Journée mondiale de la radio : Les congolais appellent à un travail de qualité dans le contexte sécuritaire actuel en RDC

L’humanité toute entière célèbre le 13 février de chaque année la journée mondiale de la radio. Proclamée par l’Unesco en 2011, cette 12ème édition est placée sous le thème de « Radio et paix « . Une célébration et un thème qui interviennent cette année dans un contexte où la République Démocratique du Congo vit un conflit intercommunautaire dans sa partie ouest et des attaques perpétuelles dans sa partie est, occasionnées par son voisin, le Rwanda.

En plaçant ce thème, l’Unesco attend de différentes radios de partout dans le mode, de modérer les conflits et/ou les tensions en empêchant leurs escalades ou en amenant des pourparlers de réconciliation et de reconstruction. De mettre en place dans des contextes de tensions lointaines ou immédiates, des programmes pertinents et des reportages indépendants qui constituent le fondement d’une démocratie durable et d’une bonne gouvernance mais aussi rassembler des preuves de ce qui se passe, en informant les citoyens de manière impartiale et factuelle.

Pour plus d’un rd-congolais, c’est ici l’occasion d’interpeller les animateurs de différentes stations de radio sur leur rôle dans l’instauration de la paix dans les zones à conflits en Rd-Congo. Nombreux des auditeurs approchés par notre rédaction à cette occasion, disent attendre des radios rd-congolaises de produire un travail de qualité en ce moment de crise sécuritaire en inculquant certaines valeurs patriotiques qu’un bon citoyen doit avoir. Mais aussi à mettre en place des programmes qui peuvent contribuer à instaurer la paix.

« Au-delà de rapporter les informations sur le factuel, c’est-à-dire ce qui se fait sur place à l’Est du pays, les stations de radio doivent aussi jouer ce rôle pédagogique consistant à inculquer des valeurs patriotiques aux auditeurs, ce qui peut amener ces derniers à s’occuper de la situation sécuritaire de leurs pays. En outre, les médias radiophoniques doivent aussi prêcher l’humanisme, le vivre ensemble et décourager l’homophobie. Par exemple : dire aux Congolais de ne pas haïr tous les Rwandais à cause de ce que le régime Kagame perpètre comme exactions à l’Est de la RDC. Les Congolais peuvent être contre Kagame et toute sa bande d’acolytes et non se fâcher ou haïr tout le peuple rwandais à cause de ce que son gouvernement fait », a fait savoir un audinaute.

Certains attendent également des radios rd-congolaises un travail de qualité dans la collecte et le traitement des informations par exemple en évitant de parler des prouesses de l’ennemi ; en déployant des reporters dans les provinces à conflits pour une information plus certifiée et en organisant des émissions spéciales concernant les provinces à conflits.

Tous avec les FARDC. Ph. Min. ComMédias

« Il y a nécessité de sensibiliser des communautés avec des programmes qui peuvent venir en aide au public ; promouvoir les initiatives qui peuvent contribuer pour la recherche de la paix », laisse entendre Sage Gaziala, un expert en contenu audiovisuel.

Pour Joseph Bope, acteur de la société civile, dans le contexte sécuritaire actuel, les radios doivent accorder la parole à la population sans parti pris, dans l’égalité des chances. Pour lui, il est aussi question pour différentes radios d’interpeller le gouvernement qui, par méthode autoritaire, dérive dans le non-respect des normes démocratiques surtout dans la sape à la liberté d’expression et d’opinion qui constituent un droit inaliénable.

Signalons qu’à l’occasion de la Journée mondiale de la radio 2023, l’UNESCO souligne que la radio indépendante est un pilier de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix.

GLODY NDAYA