Culture : La musique rd-congolaise à la fin d’une hégémonie !

Depuis les années 60, la musique congolaise est l’une des plus répandue au monde. La « rumba congolaise » comme elle s’identifie, a traversé nos frontières et au fil des temps, elle est devenue la matière première congolaise, la plus connue. De Bosco Mwenda wa bayeke à Innoss B, en passant par Joseph Kabasele dit Grand Kalé, Tabuley Rochereau, Franco, Papa Wemba, Nyoka Longo, Koffi Olomide, le groupe Wenge et Fally Ipupa, l’hégémonie de cette musique n’était plus à démontrer.

Toutes les salles mythiques euro-americaines ont été remplies par les musiciens rd-congolais qui ont raflé plusieurs trophées à travers leurs prestations ou dans des compétitions. Certains se sont permis de dire que la Rd-Congo était le berceau de la musique.

Mais hélas, les événements politiques ne l’ont pas épargnée, jusqu’à ce qu’elle devienne aphone dans certains milieux culturels internationaux. Un groupe des compatriotes vivants à l’extérieur du pays et identifié sous le nom de « combattants » ont pour des raisons qui leurs sont propres, décidés d’interdire les spectacles ou prestations des musiciens rd-congolais en Europe principalement.

Hier, c’étaient les relations qu’ils entretenaient avec le régime Kabila qui en était la cause principale, mais aujourd’hui c’est le régime de Félix Tshisekedi. Pour ne pas s’attarder sur les causes de cette interdiction, nous rassortissons les conséquences néfastes sur le plan culturel que nous subissons, quant à ce.

Aujourd’hui, dans plusieurs provinces de l’Est de la République Démocratique du Congo, et du Sud (Katanga), la RDC est colonisée sur le plan culturel. Les stars de la rumba congolaise ne sont plus maîtresses du territoire. À l’Est, la tendance est à la musique tanzanienne et même ougandaise avec des artistes tels qu’Eddy Kenzo. Au Katanga, la tendance est à la musique dite « House » produite principalement en Afrique du Sud. Koffi Olomide, JB Mpiana et Werrason sont écoutés par ceux qui sont nés avant 1990 principalement dans certains milieux. Leur musique est tout simplement nostalgique.

Loin de l’idée de réduire l’impact de ces musiciens sur la sphère nationale ou internationale, mais les événements ci-haut évoqués ont participé à les détruire culturellement. Aujourd’hui, dans certaines parties du pays, la rumba congolaise est inexistante. Les tubes tels que « Indépendance cha cha », « Kibwisa Mpimpa », « Coucou » ont laissé la place à Davido, Mafikizolo, Diamond Platnumz, Heavy K. etc, parce que les rd-congolais eux-mêmes ont détruit leur patrimoine culturel, qui est la « rumba congolaise ».

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Songer à remédier à ce fléau doit être le devoir de tout congolais; les autorités de la république, les artistes eux-mêmes ainsi que la population ensemble. Quant aux frères « combattants » de la diaspora, la conscience doit revenir en comprenant que la production des artistes Congolais en Europe ou en Amérique fait également partie du développement, en ce sens que les orchestres sont des entreprises qui engagent des compatriotes qui y gagnent leur pain quotidien. Une interdiction formelle de leur production, est une privation de moyen de survie.

D’autres part, la part de chose doit être bien faite entre la politique et la culture car la musique en fait partie. Bien que la politique puisse gérer tout, la culture, cependant est l’identité même d’un peuple et ceux qui vendent en mieux cette image sont entre autres ces musiciens qui peinent de nos jours à se produire en dehors du continent.

FRÉDÉRICK LEM AMISA (CP)