Héritier Watanabe et son groupe à Kinshasa ce mardi 18 juillet

Initialement annoncé pour le 15 juillet à l’Olympia Bruno Coquatrix de Paris, finalement le concert d’Héritier Watanabe n’a pas eu lieu comme d’aucuns s’y attendaient. Ce rendez-vous qui allait marquer la carrière du chanteur congolais a été annulé après de fortes menaces observées dans certaines rues de la Capitale française.

Cette situation qui prenait des allures inquiétantes a poussé la Préfecture de Paris à se prononcer afin de préserver l’ordre public qui était déjà troublé par les manifestants. Pendant que Watanabe et les siens étaient dans la salle pour la balance, les rues environnantes de l’Olympia étaient en mouvement dans la matinée. Des débordements ont été constatés notamment à la Place de l’Opéra, non loin de la salle mythique Bruno Coquatrix de Paris, témoignent des sources sur le lieu. Les opposants du régime de Kinshasa communément appelés « Combattants » ont empêché la production de celui qui se fait appeler « Moto na tembe ». Les manifestants sont venus de différents pays européens.

 

Héritier Watanabe n’a pas attendu pour réagir et manifester sa désolation. « Quand les frères étrangers m’envoie ça : la musique est un art de réconciliation, les concerts sont des espaces de fraternisation et de dialogue. Que penser ce soir, devant ce débordement de propos qui blessent l’Afrique, devant cette intolérance joyeusement autoproclamée. Comment ne pas voir que les combattants ont marqué ce soir un but… oui Mais contre leur camp ! Car les réactions des témoins, comme celles des réseaux sociaux, sont unanimes pour déplorer leur réaction, la haine entre compatriote, et regretter ses conséquences: la mise à l’écart de la culture congolaise, et la dégradation de l’image du Congo ».

 

Ces propos sont de Watanabe, postés sur sa page facebook après la décision de la Préfecture. Fier de la façon dont la presse internationale est revenue sur ce dossier, l’auteur de l’album Retirada salut lui-même son courage d’artiste. « Vive les congolais censés et épris de bonne foi. Vive la musique, vive la Team Wata. Aujourd’hui le monde me connait grâce au courage qui m’anime car je sais que je suis du côté des justes et droit », a-t-il indiqué.

 

Ce comportement des rd-congolais de la diaspora est décrié par certaines personnes qui estiment que ce combat n’a pas de sens. « Ils (les combattants) se trompent des cibles. Ils s’en prennent aux faibles », a lâché Fally Ipupa sur le plateau de TV5. Ce dernier était aussi victime de ces faits similaires qui ont occasionné l’annulation dernièrement de son concert à la Cigale de Paris. Fally, qui vient de larguer dans les bacs son quatrième album « Tokooos » affirme que les artistes sont apolitiques. Il laisse entendre qu’il est plus proche du peuple à travers sa fondation qui mène des actions au profit de la population contrairement aux combattants.

 

Pour certains d’entre eux interrogés pendant cette dernière manifestation, les musiciens congolais, en lieu et place de sensibiliser la population pour mettre fin au régime actuel, préfèrent faire autre chose que ça. D’autres estiment encore que les musiciens congolais sont financés par les autorités du pays en vue de distraire essentiellement la population. Une affirmation qui ne tient pas debout. Car, les artistes rencontrent d’énormes difficultés dans la réalisation de leurs œuvres même pour différentes productions scéniques. « Les combattants sont appelés à revoir leur démarche », a souhaité un des inconditionnels de la musique rd-congolaise.

 

Dans l’entre-temps, Héritier Watanabe et les siens rentrent à Kinshasa ce mardi 18 juillet pour repartir, selon eux, dans trois semaines.

MIRIAM NZEKE