JMCA 2025: Yolande Elebe, un appel à l’unité et à la préservation de la mémoire

Le 24 janvier 2025, l’humanité a célébré avec ferveur la Journée mondiale de la culture africaine et  afro-descendante – JMCA -, placée sous le thème international « Préserver et promouvoir les héritages ancestraux : un élan de fraternité intergénérationnelle« .

En République Démocratique du Congo, cette commémoration a eu lieu dans les nouveaux locaux de l’Institut National des Arts, en présence de la ministre de la Culture, Arts et Patrimoine, Yolande Elebe Ma Ndembo, ainsi que de nombreuses figures culturelles. 

Placé sous le thème national « La conscience culturelle Rumba pour la paix », cet événement a été l’occasion de réfléchir sur l’histoire du pays, son identité et d’engager des plaidoyers. Dans son discours, la ministre Yolande Elebe a souligné que cette journée ne se limitait pas à une simple festivité, mais constituait une invitation à explorer les profondeurs de notre histoire.

« Aujourd’hui, nous voici rassemblés pour célébrer cette journée, un rendez-vous crucial avec notre mémoire collective et notre avenir partagé. Cette journée n’est pas seulement une célébration ; elle est avant tout une invitation solennelle à sonder les profondeurs de notre histoire, à embrasser nos douleurs et à magnifier les resiliences qui nous ont façonnés en un peuple d’une force inégalée », a déclaré la ministre.

Elle a ajouté : « En tant que Congolais, nous portons en nous une mémoire vive, ancrée dans notre chair et notre terre. Cette mémoire évoque les douloureuses routes de l’esclavage, les caravanes de larmes et les vies déracinées. C’est un cri silencieux qui résonne encore dans les entrailles du « trou des esclaves » à Moanda Village, comme dans les paysages poignants de la forêt Vula de Nsiamfulu, où j’ai récemment eu l’honneur de me rendre ».

Ota Benga et la Mémoire collective : Un voyage à travers l’histoire

Cette année, la célébration a également mis en lumière le destin tragique d’Ota Benga, un Pygmée déplacé de force, asservi et exhibé dans des zoos aux États-Unis d’Amérique au 19e siècle. Cela a permis de réfléchir non seulement sur cet héritage douloureux, mais aussi sur les liens culturels entre la RDC et les États-Unis dans un contexte historico-culturel.

« Cette journée est devenue une passerelle entre le peuple et la culture. Célébrer cet événement en RDC, c’est affirmer notre volonté de valoriser, pérenniser et promouvoir nos valeurs culturelles et endogènes. Il s’agit de transmettre intergénérationnellement notre riche patrimoine culturel », a souligné Franck Dikisongele, artiste peintre.

La célébration a également été ponctuée notamment par une présentation du projet Ota Benga par le docteur Godon, un défilé de mode mettant en avant des tenues et accessoires confectionnés avec soin à partir de tissu Kuba. Le public a eu l’opportunité d’assister à une présentation sur la rumba, héritage des afro-descendants par le professeur Yoka Lye Mudaba ainsi qu’à une danse réalisée par la communauté pygmée, célébrant ainsi la richesse et la diversité de la culture africaine.

GLODY NDAYA