Edmond Landu Masima dit Tshaka Kongo : « Il nous faut une bonne politique culturelle pour que notre secteur soit sur la bonne voie »

Coordonnateur de l’Asbl Artistes en Danger, Edmond Landu Masima très connu sous le pseudo «Tshaka Kongo », s’est confié à la rédaction d’Eventsrdc.com dans un entretien au cours duquel il est revenu sur les bases de son association et l’affaire de la guitare de l’artiste rd-congolais Simaro Lutumba, d’heureuse mémoire, qui depuis sa remise à l’ex. Chef de l’État rd-congolais Joseph Kabila Kabange ne se retrouve pas aux musées nationaux du Congo. Entretien.

 

En quelques mots, parlez-nous de votre Asbl Artistes en danger ?

L’Asbl Artistes en Danger a pour but principal de défendre tous les cas malheureux et informer les autorités de tout ce qui se passe dans le milieu culturel.

 

Elle a son siège à Kinshasa et est coordonnée par moi. Elle fonctionne selon les lois de notre pays, la République Démocratique du Congo.

 

Du vivant de l’artiste musicien rd-congolais Lutumba Simaro, il vous arrivait d’être avec son manager Willy Tafar et lui. Qu’avez-vous appris auprès de ce grand artiste musicien rd-congolais (guitariste, auteur-compositeur et poète) ?

Lutumba Simaro était un homme de compassion, sage et surtout très simple. Je ne regrette pas de l’avoir connu. Il fût exceptionnel.

Côte à côte, le célèbre Lutumba Simaro et l’emblématique Tshaka Kongo tenant la guitare. Ph.Dr.Tiers

 

30 mars 2019 – 30 mars 2020: 1 an déjà depuis qu’il est mort. Avant cela, il était reçu par Joseph Kabila, alors Chef de l’État. C’était quoi le projet ?

Le projet que j’avais rédigé et proposé à notre ministère de la culture et des arts pour que la présidence de la république ou notre gouvernement finance s’appelait « Le Congo rend hommage à Lutumba Simaro ».

 

Pourquoi le poète Lutumba Simaro n’avait-il pas répondu favorable à l’invitation du Président Denis Sassou Nguesso, alors que les deux Congo (Brazzaville et Kinshasa) entretiennent de très bons rapports diplomatiques et culturels ?

Moi, j’accuse l’entourage de l’ancien président. Ils ont négligé le projet. Dans ce projet, nous devrions rendre hommage à l’artiste dans les villes ci-après : Kinshasa, Brazzaville, Luanda, Matadi et Lubumbashi.

 

Le Président Sassou était prêt à recevoir Lutumba Simaro, mais la présidence de la République Démocratique du Congo lui avait interdit de faire ce déplacement. À la place, elle avait (la présidence) improvisé la remise de la guitare au Président Joseph Kabila.

 

Plus deux ans déjà depuis que cette audience a eu lieu et cette mythique guitare remise à Joseph Kabila n’est pas visible dans les deux musées nationaux présents à Kinshasa. Selon vous, où se trouve-t-elle ?

L’Asbl Artistes en Danger a tenté à plusieurs reprises d’entreprendre les démarches pour que cette guitare soit récupérée. La réponse est que le défunt Lutumba Simaro avait donné cette guitare au sénateur à vie Joseph Kabila.

 

Votre Asbl est toujours prête à aider les artistes malades et à organiser les funérailles de ceux qui décèdent. Qui vous financent ?

Pour les malades et les décès, c’est l’État congolais (Kinshasa) qui nous accompagne souvent.

 

Quels conseils prodiguez-vous aux autorités rd-congolaises pour que désormais les artistes malades et les familles de ceux qui meurent, ne mendient pas ?

Nous ne mendions pas. Car, l’État congolais doit beaucoup aux artistes. À ce que je sache, c’est l’État congolais qui est à la base de la clochardisation des artistes à travers les multiples désordres qui règnent dans notre secteur depuis des années. Nous devons tout faire pour que la paix revienne à la Socoda afin de créer une mutuelle de santé pour les artistes. Cela sera d’une importance majeure et soulagera tous les professionnels du monde culturel et artistique de la RDC.

Tshaka Kongo et la guitare de Lutumba. Ph.Dr.Tiers

 

Que dites-vous aux artistes et opérateurs culturels rd-congolais qui pensent à réorganiser le secteur culturel en République Démocratique du Congo ?

Il nous faut une bonne politique culturelle pour que notre secteur soit sur la très bonne voie. Sans cela, nous resterons sur place.

 

Surpassons-nous, élaborons des textes qui, à 90%, cadrent avec notre diversité culturelle, avec les réalités économiques et technologiques actuelles et futures pour que les générations à venir ne souffrent pas dans son actualisation. Soyons donc conscients et conséquents. Car, notre pays totalise 60 ans cette année. Évitons de léguer à nos générations futures, un secteur désorganisé.

CINARDO KIVUILA