Contenus médiatiques rd-congolais : la jeunesse délaissée ?

Les médias rd-congolais accordent très peu d’importance aux programmes destinés à la jeunesse. Le quota réservé à la jeunesse est très faible, tel est le résultat de la première enquête que notre rédaction a menée.

Les stations de radio, les chaînes de télévision, la presse écrite et la presse en ligne ne disposent presque pas des programmes destinés à cette catégorie de la population rd-congolaise (1 à 18 ans). Disposant de trois missions (informer, former et divertir), les médias mettent plus en pratique la première et la troisième mission, au détriment de la deuxième.

En effet, notre enquête a révélé que l’attention accordée à la jeunesse est en dessous de 5% , en nous référant aux grilles de programmes déposées, à l’analyse des journaux et du contenu des médias en ligne rd-congolais par le centre de monitoring du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication – CSAC -.

« Le quota réservé à la jeunesse dans les médias est très faible. L’évaluation en pourcentage peut se présenter comme suit :
-Pour la télévision : 3,64%
-Pour la radio : 2,98%
-Pour la presse écrite : 2,73%
-Pour les médias en ligne : 2,73 », nous a confié le coordinateur adjoint du centre de monitoring des médias congolais, CMMC/CSAC, Pepito Dialunda.

Malgré la prolifération des médias en République Démocratique du Congo avec l’avènement des médias en ligne et de la migration de la Télévision Analogique Terrestre vers la Télévision Numérique Terrestre qui a multiplié le nombre des chaînes, seules quelques-unes offrent des programmes à la jeunesse.

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À Kinshasa comme dans d’autres provinces de la République Démocratique du Congo, un petit nombre de médias disposent des programmes pour la jeunesse. Parmi eux, il y la chaîne de télévision B-one qui diffusent des émissions ponctuelles sur la protection des enfants en rapport avec la vaccination notamment, la RTNC avec l’émission « la voix des enfants », CCTV avec l’émission « Palabre d’enfants », Digital Congo avec l’émission « École et Société », CEBS avec « Vertus scolaires », la radio Okapi diffuse les émissions « Paroles aux enfants » et « Okapi service » et la RTNC radio avec son émission « Paroles d’enfants ».

En tant qu’expert, que conseillez-vous à votre hiérarchie du CSAC, aux entreprises de presse et aux parents pour que les jeunes d’un à 18 ans se retrouvent dans nos médias ?

« Nous pouvons formuler les conseils ci- apres :
•Au CSAC:
– de veiller et de sensibiliser les professionnels des médias sur la production des émissions et la création des rubriques permanents sur l’enfant en particulier et la jeunesse en général;
– de veiller, de manière stricte, à la qualité des productions des médias du secteur tant public que privé et en promouvoir l’excellence, notamment sur les questions liées à l’enfant en particulier et la jeunesse en général;
– d’euvrer pour la production des émissions, des programmes, des documentaires éducatifs et d’articles de journaux respectueux des valeurs humaines, notamment: la dignité de l’enfant en particulier et la jeunesse en général ;
– d’assurer une surveillance accrue des contenus des médias en rapport avec les sujets relatifs à lenfant en particulier et la jeunesse en général;
– de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de protéger les enfants en particulier et la jeunesse en général des effets néfastes et pervers de l’internet ;
– de produire ses propres supports de communication à des fins pédagogiques en faveur des différents acteurs intervenant dans les médias et des professionnels de la presse.

Aux Médias :
– de revoir à la hausse, à la radio et à la télévision, le temps d’antenne accordé à la couverture des sujets sur l’enfant en particulier et la jeunesse en général;
– de créer suffisamment des espaces consacrés à l’enfant en particulier et la jeunesse en général dans la presse écrite et en ligne:
– de produire des émissions éducatives pour ne pas contribuer à la dépravation des mæurs comme c’est le cas aujourd’hui; d’éviter l’utilisation des propos de nature à stigmatiser ou à discriminer r’enfant.

Aux parents
– De se constituer en association forte pour la défense des droits des enfants sur les effets néfastes des ceux – ci;
– d’être des porte-paroles de tout ce qui se passe dans la société qui a trait a l’enfant; d’étre des défenseurs et portes voix des enfants en situation difficile (enfants vivants avec handicap, enfants de la rue ou abandonnés, filles mères..);
– de combattre à travers les médias le recrutement des enfants dans les forces armées ainsi que toute forme de viol ou de violence, d’abus ou de traitement inhumain contre l’enfant;
– d’accompagner le gouvernement, les agences des Nations Unies, les Ong et toute autre structure dans toute action favorisant le développement et l’épanouissement de l’enfant. » a recommandé Pepito Dialunda.

CSAC, gardien des mœurs en RDC ?

« Nous le sommes parce qu’en tant qu’instance de régulation du secteur en RDC, le CSAC a reçu mandat du législateur, d’oeuvrer pour la production des émissions, des programmes, des documentaires éducatifs et d’articles de journaux respectueux des valeurs humaines, notamment la dignité de la femme ainsi que de la jeunesse et des groupes vulnérables ( cfr article 13 point 9 de la Loi Organique du CSAC) », a-t-il conclu.

La jeunesse constitue le futur d’une nation. Dans leur mission de former, les médias rd-congolais doivent accorder une place importante à la jeunesse dans leurs grilles de programmes et productions médiatiques.

HUGUES MPAKA