Férue des TIC, Annie Payep promeut les starts-ups africains avec « Actunet »

Elle fait parler d’elle sur la toile où elle a tissé sa renommée avec l’émission « Actunet », spécialisée dans la diffusion de l’actualité sur les techniques de l’information et de la communication. Elle c’est Annie Payep Nlepe, journaliste camerounaise évoluant chez Vox Africa. Aux internautes, Payep donne rendez-vous chaque samedi à 19h30′ (GMT) pour aborder les questions de l’heure de son secteur de prédilection. En ce moment, Payep revêt d’une casquette de star continentale et fait la promotion des start-up qui tiennent à placer et défendre l’Afrique sur la scène internationale. Elle a consacré un des numéros de « Actunet » à votre site Eventsrdc.com et a, dans un entretien accordé au même site, conseillé les jeunes entrepreneurs africains du numérique de « se battre malgré les difficultés et surtout de penser aux produits qui peuvent intéresser d’autres marchés que celui du pays dans lequel on vit ». Entretien.

 Parlez-nous de votre parcours professionnel ?

Après avoir travaillé comme chargée de production et attachée commerciale dans une maison de production à la fin de mes études supérieures en 2007, je deviens chef d’équipe des contenus pour une entreprise camerounaise qui gère les portails WAP de certaines entreprises de télécom en Afrique. En Octobre 2009, je suis recrutée à Voxafrica en tant que journaliste-reporter. Je m’occupe pendant quelques années de la production de l’émission sans rancune en même temps que je réalise des reportages dans tous les domaines pour la chaine. Je suis un peu comme un correspondant étant à l’époque le seul journaliste de terrain de la chaîne. Je deviens en 2012 chef du service information pour le bureau Afrique centrale. Un poste que je cumule avec celui de chef de bureau Douala depuis janvier 2015.

La journaliste camerounaise Annie Payep Nlepe de la télévision panafricaine Vox Africa. Ph.Dr.Tiers

 

Quand et comment avez-vous démarré l’émission Actunet ?

Au départ Actunet n’est qu’une rubrique de 6min dans notre célèbre émission Sans Rancune. Après le départ du tout premier chroniqueur et sûrement parce que j’étais déjà une férue des TIC, le présentateur me demande naturellement de prendre le relai. Au bout de 2 ans, la rubrique rencontre un beau succès et la demande se fat pressante. 6 minutes ça devient trop juste et il est décidé de lancer une émission entièrement consacrée aux TICs. C’est une première sur notre chaine et dans le paysage audiovisuel camerounais. Le 10 avril 2014, le tout 1er numéro d’Actunet est à l’antenne.

 

Quel est son programme de diffusion et de rediffusion sur VoxAfrica ?

Actunet est diffusé tous les samedis à 20H d’Afrique centrale (19h GMT) sur l’antenne Afrique de Voxafrica.

Rediffusion : Lundi 18h30 GMT/19h30 Cmr

Mardi 08h30 GMT/09h30 Cmr

Mercredi 12h00 GMT/13h Cmr

Jeudi 13h GMT/ 14h Cmr

 

En dehors de VoxAfrica, où pouvons-nous encore suivre les différents numéros de votre magazine ?

Actunet étant un programme dédié aux TICs et au Web en Afrique, nous sommes présents sur les plateformes qui comptent afin de permettre à tout le monde d’avoir accès aux replays. Ainsi nous avons une chaîne YouTube pour revoir tous nos programmes en intégralité, une page Facebook, un compte Twitter et une page Google+.

Les adresses sont les suivantes :

YouTube: ActunetVoxafrica

Facebook: ActunetVoxafrica

Twitter: @actunetvox

Google+: ActunetVoxafrica

 

Quelles sont les modalités ou conditions pour qu’un professionnel en informatique et en Internet passent dans votre émission ?

Notre objectif premier est d’accompagner les gens qui font bouger les lignes dans le secteur des TICs en Afrique. Du coup il n’existe pas de conditions particulières que celle d’avoir mis quelque chose sur pied.

