Fally Ipupa: « J’ai créée Tokooos pour m’identifier, j’ai créé mon propre concept, mon genre musical à moi »

Dans une interview à bâton rompu réalisée avec Paris Match Afrique, Fally Ipupa est revenu son nouvel album, Tokooos, nos sans faire sa lecture de la situation politique prévalant en Rd-Congo. Eventsrdc.com a sélectionné pour vous cet extrait.

Tokooos c’est le nom de votre quatrième album, mais c’est aussi un nouveau genre musical ?

Tokooos c’est le dérivé de « kitoko », ( « beau », « joli » en lingala). Aujourd’hui j’ai déjà trois albums classiques de rumba et j’avais envie de partir vers d’autres horizons. J’ai voulu cet album très ouvert, avec des collaborations et des morceaux sans dédicaces et plus courts, contrairement à la coutume de la musique congolaise. Je pense que j’ai réussi à garder l’authenticité de la guitare congolaise avec des beats plus urbains. J’ai créée Tokooos pour m’identifier, j’ai créé mon propre concept, mon genre musical à moi. Dorénavant ma musique s’appellera Tokooos musique. Mais bien sûr je reviendrai plus tard avec un album plus communautaire, mais qui restera Tokooos. Mon style personnel. La musique de Fally.

 

Beaucoup de nouvelles collaborations sur cet album (MHD, Shay, Wizkid, Aya Nakamura), vous aviez envie de toucher un autre public ?

Oui, toucher le public français, occidental. Parce que le public francophone en Afrique me connaît déjà. Et d’ailleurs ils disent que Tokooos avec « un album pour les blancs « . (rires). C’est vrai que cet album est plus chanté en français ou en anglais, mais avec le souci de garder un beat et des instruments africains, et bien sûr des paroles beaucoup de paroles en lingala. Les jeunes avec qui je chante sont talentueux et représentent bien la culture africaine, ils font un carton en France. J’ai surtout voulu collaborer avec toutes les générations, donc avec des plus vieux aussi comme R Kelly ou Booba. On voulait un album qui parle à tout le monde, tous âges confondus.

 

La démarche de l’album est un peu à l’image du titre  » Kiname  » avec Booba ?

Oui voilà, on a essayé de faire un pont entre Kinshasa et Paris avec ce son. On a voulu mélanger nos deux cultures artistiques, pour faire plaisir aux publics urbains de France et de RDC. Ce morceau réconcilie la musique d’ici et celle du pays en quelque sorte.

 

Comment expliqueriez-vous ce retour vers les sonorités afrobeat en France ?

Je pense qu’il était temps… la musique doit se renouveler. A un moment donné aux Etats-Unis d’Amérique, il y a eu le Jazz, le R&B, puis le Rap… C’est la même chose pour la France, il est temps que le public découvre d’autres sonorités. Ce qu’on écoute, aujourd’hui en France, ça fait des décennies que ça existe en Afrique sauf qu’il n’y avait pas d’exposition de cette musique. Les artistes français d’origines africaines sont nombreux, talentueux et déterminés. Ils sont en masse, ça sort de partout et c’est très bien.

PARIS MATCH