Mamy Ilela: « J’ai toujours été encadrée dès mon entrée à la RTNC jusqu’ maintenant »

Plébiscitée meilleure présentatrice des émissions de chronique musicale par les followers d’Eventsrdc.com sur Twitter à la faveur d’un sondage, Mamy Ilela Iyafa, surprise, a accepté ce résultat comme un défi pour mieux faire. Recrutée à la Radio-télévision nationale congolaise -RTNC- en février 1997 pour présenter des informations en lingala, Mamy Ilela a été orientée vers la chronique musicale.  Pour réussir, Mamy Ilela s’est laissée encadrée, gérée, contrôlée et dirigée. « J’ai toujours été encadrée dès mon entrée à la RTNC jusqu’à maintenant », a-t-elle signifié. Interview.

Vous avez été plébiscitée meilleure présentatrice des émissions de chronique musicale par les participants à notre sondage. Quelles sont vos impressions ?

J’ai été très surprise parce que je ne savais pas qu’il y avait un tel sondage quelque part. Je n’ai vu que les résultats et le public m’a bien côté. Remporter ce genre de sondage est un défi pour continuer à mieux faire. Si des personnes avec qui je n’ai  aucun lien de parenté,  estiment que le travail produit est de bonne qualité, cela m’encourage sincèrement.

 

A ce jour, nombreuses sont ces femmes qui aspirent devenir journaliste ou chroniqueuse comme vous. Quelle expérience de votre carrière pouvez-vous partager avec elles ?

C’est un beau métier qui nourrit ce monde. J’ai eu beaucoup de belles expériences.  J’ai  toujours  été encadrée  dès  mon entrée à la RTNC jusqu’à maintenant. Le produit fini, c’est Mamy Ilela qui passe à la télé mais c’est un travail d’équipe. Mamy Ilela est gérée, contrôlée, dirigée. Etant donné que je travaille à la  télévision nationale, j’ai un cahier de charge et une ligne qui me démarquent des autres.  Pour  rejoindre ce métier, il faut se discipliner et être obéissant, car, il y a beaucoup de contraintes et paramètres qui entrent en jeu.

 

Comment évaluez-vous l’apport de la femme dans la chronique musicale ?

Dans le domaine de la chronique musicale, il y a eu des pionnières telles Maman Angebi, Maman Kanzaku. Mais, entre leurs générations et la nôtre, il y a eu un gouffre, un écart ayant fait oublier que les femmes aussi pouvaient faire la chronique musicale.  Par après, une nouvelle génération est arrivée avec des filles courageuses qui se sont lancées dans la chronique musicale. Il a été prouvé que la chronique musicale rendue par une femme est une autre manière de parler de la culture musicale de notre pays. D’une manière générale d’ailleurs, l’espace médiatique est plus rempli des femmes que des hommes. Nous apprécions et encourageons cela.

 

Que reprochez-vous aux chroniqueuses de votre environnement ?

Plutôt que de les reprocher, je leur demande simplement de travailler. Le souci doit être de bien faire  le travail et non de devenir célèbre. Quand on est bon, la célébrité suivra. Nombreux passent à la télévision mais très peu sont appréciées, leur travail n’étant pas bien rendu.  Il y a eu des aînés qui, après leurs retraites, font toujours parler d’eux comme  référence. Ils ont bien fait leur travail et ont marqué des générations.

 

Vous avez commencé ce métier à une époque où l’internet n’avait presque pas d’envergure.  Quel rôle joue-t-il en ce moment où il est devenu indispensable ?

C’est la nouvelle technologie. On fait avec.  Le monde est devenu un village. Une information qui tombe à 12h10 est aussi tôt relayée à travers le monde dans la minute qui suit. Du côté communication et professionnel, je suis bien servie bien qu’il y a des déviations, des dérives.

Avec le programme de la télévision, les enfants peuvent être gérés, mais avec l’internet  tout est permis. C’est cette gestion de l’internet qui me dépasse un peu. Je n’y peux rien. C’est la tendance actuelle: avoir un compte facebook, twitter, etc.

 

Quelles sont vos perspectives d’avenir Ouf!

Nous rencontrons un sérieux problème des moyens mais les projets ne manquent pas. Nous en avons pleins. Si Dieu veut et avec un appui financier conséquent, ces projets peuvent se réaliser.  Ces  projets s’inscrivent toujours dans le secteur audiovisuel. Je n’ai pas d’ambition politique -rires.

 

Et si on vous demandait de faire votre propre présentation ?

Je suis Ilela Iyafa Mamy. Je travaille à la RTNC depuis 20 ans maintenant. J’ai été engagée en février 1997 par Victor Kasonga Mbunga Kalala  Kafumba, d’heureuse mémoire. J’ai été recrutée pour présenter les informations en langue nationale, notamment lingala. Après le départ du présentateur de l’émission « Club des stars », l’équipe de production de l’époque, dirigée par Lutu Mabangu, m’a désigné pour faire un couple avec l’honorable Serge Kayembe. J’ai ainsi commencé dans le domaine culturel.

 

Puis, Manda Tchebwa a été appelé comme Directeur artistique au Marché des arts des spectacles africains  -MASA. A son départ, il a signifié que c’est Mamy Ilela qui devait présenter « Karibu variétés ». Je me suis retrouvée animatrice de deux émissions sponsorisées par deux bières concurrentes. Face à cette situation, la maison a décidé que je reste seulement avec Karibu et Club des stars a été confié à d’autres collègues. Cela ne m’a pas empêché de continuer à présenter les informations en langue nationale.

LAURENT OMBA