Le rap rd-congolais, plus engagé et moins machiste

Malgré la domination incontestée de la musique populaire en République Démocratique du Congo qui est la rumba, le rap du pays vit tout de même un épanouissement sans précédent et prend graduellement des allures plus engagées et moins machistes.

Dans un pays où la Rumba et le Ndombolo occupent une place prépondérante, le rap a certes mis du temps pour être finalement adopté par un public rd-congolais et en particulier kinois pour le moins exigeant. L’époque des grosses chaînes sur le cou, des Bandana et des bonnets enfilés sur la tête sonne comme un tournant dans l’histoire du mouvement hip-hop en République Démocratique du Congo. Beaucoup voyaient d’un oeil différent un genre relativement atypique de par sa diction rythmée et l’usage de sa rime.

À la différence de l’Occident où les rappeurs étaient plus assimilés à des dealeurs et des racailles, en République Démocratique du Congo, les jeunes qui faisaient du rap à l’époque étaient victimes, malgré leur talent, de dérision par un large public biberonné par la musique “typique”. Certains se posaient même des questions s’ils ne perdaient pas leur temps à faire un genre “occidental”.

Pourtant, la génération dorée du rap rd-congolais a su faire preuve de résilience malgré une considération rare des artistes de la rumba et de la population rd-congolaise. Un nombre résiduel seulement a su croire en eux et a même privilégié un mariage entre la rumba et le rap.

Au fil des années, la dérision a laissé place à l’ouverture d’esprit. De plus en plus des rappeurs ont commencé à gagner du terrain avec l’influence du mouvement hip-hop au pays. D’abord un rap de rue et plus masculin, ensuite un rap conscient et moins machisteU.

Un rap plus conscient et moins machiste

Entre punchlines incisives et dénonciations de la situation sociale et sécuritaire au pays, les rappeurs rd-congolais utilisent le rap comme seule arme pour faire passer leur message. De Lexxus Légal au groupe MPR en passant par Bob Elvis ou Radek Suprême, le rap rd-congolais a insufflé un air plus politique et porteur d’un message à l’égard d’une jeunesse éveillée.

Contrairement à l’époque où il n’existait que très peu de femmes au sein du rap rd-congolais, il semble rattraper son retard avec de plus en plus des rappeuses qui font bouger les lignes. Un épanouissement sans précédent qui a permis au rap rd-congolais d’évoluer et de se faire encore plus entendre.

De Sista Becky à Rine-K en passant par Orakle, elles sont de plus en plus légion à faire du rap pour faire entendre leurs voix. Une évolution qui met le rap rd-congolais sur de bons rails.

CHADRACK MPERENG