La RDC, reconnue comme premier pays pilote FCPF (Banque Mondiale) à avoir finalisé sa phase de préparation au processus REDD+

C’est désormais officiel. La RDC a achevé sa phase de préparation au processus REDD+. A l’issue de leur 19ème session, les Membres du Comité des Participants du Fonds de Partenariat du Carbone Forestier (CP/FCPF), réunis du 17 au 19 mai 2015 à Washington, ont approuvé le rapport d’auto-évaluation de la phase de préparation (Readiness-Package), présenté par la RDC. La RD Congo devient ainsi le 1er des 47 pays pilotes REDD+ du FCPF à avoir bouclé cette phase cruciale.Destiné à récompenser les efforts des pays forestiers tropicaux en développement dans leur lutte contre les changements climatiques, le processus REDD+ est mis en œuvre en trois phases : (i) la phase de préparation (Readiness), qui vise par le renforcement des capacités à mettre en place l’infrastructure nationale indispensable pour accéder aux paiements basés sur les résultats ; (ii) la phase de mise en œuvre, consacrée à l’expérimentation à travers les politiques et réformes clés, ainsi que les investissements, et (iii) la phase de paiements basés sur les résultats Mesurés, Reportés et Vérifiés (MRV).

Afin de permettre aux pays engagés dans le programme d’évaluer leur état d’avancement dans la mise en œuvre du processus, le Comité des Participants du FCPF avait édicté une batterie de critères et indicateurs à suivre.

Des « progrès substantiels »
Sur les 34 critères édictés par le FCPF, la RDC a accompli des « progrès substantiels » dans 26 critères tandis que 8 seulement ont été jugés « progrès satisfaisants ». La délégation de la RDC, conduite par M. Alain Bussy, Directeur de Cabinet du Ministre de l’Environnement et Développement Durable, accompagné de M. Victor Kabengele, Coordonnateur National REDD+ et M. Guy Kajemba, délégué de la société civile, s’est notamment appuyée sur les avancées remarquables réalisées pour soutenir que « la RDC est arrivée au point où elle doit avancer dans la phase de mise en œuvre avec des programmes de réduction d’émissions réelles, en vue de délivrer des bénéfices réels, aussi bien pour les communautés locales, pour le pays et pour le monde ».

Ces avancées remarquables dont M. Victor Kabengele a fait état, concernent notamment : (i) la Stratégie Nationale REDD+, validée en Conseil des Ministres, en novembre 2012 ; (ii) l’établissement du Fonds National REDD+, le bras financier de la Stratégie Nationale REDD+ ; (iii) la mise en œuvre du Programme d’Investissement pour les Forêts (PIF) ; (iv) l’incorporation dans la Matrice de Gouvernance Economiques des réformes REDD+, dans le secteur de l’Aménagement du Territoire (AT) et de la tenure foncière ; (v) la validation par la Banque Mondiale, en avril 2015, des instruments de sauvegardes sociales et environnementales ; (vi) le développement d’un programme juridictionnel d’envergure pour la réduction des émissions dans la Province de Mai-Ndombe, avec la signature de la Lettre d’Intention avec la Banque Mondiale pour l’achat par cette dernière de 10 Mt de crédits carbone, et (vii) la coordination harmonieuse et réussie des différents financements des partenaires (FCPF, UN-REDD, CBFF, donateurs bilatéraux) qui ont appuyé la phase de préparation.

Une vision stratégique du Gouvernement
Toutes ces avancées, a fait savoir M. Alain Bussy, ont été facilitées par une vision et un engagement politique de très haut niveau, tel que confirmé par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Joseph KABILA, lors du Forum de Haut niveau sur « les forêts, les changements climatiques et le développement de la RDC », tenu en 2011. Cette vision, fondement de la Stratégie nationale REDD+, est en parfait alignement avec le Document de développement quinquennal du pays, le DSCRP2, qui a incorporé un quatrième pilier « Environnement, Changements Climatiques et Gestion durable des ressources forestières ». Enfin, la perception du mécanisme REDD+ comme étant un outil de développement qui renforce la gestion durable des ressources naturelles et permet d’améliorer les conditions de vie des communautés locales et d’assurer la réduction de la pauvreté.

Un pays modèle
Officiellement engagée dans le processus REDD+ depuis 2009, la RDC doit son succès dans l’implémentation de ce mécanisme au caractère inclusif et participatif des parties prenantes dans les activités qui menées par le Ministère de l’Environnement et Développement Durable, à travers la Coordination Nationale REDD. C’est cette même approche qui a été suivie pour la tenue des consultations multipartites ayant abouti à la validation au niveau national du Rapport présenté à Washington. Le délégué de la Société civile, Guy Kajemba, a salué la transparence du processus de consultations menées à cet effet et surtout la qualité de la méthodologie développée pour recueillir et intégrer les observations formulées par les différentes parties prenantes.

Nonobstant les questions liées aux arrangements institutionnels, à la mise en œuvre du Plan de travail pour les activités restant à couvrir ainsi qu’à la communication avec les communautés locales et peuples autochtones, les Membres du Comité des Participants ont encouragé et félicité la RDC pour avoir atteint ce résultat. Et ce, en dépit des contraintes liées aux questions de gouvernance, des capacités humaines et d’infrastructures, lesquelles contraintes ne l’ont pas empêchée de devenir le premier pays FCPF à avoir finalisé la phase de préparation au processus REDD+.