Le divorce entre les sociétés brassicoles et les musiciens ont absorbé les concerts en plein air

Ce n’est plus un secret pour personne. Les concerts en plein air se font de plus en plus rares à Kinshasa contrairement à une certaine époque où ils culminaient. Une situation provoquée par le divorce consommé entre les sociétés brassicoles et les artistes musiciens.

Kinshasa est sans doute l’une des villes les plus musicales du monde. Dans la capitale rd-congolaise, la musique est plus qu’un art. Elle est devenue une religion. Dans une époque où l’obligation d’adaptation vaut son pesant, les artistes du pays veulent désormais être en harmonie avec ce qui plairait bien à leur public. D’ailleurs, beaucoup ont tissé de grands liens grâce aux plateformes digitales sans pouvoir ostensiblement donner un concert physique.

À une certaine période où adversité rimait avec démonstration, les concerts en plein air avaient encore de la place au sein de la musique rd-congolaise. C’était un âge d’or où les différentes sociétés brassicoles comme les deux mastodontes la Bralima et la Bracongo sponsorisaient les artistes musiciens. Une façon pour elles de les soutenir face au manque à gagner du marché pollué par le piratage, mais également la gestion subjective des droits d’auteur leur destinés. Stade des Martyrs, terrains municipaux, Foire Internationale de Kinshasa, tournées communales… Kinshasa a visiblement perdu le goût des concerts en plein air depuis la fin des contrats liant les sociétés brassicoles aux artistes musiciens.

Pourtant, les années 2000 sont celles qui ont marqué pile-poil les concerts populaires au dehors avec des clefs de voûte telles que Werrason, JB Mpiana, Koffi Olomide, Félix Wazekwa…qui faisaient des tournées communales gratuites.

Avec un public enthousiaste, Kinshasa devra reprendre le goût des concerts populaires au-dehors pour des démonstrations encore plus électriques devant permettre aux fans n’ayant pas un porte-monnaie garni, d’en profiter. Les sponsors devront faire preuve d’innovation de l’autre côté; c’est-à-dire ne plus encourager la gratuite, mais fixer un prix abordable dans les lieux publics pour permettre à tous de prendre part aux concerts en consommant leurs produits.

CHADRACK MPERENG