Liberté de la presse en RDC : Ce que pensent Patrick Muyaya, Tito Ndombi et Zegbia Wembulu

Voir le journaliste rd-congolais faire son travail sans contrainte aucune, tel est l’un des soucis principaux du ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya dès sa prise de fonction. Il l’a dit ce mardi 3 mai 2022 lors de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse sous le thème : « Le journalisme sous l’emprise du numérique« .

Même si des arrestations arbitraires et harcèlement en l’encontre des journalistes sont enregistrés chaque année sur le sol rd-congolais, des efforts du ministère sectoriel sont par ailleurs consentis dans le but de protéger les professionnels des médias et d’initier des démarches qui concourent progressivement et stratégiquement à leur sécurité et leur professionnalisme.

À l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse célébrée ce mardi 3 mai 2022, Patrick Muyaya a plaidé pour une presse réellement libre, indépendante, éthique, professionnelle, respectueuse des règles déontologiques, de lois, de bonnes mœurs et de la vie privée de l’ordre public.

Le patron des médias rd-congolais invite les professionnels des médias de jouer leur partition dans la marche vers une autre presse rd-congolaise. « Il est de votre devoir de dénoncer et de mettre hors d’état de nuire ceux qui prétendent être des vôtres, des nôtres mais qui ne respectent pas le code d’éthique et de déontologie du journaliste en République démocratique du Congo« , a-t-il déclaré.

Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication – CSAC -, Tito Ndombi a, entre révolution numérique et régulation des médias, évoqué le tournant décisif de la problématique qu’est confronté le journaliste rd-congolais. « La transition vers le numérique crée de nouveaux médias qui, à l’heure actuelle, ne sont pas pris en compte dans le corpus juridique de la RDC. Les contenus diffusés par satellite, internet, par des chaînes YouTube, par la voie de téléphone mobile, pour ce qui est des réseaux sociaux, échappent au régulateur« , a-t-il déclaré.

Tito Ndombi appelle le journaliste à prendre conscience des conséquences des informations qu’il diffuse. Savoir que toute incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence, ne peut être considérée comme l’exercice légitime du droit à la liberté d’expression, et par ricochet à la liberté de la presse.

Pour sa part, Zegbia Wembulu, secrétaire général de l’Union Nationale de la Presse du Congo – UNPC -, a reconnu les défis du métier des médias en RDC pour leur développement.

Rappelant les travaux des états généraux de la communication et médias qui sont un passage crucial vers notamment la réforme du cadre légal et institutionnel du secteur, Zegbia Wembulu pense qu’il faille, en ce qui concerne la dépénalisation des délits de presse, des mécanismes d’une immunité judiciaire au profit du journaliste professionnel qui n’est efficace qu’indépendant et responsable que libre de s’exprimer.

« C’est dans ce sens que nous avions proposé lors des états généraux d’organiser une mutation de délit de presse en faute déontologique en vue d’organiser la responsabilité morale du journaliste, de renforcer son serment éthique et d’officialiser la sanction administrative de ses pairs« , a-t-il dit.

CHADRACK MPERENG