La RDC dans le classement des pays voleurs d’enfances

Les enfants demeurent encore vulnérables sur terre, malgré les efforts que subissent Save the Children et les agences du système des Nations-Unies. Selon un nouveau rapport de Save the Children, à ce jour, un enfant sur quatre est privé de son enfance. Sur un total de 172 pays à travers le monde, la République Démocratique du Congo occupe la 162ème place, parmi ceux où l’enfance est la plus menacée.

Le 1er juin 2017, Save the Children International publiera un nouvel indice et rapport mondial. Pour au moins 700 millions d’enfants, l’enfance s’est terminée trop tôt. Lancé pour coïncider avec la Journée Internationale de l’enfance, le rapport des Enfances Volées a révélé qu’au moins un enfant sur quatre n’a pas eu la chance d’avoir une enfance complète. Les raisons peuvent être liées à la violence extrême ou aux conflits (poussant souvent les familles à quitter leurs foyers), en passant par les mariages et grossesse précoces, le travail des enfants, ou encore une mauvaise santé, voire l’incapacité pour les enfants d’aller à l’école.

Le rapport des Enfances Volées constate que les enfances sont les plus menacées en Afrique de l’Ouest et du Centre, ces deux régions ont aussi effectué des progrès importants ces trente dernières années. Jim Emerson, le Directeur Régional de Save the Children en Afrique de l’Ouest et du Centre a dit, « Bien que la plupart des pays les moins bien classés se trouvent en Afrique de l’Ouest et du Centre, il y a des signes d’espoir et de progrès. En effet, depuis 1990 la région a réduit les décès des enfants de moins de cinq ans de moitié. Cela montre qu’en faisant des choix délibérés pour investir dans la santé des enfants ainsi que leur bien-être, le changement est possible ».

Le conflit, le mariage précoce, la grossesse chez les adolescentes, la violence extrême, l’exclusion de l’école, le travail, la malnutrition et la mort privent les enfants de leurs droits d’apprendre, de grandir et de développer tous leurs potentiels dans un environnement sûr et sécurisé. Et pourtant, il y a tellement de choses que nous pouvons faire pour réduire ou même prévenir ces choses qui aboutissent à la fin d’une enfance.

Selon l’Indice de Privation de l’Enfance de cette année, la République Démocratique du Congo est certes 162e sur 172 pays, mais ne fait plus partie des 10 derniers pays où l’enfance est la plus menacée dans le monde. Les données, compilées à partir de sources réputées et fiables, montrent que des tendances telles que la mortalité des enfants de moins de 5 ans et le retard de croissance dû à la malnutrition a amené la RDC à se positionner ainsi sur ce classement.

Nous reconnaissons qu’il y a des signes d’espoir et de progrès, bien que la République Démocratique du Congo soit classée comme étant l’un des endroits où l’enfance reste écourtée. Toutefois il faut rappeler qu’en RDC entre 2011 et 2016, 18% des enfants ne fréquentaient pas d’école, 3,3% d’entre eux ont fait face à une violence extrême tandis que 21% ce sont mariés trop tôt et 42,6% ont souffert d’une grave malnutrition.

Cela montre que les choix délibérés d’investir dans la santé et le bien-être des enfants peuvent être plus importants que la richesse nationale – et ce changement est possible lorsque le bien-être des enfants devient une priorité.

« En 2015, les gouvernements africains ont promis qu’en 2030, tous les enfants iraient à l’école, seraient protégés et auraient une bonne santé, peu importe qui ils sont et où ils vivent. Bien que ce soit un objectif ambitieux, il est à portée de main si les gouvernements investissent pour garantir que tous les enfants ont l’enfance qu’ils méritent », a ajouté Jim Emerson.

L’organisation Save the Children gère des programmes qui travaillent avec les enfants les plus marginalisés et exclus du monde entier, dans des endroits difficiles à atteindre, leur permettant d’avoir accès à la santé, au logement, à l’éducation, aux programmes professionnels et à la protection contre tout danger. Save the Children espère qu’avec ses dons et sa plaidoirie plusieurs gouvernements reverront les budgets annuels qu’ils accordés aux enfants qui nécessitent un encadrement sérieux et équilibré.

MIRIAM NZEKE