 

Après il y’a des organisateurs d’évènements qui veulent donner de la visibilité à leur événement ou des entrepreneurs qui souhaitent simplement communiquer de manière intensive et commerciale. Comme toute émission Actunet a un dossier marketing dans lequel tous ces éléments sont mentionnés. Il suffit de contacter l’équipe de production via les pages de l’émission sur les réseaux sociaux ou par email à l’adresse actunet@voxafrica.com ou même m’écrire directement sur annie.payep@voxafrica.com;


Quels objectifs poursuivez-vous à travers ce magazine ?

Actunet vise trois objectifs majeurs.

1-Eduquer et sensibiliser L’émission a pour objectif de réveiller les consciences de nombreux africains sur les opportunités que peuvent offrir les TIC pour booster le développement sur le continent. Les jeunes africains en manque de repères et d’orientation, en proie au chômage peuvent y trouver inspiration et orienter leurs carrières vers les filières porteuses du secteur.

2-Informer Il s’agit d’informer les « profanes » sur tout ce qui se fait en Afrique et même ailleurs dans le domaine des TIC. Informer les téléspectateurs sur ce qui fait le buzz ou sur les projets qui peuvent changer leur quotidien.

3-Vendre Des espaces pouvant permettre aux acteurs du secteur des IT en Afrique de faire connaitre ce qu’ils font au quotidien sont plutôt rares. L’idée est donc de leur offrir un espace qui leur permette de mieux vendre leurs activités.

 

Le logo d’Actunet. Ph.Dr.Tiers

 

Aujourd’hui, le monde s’interconnecte de plus en plus, mais l’Afrique reste derrière malgré les multiples efforts de sa jeunesse. Comment expliquez-vous cette léthargie ?

Mon avis est que la « léthargie » observée est moins du côté de la jeunesse que du côté des pouvoirs publics. En Afrique, excepté quelques rares pays, le secteur des TIC ressemble encore à bien d’autres, c’est à dire très peu développé. Dans toute chose, la volonté politique reste un facteur important. C’est le politique qui crée les conditions idoines pour l’éclosion des talents.  Sans son apport, ce qu’on ferait en 2 ans prendrait 5. Il faut donc commencer par là.

 

Que les politiques prennent la pleine mesure des potentialités de ce secteur et mettent sur pied des conditions adéquates pour l’investissement dans le secteur. On peut reprocher tout ce qu’on veut à la jeunesse africaine mais ailleurs l’éclosion du secteur n’a été possible que parce qu’il y’avait des dirigeants qui y comprenaient quelque chose ou qui voulaient comprendre. De Bamako à Abidjan en passant par Dakar ou Douala et Brazzaville, vous trouverez à chaque fois une pépite de jeunes talents plein d’idées novatrices mais qui butent sur plusieurs difficultés dont une grande partie peut être résolue par la simple volonté politique.


En tant que Chroniqueuse du net, établissez-nous le top 10 des pays africains les plus avancés dans le numérique ?

C’est un classement difficile à établir parce que dans ce type de classement, il faut prendre en compte plusieurs paramètres et je crois qu’il y’a des instances plus crédibles pour cela. S je m’en tiens par exemple au classement 2016 des pays africains en matière de TIC et télécoms de l’Union Internationale des Télécommunications, L’Île Maurice, les Seychelles et l’Afrique du Sud, la Tunisie et le Maroc occupent le top 5  des meilleurs élèves en Afrique tandis que le sud Soudan, le Niger ou encore le Tchad sont bons derniers.

 

Si je prenais un cas comme le Mali où le prix de la connexion internet est sacrement élevé. Pour un étranger qui n’y est que pour quelques jours, le contraste est flagrant. Cela fait partie des facteurs qui peuvent freiner le développement du secteur du numérique.

 

Que dites-vous à vos semblables africains évoluant dans les TIC ?

Je ne sais pas si je suis bien placée pour leur dire quoi que ce soit. Je ne me considère vraiment pas comme du secteur et je ne pense pas avoir qualité à donner des conseils. Dans mon rôle de journaliste, je suis plus une courroie de transmission qu’autre chose. Je pense juste que malgré les difficultés, il faut se battre et surtout penser aux produits qui peuvent intéresser d’autres marchés que celui du pays dans lequel on vit. Les produits numériques plus que tout autre d’ailleurs n’ont de sens que s’ils sont utilisés par le plus grand nombre. Et en plus c’est un monde qui ne connait pas de frontières physiques. Tout est dans ce « no limit ».

CINARDO KIVUILA