#AfricaMusic : Ces dames qui font le continent noir

Elles sont noires comme la nuit est noire, caramel, ou métissées, mais plus encore elles sont fortes, africaines et meilleures ambassadrices de la femme du vieux continent. En politique et dans le business, des dames comme Ellen Johnson Sirleaf, 78 ans, première femme élue Présidente du Libéria, en 2006 puis en 2011, et prix Nobel de la paix en 2011, Isabel Dos Santos, 43 ans, Fille aînée du président angolais José Eduardo Dos Santos, l’une des femmes d’affaires les plus fortunées d’Afrique dont la fortune est estimée à 3,7 milliards de dollars, … ou encore la nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, 38 ans, romancière de talent, auteur de plusieurs ouvrages dont Americanah dont les propos sur le féminisme ont été repris par la chanteuse américaine Beyoncé dans son clip Flawless, et qui affirme que l’on peut aimer les talons hauts, le gloss, être mariée et être féministe au sens « jouir des mêmes privilèges que les hommes », ont pu se frayer un chemin vers le succès dans un monde où la place de la femme est toujours à conquérir.

Aux côtés d’elles, d’autres femmes mènent à leur manière le même combat, avec une arme dont la force vient de la douceur et le pouvoir du charme: la une voix. Ces chanteuses chaque jour conquièrent les scènes du monde et donne ses lettres de noblesses à la femme africaine, à la culture africaine à travers des talents riches et variés.

 

Patrima, chanteuse équato-guinéenne, à travers ses chansons, elle combat la polygamie. A 37 ans, Patrima est l’une des chanteuses les plus célèbres de Guinée équatoriale. Elle fait le machacando, une musique traditionnelle popularisée par le chanteur équato-guinéen Maélé. Elle dénonce notamment les ravages de la polygamie: «Elle fait naître de la jalousie entre les femmes et donc des tensions qui peuvent être graves. Il faut comprendre que, même si plusieurs femmes partagent le même mari, une seule est considérée comme l’officielle…». Patrima espère réveiller les consciences féminines et inciter les Africaines à prendre leur destin en main pour qu’elles apprennent à s’assumer, à se défendre et à s’émanciper.

Yemi Alade, de son vrai nom Yemi Eberechi, chanteuse nigériane. Gagnante du télé-crochet «The Peak Talent Show», elle connaît, depuis, une ascension fulgurante dans la musique. En 2014, le titre «Johnny» la fera réellement connaitre au public africain. Depuis, elle enchaîne les hits, les couvertures de magazine et les duos avec des stars africaines et internationales comme WizKid ou encore Mary J. Blige. Elle est également actrice. Elle est compter parmi ces nigérian qui impose la musique du pays sur le continent africain.

Tiwa Sawage, 35 ans. Elle commence sa carrière à 15 ans comme auteur pour de grandes maisons de disques anglaises. Sa participation à X-Factor (version anglaise) lancera sa carrière de chanteuse commence avec le titre Kele Kele Love (2010). Elle a signée un contrat avec le label Sony et ATV music Mavin Records. Elle est très engagée notamment dans l’autonomisation des jeunes et le dépistage du cancer. Ses titres qui ont fait danser l’Afrique et le monde sont: Eminado et Dorobucci, tous deux en featurings avec Don Jazzy.

Chindinma, jeune chanteuse originaire du Nigéria, désormais connue de tous grâce à sa victoire lors de la troisième saison de Project Fame West Africa en 2010. Elle a collaboré avec des grands artistes comme Flavour, et le groupe Toofan.

Laurette La Perle, congolaise de Kinshasa, elle est comptée comme l’avenir de la chanson congolaise. Dans un pays où la musique est largement dominée par les hommes, cette jeune dame est l’une de très rares congolaises à se faire une place dans le pays, et en Afrique. Elle a réussi à ajouter à la rumba congolaise une touche plutôt moderne, la mélangeant  au zouk, coupé-décalé et R&B.

Josey, ivoirienne et gagnante du Castel Live Opera. Elle s’affichera aux côtés des stars du coupé-décalé ivoirien comme DJ Arafat, Tour de Garde, ou encore DJ Bonano. Elle s’est affirmée dans la musique ivoirienne et celle du continent. Ces cumulent plus d’un million de vues sur le net.

Lady Ponce, chanteuse camerounaise, a été élue en2007 «meilleure voix » et «révélation de l’année». Elle est la star montante au Cameroun et en Afrique. Pour elle, sa voix est l’une des choses les plus précieuses qui soient. C’est grâce à elle que Lady Ponce se démarque des autres artistes féminines en Afrique.

Barbara Kanam, elle est l`une des plus belles voix féminines de la musique congolaise (Kinshasa) et africaine. Elle est à l’aise dans différents registre notamment le gospel, le funk, reggae, le zouk, la Rumba et même le jazz. En 1991, elle fait ses premier pas en Afrique du sud dans le grand orchestre «Devotion». L’année suivante elle plaque tout et rentre à l`école perfectionner sa technique du chant au «Psalmody Academy» de Johannesbourg. Elle se met également à la guitare, instrument avec lequel elle crée un répertoire acoustique pour une tournée «One woman show» en 1993. En 1995, elle décide de tenter une autre expérience: la chorale. Elle sort « Mokili » en 1999, et trois ans plus tard, en 2002 d`incessantes recherches `donnent naissance` à «Teti» qui a pour objectif de conquérir le monde. Elle est l’une des derniers artistes à avoir collaboré avec l’immortel Papa Wemba dans la chanson Triple option contenu dans le dernier album de Papa Wemba, Maitre d’école.

