais aussi en tant qu’un des petits fils de ce clan précisément au village de Banataba. « Alors pourquoi a-t-il fallu que je me rende à New-York pour que s’impose ce voyage au Congo, pour que débute cette recherche, pour que
resurgissent ces questions ? », s’interroge le chorégraphe Linyekula qui a été accompagné sur scène par la danseuse et chorégraphe sud-africaine Moya Michael.

Partage des désirs de danse… de communautés

D’autres rendez-vous artistiques sont également signalés à New-York, apprend-on des Studios Kabako. Il s’agit notamment de la présentation, vendredi 22 et samedi 23 septembre à Skirball Center for the Performing Arts, toujours à New-York, du spectacle « Sur les traces de Dinozord ». Cette rencontre sera suivie d’un échange entre le
chorégraphe et le public.
« Sur les traces de Dinozord » commence comme un conte : Il était une fois… En résumé, le spectacle traverse l’histoire du Congo pour partir à la recherche des ruines et des rêves malmenés et tenter d’inventer de nouveaux lendemains. Signalons en même temps que « Sur les traces de Dinozord » sera également présenté au Red Cat, à Los Angeles, les 28, 29 et 30 septembre 2017.

 

Selon le calendrier de ce périple, Faustin Linyekula, assisté de Moya Michael, travaillera avec 20 jeunes danseurs de It’s Showtime NYC! -un programme de Dancing in the Streets qui accompagne le développement de jeunes danseurs urbains à New York. Une manière pour ces jeunes de dresser une série d’autoportraits autour de leurs rêves, d’où ils
viennent et ce qu’ils espèrent pour demain. La résidence de deux semaines va se clôturer par deux événements où ces jeunes partageront avec le public leurs désirs de danse, de musique, de communautés, mais aussi, leurs histoires.
PATRICK NZAZI