Culture : « Rumb’art », quand la Rumba s’exprime à travers les arts plastiques

Entre odyssée et épopée de la Rumba inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité, les artistes plasticiens membres de la plateforme culturelle RD Congo Terre d’Artistes s’expriment à travers une exposition aussi bien florissante et diversifiée qu’enthousiasmante et admirative dénommée « Rumb’art ».

La Rumba, sacralisée depuis décembre 2021 patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO, inspire les artistes plasticiens rd-congolais de l’Asbl RD Congo Terre d’Artistes qui, à travers la grande exposition dénommée « Rumb’art » présentée le jeudi 23 juin 2022 au Centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa, ont dégagé une richesse artistique hors du commun.

Exposition marquante qui plonge dans l’épopée et l’odyssée de la Rumba, mariage de couleurs fabuleux, revalorisation culturelle et identitaire dans un voyage historique et diversifiée, qualité pittoresque des oeuvres, profondeur artistique palpable, « Rumb’art » a suscité une grande admiration dans le chef des visiteurs. Une véritable plongée culturelle pour un genre résilient qui continue à faire danser le monde et que les générations futures devront en pérenniser les acquis.

Coordonnateur de l’Asbl RD Congo Terre d’Artistes, Franck Dikisongele a relevé toute l’importance de cette exposition qui a permis aux artistes plasticiens, au total 58, à fructifier la Rumba inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité.

« Ce qui m’a motivé c’est la Rumba. Elle est devenue patrimoine immatériel de l’humanité. Il y a un truc qui nous échappe et qui nous appartient en même temps. Ça m’inspire et ça me motive puisque le patrimoine c’est quelque chose qui est un fruit, donc il faut fructifier, la première motivation c’est celle-là. Et la deuxième, c’est aux artistes plasticiens de fructifier la Rumba de manière plastique. La Rumba est inscrite vous le savez au patrimoine immatériel de l’humanité, mais quelle est la partie concrète de la Rumba, mais c’est à travers les arts plastiques. Nous considérons la Rumba comme un concept, comme un état d’esprit, comme une vie. L’œuvre d’art est une idée, et de cette idée naît cet ensemble des œuvres d’art », a déclaré le coordonnateur de RD Congo Terre d’Artistes à Eventsrdc.com

Ravi par cet hommage rendu à la Rumba par les artistes plasticiens rd-congolais, Franck Dikisongele espère dans l’avenir qu’il en découlera à un festival où les artistes plasticiens africains et même cubains seront invités pour exposer et partager l’histoire de cette rumba qui, à travers « Indépendance Cha Cha », a fait bouger les lignes aussi bien musicalement que politiquement.

Des oeuvres hors du commun

La qualité atypique des œuvres de l’exposition « Rumb’art » et leur imaginaire profond valent bien de l’or. « Géniteur de la Rumba », « Village Molokaï », « Danse du nombril », « Ok Jazz »…des thématiques diverses ont été abordées par les artistes notamment musicale, vestimentaire, familiale, relationnelle culturelle et même politique pour montrer une fois de plus, la richesse de cette rumba.

« J’ai exposé deux oeuvres, de Kumba à la Rumba. Le premier c’est un danseur traditionnel qui nous rappelle les origines de la Kumba. Le deuxième c’est une danseuse moderne qui nous rappelle la Kumba. De la Kumba à la Rumba, il y a tout un monde, c’est ce qu’on a essayé d’exprimer », a déclaré Jean Alain Masela, l’un des exposants.

« Mon œuvre s’intitule Nkisi Nkondi, c’est en même temps une revalorisation ou un hommage à Nkisi Nkondi qui a été un fétiche, une sculpture, qui a servi un moment de sculpture initiatique qui est à la fois une anecdote. Mon inspiration est partie de la musique de Franck Lassan “Laissez tomber” qui m’a ramené vers le Nkisi Nkondi », a déclaré à son tour l’artiste Jean-Jacques Tankwey.

Des visiteurs éblouis

L’exposition « Rumb’art » n’a pas laissé indifférents les visiteurs qui n’ont pas tari d’éloges à la qualité artistique de chaque œuvre.

Directeur général de l’Académie des Beaux-Arts et artiste plasticien, Henri Kalama Akulez a salué une exposition qu’il a considéré comme l’une des meilleures organisées sur le thème de la musique. « Je suis ébloui par la couleur, ébloui de manière positive parce que j’aurais bien voulu être éclairé parce que l’éblouissement empêche de voir, mais ébloui par le rythme qui se dégage par toutes ces œuvres, ébloui par la couleur, par la richesse de ces artistes qui viennent de toute la République. C’est toute la République qui est représentée pour célébrer ce patrimoine immatériel, la Rumba », a-t-il déclaré.

Pour sa part, le Professeur Yoka, président du comité scientifique mixte Congo-Brazzaville et Congo-Kinshasa pour la promotion de la Rumba, a à travers cette exposition, rappelé l’importance de valorisation, de diversification et de pérennisation de cette musique historique. « Ce genre d’activités permet à la Rumba d’avoir une plus grande audience auprès de l’opinion. Je remercie énormément Dikisongele et son groupe, je remercie aussi le Centre Wallonie-Bruxelles pour tant d’efforts de valorisation et de pérennisation de notre Rumba », a-t-il déclaré.

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CHADRACK MPERENG