Bader la figue face à l’agression lâche et tyrannique du Rwanda et ses marionnettes du M23 à Goma, c’est unanimement cautionner l’insoutenable. Sur les réseaux sociaux, des milliers d’internautes rd-congolais ne baillent pas aux corneilles, mais dénoncent cette énième agression de l’ennemi et recommandent vivement le retour de la paix. Seulement, beaucoup sont touchés par l’effet Dunning Kruger qui consiste à tout savoir sur tous les sujets. Une spécialité rd-congolaise dont l’usage afflue surtout en cette période tendue de guerre.
“Nionsologie”. Ce vocable n’existe pas dans Le Grand Robert ou Larousse comme le pourraient penser certains. Il est une pure invention rd-congolaise utilisée couramment sur les réseaux sociaux. Être spécialiste dans un domaine, ça vous dit quelque chose ? Cette notion précieuse est malheureusement d’une rareté indescriptible chez le rd-congolais qui se surestime même devant un sujet qu’il ne maîtrise guère.

En réalité, personne n’a jamais tort sur un avis donné. Résultat, des pinceaux se mêlent sans faire recours à la logique du principe intellectuel. L’effet Dunning Kruger démontré en 1999 par les psychologues américains David Dunning et Justin Kruger, donne l’impression d’être dans un univers de façade où la parole d’argent s’offre le silence d’or et où le tohu-bohu s’installe vachement dans la tête même de ceux qui s’y livrent.
La tendance est une marée. Mais il y a une ou des raisons. L’hubris d’un peuple dont l’amour propre est une identité, mais surtout la peur du silence en ce temps de guerre, peuvent expliquer tout cela.
Dunning-Kruger, un effet à la faveur de la désinformation
Le piège de la désinformation dans l’effet Dunning-Kruger est là. En commentant l’agression de Goma par le Rwanda, l’expression populaire multiple manquant de maîtrise et ne recourant que très peu aux sources officielles, se livre à de fausses informations.
« Il est légitime de penser qu’il y a, sur les réseaux sociaux, une propagation excessive de la désinformation. Parfois, nous contribuons, même involontairement, à diffuser ce poison. C’est pourquoi nous vous exhortons, vous qui êtes responsables de l’information des masses, à inciter la population à utiliser les réseaux sociaux de manière responsable et à protéger nos intérêts. »
Ces déclarations de Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias et Porte-parole du gouvernement est une mise en garde contre la désinformation qui continue de faire boule de neige mais que la détermination du gouvernement congolais à l’enrayer demeure intacte.

Faire preuve de responsabilité
En cette période de guerre, la mobilisation dans le chef des rd-congolais doit être de mise. Les réseaux sociaux, arme de destruction massive dans une autre face, doivent être utilisés à bon escient.
L’image que nous véhiculons de la RDC sur les réseaux sociaux peut avoir des conséquences négatives sur la volonté de faire changer la donne. Il faut plutôt barrer la route à la négativité afin de positionner notre meilleure patrie.
La responsabilité sur les réseaux sociaux doit être notre gageure. Elle passe notamment par le soutien aux FARDC et au peuple de Goma, à la lutte contre la désinformation et à l’unité pour un Congo pacifié.
CHADRACK MPERENG