FICKIN 6 : Deborah Bassa Kabambi, reconnaissante des prix reçus lors de la compétition

Evoluant dans le cinéma depuis un bout de temps, la réalisatrice Deborah Bassa Kabambi vient récemment de remporter quatre prix lors de la soirée de clôture de la 6ème édition du Festival International du Cinéma de Kinshasa. Au micro d’Eventsrdc.com, la réalisatrice rd-congolaise révèle être une personne très sensible concernant la vie sociale de ses concitoyens. C’est ce qui explique le contenu de ses réalisations. « Si déjà j’arrive à transmettre de la sensibilité et de l’émotion que moi-même je ressens quand je suis dans ma ville, quand je suis dans mon pays, à travers un film, pour moi c’est déjà une réussite », explique cette jeune réalisatrice. Entretien.

Pouvez-vous nous parler brièvement de l’histoire du film AWA, dont vous êtes réalisatrice ?

AWA raconte le combat d’une mère célibataire qui se bat pour élever sa fille toute seule mais en même temps, elle est face des difficultés que nous rencontrions généralement dans notre société. En tant que femme et mère, elle n’a pas reculé face à tout cela. Elle continue dans son combat tout en espérant un changement.

L’idée de ce film est tirée d’une histoire vu ou vecu, ou encore de la pure imagination ?

Pure imagination mais au-delà de ça, je voulais à travers AWA, présenter ma ville. Puisqu’à Kinshasa ou encore en RDC, 80% de la population se cherche. Puisqu’on n’a pas véritablement trois classe sociale qui est représentée. Il y a des très riches et des très pauvres, il n’y a pas vraiment une véritable classe moyenne. Et donc à travers AWA et même l’extrait de la chanson de Felix, je voulais montrer ce peuple-là qui est toujours dans l’attente, qui espère et se bat tous les jours. Et donc mettre une mère célibataire pour représenter cette population-là qui se cherche tous les jours, ça été pour moi une idée à ne pas passer à côté.

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Vous venez de remporter quatre prix lors de la 6ème édition du Festival International du Cinema de Kinshasa avec votre film. Que réservez-vous aux cinéphiles rd-Congolais ou étrangers dans les jours qui viennent ?

J’ai fait des films et je continuerai à les faire, on verra, pourquoi pas AWA 2, comme l’a promis le ministre du Tourisme pour soutenir la production du film. Mais sinon c’est d’abord partager ma sensibilité que j’ai par rapport à ma ville, si déjà j’arrive à transmettre de la sensibilité et de l’émotion que moi-même je ressens quand je suis dans ma ville, si déjà j’arrive à les transmettre à travers un film, pour moi c’est déjà une réussite.

En Rd-Congo, ce métier de réalisateur n’est pas aussi célèbre comme sous d’autres cieux, comment réagissez-vous ?

Etre réalisateur ou réalisatrice dans mon pays ici, n’est pas facile, dans tout domaine que l’on fait, il faut d’abord en être amoureux et persévérer. Parce qu’on n’a pas un financement, on n’a pas un fond gouvernemental, on n’a pas un appui conséquent pour nous. Donc, ça va d’abord de l’amour qu’on a par rapport à l’art et après on le fait, espérant que plus tard, que nous ayons vraiment des véritables personnes ou encore des fonds qui vont nous accompagner, ce n’est pas facile en effet.

Quelle représentation faites-vous du monde cinématographique Rd-Congolais ?

C’est minime ce qui est vrai, il y a des femmes et des hommes dans la réalisation, mais c’est minime et ce n’est pas vraiment représenté pour un pays comme le nôtre. Il y a beaucoup d’histoires et d’imaginations, il y a des jeunes qui adorent ce métier, qui veulent être là dedans mais quand la personne commence et au bout de deux, trois ans ne se retrouve pas, il n’y a pas une véritable motivation, on lâche, mais il y a des gens qui sont vraiment motivés à exceller dans ce domaine.

Le ministre du Tourisme, Yves Bunkulu répondant aux questions de Etienne KAMBALA, journaliste pour Eventsrdc.com. PH. Dr Tiers

Le ministre du tourisme Yves Bunkulu s’est décidé de financer la 2ème partie de votre film « AWA ». Serrez-vous dans l’obligation de valoriser le tourisme rd-Congolais ?

Non, pas du tout, c’est comme le ministre l’a dit, la culture ne concerne pas que le ministère de la culture. Le cinéma parle de tous, c’est dans sa globalité donc je serai libre dans mon scenario, dans ma réalisation bien qu’étant accompagné par le ministère du Tourisme. Ça n’influence en rien la production du film.

Quelles sont vos ambitions pour la suite ?

Des ambitions sont grandes il y a des projets qui sont en cours. Là je suis en préparation d’un film documentaire, tourné à Lodja. J’y travaille encore, je ne sais pas à quand la sortie. A part ça il y a d’autres projets en rapport avec le cinéma, pas nécessairement des films mais en rapport avec le cinéma

A quand la deuxième partie de AWA ?

Ça je ne sais pas me prononcer là maintenant puisque je dois me mettre à l’écriture, je dois travailler peut-être l’année prochaine, ou soit debut 2021. Je ne sais pas mais très bientôt puisqu’il faut s’y mettre déjà au travail.

GLODY NDAYA