Elisabeth Tshala Muana, 59 ans, chanteuse, danseuse, productrice, actrice et femme politique congolaise (Congo-Kinshasa). Elle est connue pour avoir modernisé et donné ses lettres de noblesse au folklore du peuple Luba, le Mutuashi. La Reine du Mutuashi, comme on l’appelle, ou encore la  Mamu Nationale (mère de la Nation) est comptée parmi les dames qui ont, à ce jour, le mieux exporté la musique congolaise voire africaine.  .

Mbilia Bel, née Marie-Claire Mboyo Moseka, est à côté de Tshala Muana, l’une des voix qui ont fait la pluie et le beau temps de la musique congolaise (Congo Kinshasa). Elle fait ses débuts à l’orchestre Afriza avec la chanson Mpeve Ya Longo, entendez : Esprit saint, en 1982, une chanson émouvante qui parle de la violence conjugale. Vers le milieu des années quatre-vingt, Mbilia Bel épouse Tabu Ley, aujourd’hui mort. Ses chansons dominent la scène. M’bilia Bel quitte le Afriza à la fin de 1987 et se lance dans une carrière solo. Elle vient de faire un featuring avec Claudia Bakisa, une autre chanteuse congolaise (Kinshasa), dans la chanson Bikrokoto, en fin 2016.

Miriam Makeba, sud-africaine née en 1932, surnommée       Mama Afrika. Elle est décédée le 9 novembre 2008 à Castel Volturno, en Italie. Makeba est une chanteuse d’ethno-jazz et une militante politique sud-africaine. Elle a été  naturalisée guinéenne dans les années 1960, puis algérienne en 1972. Contrainte à l’exil pendant une trentaine d’années, elle parcourt le monde, et multiplie les succès musicaux. Elle devient surtout une des voix contre l’apartheid et pour la fierté du continent africain. Elle rentre en Afrique du Sud en 1990.

Yvonne chaka chaka, autre chanteuse sud-africaine. Elle s`est produite en tant qu`artiste pour plusieurs chefs d`Etat, y compris Nelson Mandela. En 1992, elle a été invité comme juge de Miss Monde, et en 1995 elle s`est produite durant le sommet de l`UA en Ethiopie. En plus de sa vie d`artiste et d’entrepreneure, elle est une motivatrice de renommée mondiale. Elle prône le développement de la classe féminine. Elle passe une bonne partie de son temps dans la recherche de fonds pour différentes ONG et des œuvres charitables comme Orlando Children`s Home et pour des projets de lutte contre le SIDA.

 

Monique Seka, chanteuse originaire de la Côte d’Ivoire. Elle est surnommée volontiers La reine de l’Afro zouk. Elle représente la troisième génération d’une dynastie musicale de la Côte d’Ivoire. Fille de Okoi Séka Athanase, légende de la musique ivoirienne, petite fille des sœurs Comoé, qui ont été les pionnières d’une musique ivoirienne d’avant l’indépendance. Avec seulement cinq albums à son actif, et quelques «best of», Monique Séka, artiste pluridimensionnelle, a tout de même le mérite d’avoir conquis les cœurs des mélomanes les plus irréductibles. Idole panafricaine, son succès et son talent lui ont valu d’être sollicité pour de nombreux featuring d’artistes venus d’univers musicaux variés. De duos zouk-love en rumba ou en mode hip-hop, elle expérimentera sa fusion musicale et élargira son concept afro-Zouk en néoafrozouk, avec les sonorités traditionnelles africaines qui ont aussi faits son succès.

Pierrette Adams, congolaise (Brazzaville) d’origine et ivoirienne d’adoption. Hôtesse de l’air pour la défunte compagnie Air Afrique devenue chanteuse, Pierrette Adams fait depuis une dizaine d’années fait partie du paysage musical africain. Son premier tube a été inspiré des malheurs d’un jeune garçon, Mohammed, maltraité par ses proches. Grace à l’appui du célèbre Boncana Maïga, arrangeur d’Africando, elle raconte en chanson les mésaventures de ce jeune homme. Le titre «Journal intime» connaîtra un réel succès et le coup d’essai de Pierrette Adams se transforme alors en coup de maître. Elle relate dans ses chansons les thèmes de la vie quotidienne de tout un chacun avec une musique plutôt éclectique. Elle nage naturellement entre la rumba, le Ndombolo, l’Afro-Zouk et s’essaye même à la World Music. Ses textes comme «Mal de mère», «Je vous salue maris»,… laisse parfois croire qu’elle a une dent dure contre les hommes. «Je parle de choses réelles. Tellement réelles que beaucoup de gens se reconnaissent dans ce que je chante. Tout simplement parce que c’est malheureusement notre quotidien, … La majorité des femmes reçoivent pas mal de coups venant des hommes», clarifie-t-elle.

HUGO ROBERT MABIALA / FESPAM